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Rapport final - Comité régional d'éducation pour la santé en Aquitaine

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3. L’articu<strong>la</strong>tion des processus de connaissances et des modalités d’action.<br />

La contractualisation sur un projet local de <strong>santé</strong> et <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> œuvre de ce projet implique <strong>la</strong> mobilisation conjointe<br />

de ressources de connaissance et de ressources d’action. Les priorités et les objectifs structurant le projet doiv<strong>en</strong>t<br />

nécessairem<strong>en</strong>t s’appuyer sur une connaissance fine des situations locales de <strong>santé</strong> et de ce qui y pose problème<br />

<strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>santé</strong> publique. Ce qui importe dans cette connaissance est qu’elle permette d’ori<strong>en</strong>ter et de piloter l’action ;<br />

<strong>la</strong>quelle, produisant du changem<strong>en</strong>t, modifie <strong>la</strong> situation et appelle une réactualisation de <strong>la</strong> connaissance. Il est<br />

particulièrem<strong>en</strong>t important que s’articul<strong>en</strong>t étroitem<strong>en</strong>t les procédures de connaissance des réalités locales et les<br />

modalités d’action, et ceci du diagnostic partagé initial jusqu'au suivi de <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> œuvre du projet, puis son<br />

évaluation.<br />

Le diagnostic partagé, associant une pluralité de part<strong>en</strong>aires reflétant les diverses composantes sectorielles de <strong>la</strong><br />

situation locale, est une procédure incontournable dont <strong>la</strong> bonne réalisation est indisp<strong>en</strong>sable à <strong>la</strong> fois <strong>pour</strong> <strong>la</strong><br />

fiabilité de <strong>la</strong> connaissance et <strong>pour</strong> <strong>la</strong> dynamisation des acteurs. Non cont<strong>en</strong>t de fournir des données fiables, le<br />

diagnostic partagé doit jouer un rôle d’inducteur et de mobilisateur des part<strong>en</strong>aires. Il est, d’une certaine manière, le<br />

premier temps de l’action, celui dans lequel le projet se construit et met <strong>en</strong> route les acteurs.<br />

Se pose alors <strong>la</strong> question de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce chronologique du diagnostic dans <strong>la</strong> procédure de CLS et de <strong>la</strong> distinction <strong>en</strong>tre<br />

deux dotations financières. L’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t d’un projet local de <strong>santé</strong> suppose au moins une connaissance minimale du<br />

terrain. Les données produites par l’exercice des acteurs locaux fourniss<strong>en</strong>t-elles des informations permettant<br />

d’<strong>en</strong>gager le processus d’é<strong>la</strong>boration du CLS ? Ce<strong>la</strong> est parfois le cas mais le plus souv<strong>en</strong>t <strong>la</strong> question reste délicate<br />

et confuse, et appelle une démarche d’investigation préa<strong>la</strong>ble. Comm<strong>en</strong>t mettre <strong>en</strong> oeuvre ce pré-diagnostic dont les<br />

résultats vont conditionner <strong>la</strong> suite de <strong>la</strong> démarche et avec quels moy<strong>en</strong>s ?<br />

La méthodologie de ce diagnostic relève du registre de <strong>la</strong> recherche-action et ne peut être confiée à un bureau<br />

d’étude qui développerait une approche ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t uni<strong>la</strong>térale et s’<strong>en</strong> irait après avoir remis son rapport. Elle<br />

suppose un rapport dialectique <strong>en</strong>tre des données quantitatives, sociodémographiques et épidémiologiques, que<br />

peut recueillir un organisme expert, et des données qualitatives obt<strong>en</strong>ues par des approches de proximité s’inspirant<br />

du modèle anthropologique de l’<strong>en</strong>quête-participation et du modèle sociologique de l’action-recherche. S’appuyant<br />

sur <strong>la</strong> distinction anthropologique <strong>en</strong>tre trois modes différ<strong>en</strong>ts de construction de <strong>la</strong> <strong>santé</strong> et de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die : ma<strong>la</strong>die<br />

diagnostiquée par les experts (disease), ma<strong>la</strong>die perçue par <strong>la</strong> personne (illness), ma<strong>la</strong>die définie par le groupe social<br />

(sickness).<br />

Trois types de données sont à ret<strong>en</strong>ir :<br />

• données épidémiologiques et médicales produites par les professionnels du diagnostic et du soin,<br />

• données psychosociales sur <strong>la</strong> <strong>santé</strong> et <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die vécues dont les experts sont les habitants du territoire,<br />

• données socio-anthropologiques approchée par <strong>la</strong> compréh<strong>en</strong>sion des usages prév<strong>en</strong>tifs et curatifs<br />

traditionnels sur les lieux ou/et propres aux communautés qui s’y sont installées.<br />

Le diagnostic fournit une première évaluation de <strong>la</strong> situation et dégage les objectifs à partir desquels construire le<br />

référ<strong>en</strong>tiel d’évaluation. Les élém<strong>en</strong>ts de ce référ<strong>en</strong>tiel doiv<strong>en</strong>t être établis de manière concertée par les différ<strong>en</strong>ts<br />

acteurs de sorte que l’évaluation aide les divers opérateurs à progresser et stimule leur implication. Il <strong>en</strong> va du<br />

caractère transversal et part<strong>en</strong>arial de <strong>la</strong> démarche de projet territorial comme de sa dim<strong>en</strong>sion évolutive. Enfermer<br />

les processus d’évaluation dans un protocole rigide serait contreproductif et démobilisateur <strong>pour</strong> les opérateurs car<br />

son développem<strong>en</strong>t ne peut être strictem<strong>en</strong>t programmé dans ce type d’action. La démarche évaluative doit rester<br />

souple et révisable L’activation périodique des procédures de recueil des données évaluatives doit ainsi accompagner<br />

l’action, r<strong>en</strong>seignant régulièrem<strong>en</strong>t les acteurs sur le développem<strong>en</strong>t du projet, ses effets et l’évolution de <strong>la</strong><br />

situation.<br />

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