MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP

7 Avril 34 CHANT 419
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La bourrée. — Indications.
Lorsqu'on entend chanter des chansons populaires,
il se trouve toujours quelqu'un dans l'auditoire
pour affirmer que la version chantée n'est
pas la bonne, ce qui veut tout simplement dire'que
cette version n'est pas' celle que l'on connaît. Il
en èst de même pour une danse aussi populaire que
la liourrée, qui se danse en bien des régions,' de la
Sologne aux Pyrénées, avec des variantes nombreuses.
Il y a des bourrées à deux temps, à trois temps,
des bourrées qui se dansent à deux (un couple),
à quatre, à six, à huit; il y a la montagnarde, la
(îrousado, la divirada, la bourrée des foulards, la
bourrée de la mariée, la cantalouse, la berrichonne,
la limousine, la croisée, la tournidjaire, l'escloupeto...
et chacune d'elles est la bonne.
Nous ne décrirons que l'une des formes les plus
connues de la bourrée à trois temps.
Composition. — Seize mesures composent un
couplet, — en deux phrases de 8 mesures, chaque
phrase comportant deux fois le même thème.
Mouvement. — Le mouvement, rapide, est
à peu près celui de la valse. Ce mouvement ne se
trouve en rien modifié du fait que la bourrée est
notée à 3/4, au lieu du 3/8 plus fréquent.
Pas. — -Le pas est celui de la valse, — de la
valse bostonnée, — mais court, — et plus lourd,
sur les temps accentués.
Accents. — L'accent, pour le joueur de cabrette
et pour le danseur, porte sur le premier
temps de chaque mesure, et aussi ( un peu moins
durement), sur le troisième. Il est marqué par un
frappéihent de pied. Mais on accentue aussi le
rythme de diverses façons, par exemple par dés:
claquements, et même par des exclamations.
Attitudes. — Le plus souvent, le danseur a
les bras levés, arrondis.
La danseuse tient un pli
de sa jupe ou de son tablier
dechaquecôté(fig.l).
Danseur et danseuse doivent
sans cesse se regarder.
Caractéristique. —
Elle se trouve à la fois
Kg. 1.
dans la lourdeur du pas
du danseur, martelant les
temps forts, dans la mi- j
mique des deux danseurs dont le visage doit tou-1
jours être expressif, et dans les croisements, pour- !
.ohas, qui composent chaque ligure. Les danseurs, I
sans cesse, se rapprochent, s'éloignent, s'attirent, I
se repoussent en se déplaçant sur le côté.
Figures. — C'est leur grande variété qui !
différencie les diverses bourrées. Mais « la figure 1
la plus communément dansée consiste précisément j
dans cette poursuite amoureuse qui est la base |
même de la bourrée ». Parfois, les danseuses se
placent au milieu (bourrée de Vic-sur-Cère) avec
croisements parallèles; parfois les danseurs tournent !
en rond (bourrée de Limagne), « ou enfin, la danse ,
devient un véritable quadrille avec visites, croisements
de mains... (bourrée de Saint-Flour) » (Mario
Versepuy).
Départ. — Danseur et dansouse, au départ, sont 1
tournés l'un vers l'autre, soit éloignés l'un de
l'autre, soit coude à coude, la main gauche sur
la hanche, soit en se tenànt par les mains (fig. 2),
soit en ne se tenant que par une main (fig. 3).
C'est le pied gauche qui frappera le premier
temps des mesures 1, 5, 9, 13.
Nombre de danseurs. — La description qui
suit ne concerne qu'un couple, mais on pourra
faire exécuter la bourrée décrito par un nombro
Fig. 2. Fig. 3.
indéterminé de danseurs. Deux couples peuvent
évoluer dans le même carré.
Un conseil. — Les enfants, lorsqu'ils apprennent
la bourrée, tirent le plus grand profit des
leçons d'un auvergnat authentique. Qu'on recherche
donc ce spécialiste, qui a s la bourrée dans le
sang », qui donnera l'exemple, et qui sera fidèlement
imité. Les exemples vivants sont d'un
autre pouvoir que notre description.
Adaptation au chant publié. -— (Voir Manuel
général du 3 mars 1934.)
Le premier couplet est chanté entièrement par les
cavaliers (et le chœur). Les autres couplets sont
chantés en partie par Iesv danseuses (les 4 premiers
vers) en partie par les danseurs (les 4 derniers vers)
et par le chœur. ,tir
1 cr couplet. — Le cavalier va d'un point A
(départ) à un point B. Non pas en ligne droite, mais
en décrivant, obliquement, quatre petitesîr lignes
brisées. a*
A / \ / \ B
,U avance donc, pondant 4 mesures, recule pendant
4 mesures, et recule en B, mais, cette fois, en
tournant.
La cavalière part de B, recule quand le danseur
avance, ou avance quand il recule, et vient âe
placer en C, troisième sommet du carré ABCD.
2° couplet. — Le danseur poursuit
de B en C. La danseuse fuit
de C en D. A la fin du couplet,
elle se rapprochera du danseur
(fig. 4).
3 e couplet — La poursuite
continue, de C en D pour le danseur,
de D en'A pour là danseuse,
pendant lès 8 premières mesures.
A la mesure 9, les deux danseurs
du couple se tiennent par la main
Fig. 4.
gauche (figure 3). Ils dansent en tournant pendant
4 mesures dans le sens des aiguilles d'une montre, et,
pendant les 4 dernières mesures, en tournant dans
le sens inverse.
4° couplet. — La poursuite permet à chaque
danseur de terminer son carré, pendant les huit
premières mesures.
Puis les danseurs se tiennent par Içs mains., pour
danser les 4 mesures suivantes (fig. 2) et par le bras
pour terminer.
Uno révérence à la danseuse, après le chant,
alors que le danseur lève son chapeau.
NOTA. — On trouvera de plus amples descriptions
de la bourrée dans l'ouvrage : La Bourrée
(Recueil de chants) édité par la Société « La Bour­
l rée » 13, boulevard Beaumarchais, Paris; — dans
une étude de Mario Versepuy, publiée par la Musique
à l'Ecole (Numéros d'octobre, novembre, décembre
1924); — dans le Théâtre du Petit Chaperon rouge,
(pages 77 et suivantes), de MAURICE Boucuon
(A. Colin, êditour).
MAURICE CIIEVAIS.
CERTIFICAT 0'ÉTUDES. G. MANUEL. 100 RédactionSd/j^o^'emen/s. 35 ^ 1 ' 65 - La série. 3.60