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MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP

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| Avril 34 TEXTES FRANÇAIS EXPLIQUÉS : COURS COMPLÉMENTAIRE 101<br />

£ I I l f K O T I<br />

Autour du Secret de M" Cornille.<br />

(VETIHAEREN : La Plaine; ZOLA : VAtelier) 1 .<br />

I. Machinisme et poésie. — Alphonse Daudet<br />

ous a indiqué d'un mot le sens de sa lettre de<br />

ion Moulin : Le Secrel de M" Cornille : « C'est un<br />

rame », nous dit-il, un drame du progrès qui, en<br />

:éveioppânt le machinisme, détruit fies anciennes<br />

jorrties poétiques du travail humain. Les minoteries<br />

vapeur ont tué les moulins à vent; de rnêrtie les<br />

aehines agricoles ont transformé le travail des<br />

liamps; de même enfin la grande industrie a îSihlacé<br />

les petits métiers de l'artisan. La même idée<br />

ist exprimée avec beaucoup de force et de poésie<br />

[ans- la pièce de Verhaeren : La Plaine-, la desription<br />

de Zola : l'Atelier, montre que le machinisme<br />

lui-même peut ayoir sa poésie".<br />

I II. Le machinisme détruit la beauté' du<br />

inonde : la Plaine. —• l ro question. — Résumez<br />

n une courte phrase _ l'idée_ exprimée dans chacune<br />

Ides strophes de celte poésie. »-> R. : Les villes indus-<br />

Ja-iell'es, en se développant, envahissent et saccagent<br />

la campagne. — Le travail des machines<br />

normes remplace le labeur humain des champs si<br />

aime, si poétique. — La nature est enlaidie et<br />

égradée par le machinisme. — Une sombre régurité<br />

géométrique remplace les aspects vivants et<br />

mineux du monde.<br />

2° question. — Comment est traduite, dans<br />

& première strophe, Vidée d'une lutte incessante et<br />

\nêgale entre la campagne et la villeï $-> R. : Cette<br />

"ée est traduite ; a) par la répétition, au début<br />

es v. 1, 3 ot 4 de la phrase : La plaine est morne;<br />

par les accumulations d'adjectifs et de propotions<br />

reliés à l'aide de la conjonction et : la plaine<br />

|st morte et lasse et ne se défend plus ; la plaine<br />

t morne et morte et la ville la mange; c) par<br />

1 allitération : la plaine est morne et morte.<br />

I 3° question. — Expliquez le sens et la valeur<br />

| es adjectifs employés dans la 2 e strophe. s-» R. : Ces<br />

,-ïiachines sont d'une dimension, non seulement<br />

snnrme, mais exagérée, hors de l'ordre de la nature:<br />

m/perboliques (une hyperbole est une figure de<br />

style par laquelle on augmente excessivement la<br />

8 éi-ité des choses pour qu'elles fassent plus d'imfression);<br />

leurs bras inspirent de la terreur par<br />

1 surs dimensions -. formidables-, l'œuvre de sacca-<br />

;jement qu'ils accomplissent est un véritable<br />

Irime : criminels-, les blés auxquels l'Evangile<br />

emprunte maintes paraboles (récits allégoriques<br />

"iyant une signification morale) ont une douceur<br />

jacifiquo : évangéliques, qui' rend plus odieuse<br />

ur destruction; le vieux semeur, en accomplissant<br />

S]J tâche monotone, songeait » à la fuite utile d'es<br />

' urs », avait le loisir de rêver : mélancolique.<br />

4° question. — Expliquez, dans la strophe 3,<br />

s termes qui expriment V enlaidissement et la<br />

gradation de la nature, s-» R. : L'adjectif orde<br />

(jeminin de ord) est un vieux mot, signifiant sale,<br />

' alpropre; il est la racine du mot encore usité.<br />

dure, auquel il fait penser; les poètes comparent<br />

njvent le brouillard à une écharpe, à un' manteau',<br />

i les fumées, la suie des usines traînent sur lé<br />

el un vêtement qui semble déchiqueté et malropre<br />

: haillon ; les éléments en- sont infectés :<br />

vent est sali; le soleil ne luit plus que d'un éclat<br />

j l. Voir ccs textes d ans les Textes français E. P. S., de<br />

. (JIIEVAILLIER, AUDIAT et AUMEUNIER, 1»« année, pages<br />

128 et 151.<br />

blafard à travers ce voile -. pauvre; c'est comme<br />

nne dégradation de l'astre glorieux : avili.<br />

5'° question. -— Relevez dans la strophe 4 les<br />

expressions contrastées qui expriment la Iransfotmàtion<br />

du paysage, s-» R : Les" maisons, foyers<br />

humains, sont remplacées par des usines; ces<br />

maisons étaient claires; autour d'elles croissaient,<br />

des productions vivantes de la nature que le soleil<br />

éclatant auréolait ' d'or; aujourd'hui, les usines<br />

ont une forme géométrique (rectangulaires); elles<br />

sont immenses et sombres. NotezTe dernier vers qui<br />

rend sensible l'impression d'énormité écrasante:<br />

1° par le tour abstrait : la noire immensité;<br />

2°. par le rythme : le vers a 14 pieds, c'est-à-dire<br />

excède de deux syllabes le' vers régulier le plus<br />

long de la métriquô française."<br />

III. La poésie du machipisme : l'Atelier. •—<br />

Zola dégage, dans ce morceau, la poésie que recèle<br />

un spectacle en apparence aussi prosaïque qu'un<br />

atelier de fabrication de mécanique.<br />

1 r< > question. — La personne qui visite cet.<br />

atelier est une femme : pourquoi Zola a-t-il choisi<br />

ainsi son visileùr ? Pourquoi ne le fait-il pas décrire<br />

par un homme du mélier, un ouvrier métallurgiste,<br />

par exemple? R. : Le visiteur n'étant pas du<br />

métier, tout est nouveau, inconnu, mystérieux<br />

à ses yeux. Un ouvrier métallurgiste, familiarisé<br />

avec ces machines, n'aurait rien trouvé en elles<br />

d'effrayant ni d'étrange. Ce personnage est une<br />

. femme, c'est-à-dire un être que Zola suppose plus<br />

sensible, plus émotif, aux nerfs plus impressionnables<br />

que l'homme; or 1 , l'imagination est surexcitée<br />

par l'émotion.<br />

• 2° question. — Qu'est-ce qui favorise l'espèce<br />

d'Hallucination dont la visiteuse est victime ? s~><br />

R. : D'abord, l'émotion qu'elle éprouve : la peur<br />

instinctive, 1. 3; sans doute le guide qui l'accompagne<br />

la renseigne et la rassure, 1. G; mais ses recommandations<br />

mêmes' ne laissent pas d'être<br />

inquiétantes : elle devait avoir bien soin, 1. 7 : la<br />

peur l'empêche de voir d'abord les objets distinctement.<br />

— En second lieu, l'hallucination est<br />

favorisée par la demi-obscurilê qui règne dans le<br />

hangar; dans la pénombre, tout paraît indistinct,<br />

confus, donc effrayant.<br />

3° question. — Montrez que la vision, d'abord<br />

confuse el fantastique, se précise peu à peu el se<br />

rapproche du réel, mais que cette réalité, même assez<br />

clairement aperçue, reste mystérieuse et terrifiante. s-><br />

R. : Elle ne voit d'abord que de grandes ombres,<br />

1. 4 et 5; des fumées peuplées d'êtres vagues, 1. 10 et 11 ;<br />

elle ne distingue pas les hommes des machines,<br />

L 11 et 12; elle ne voyait rien encore, tout dansait,<br />

1. 15 ot 16. Puis la vision, plus distincte, se rapproche<br />

de la réalité : elle voit les petites forges, 1, 27; les<br />

machines dont on lui explique le rôle : cisailles 1. 35,<br />

machines ù boulons, 1. 37, ébarbeuses, 1. 39, laraudeuses,<br />

1. 41. A ce moment, elle comprit, 1. 47;<br />

elle n'a plus peur; elle est seulement inquiète.<br />

4 e question. — Montrez que ce qui fait la<br />

poésie de cette description, c'est qu'elle damne en même<br />

temps que la vision nette du mécanisme, l'impression<br />

confuse de la vie. »-> R. : La" régularité des mouvements,<br />

la puissance des effets, la matière des<br />

machines (fonte, fer, acier luisant sous la graisse<br />

dés huiles), la nature de leur action (forgeant,<br />

taraudant) donnent la vision nette du mécanisme,<br />

mais les comparaisons et les métaphores (comme<br />

un vol d'oiseau de nuit, mangeaient, croquant à<br />

chaque coup de dents, crachant), présentent les<br />

machines comme des êtres vivants, comme des<br />

monstres. CHEVAILLIER.<br />

ÎIEVAILLIER-AUDIÀT-AUMEUNIBR.LES TEXTES FRANÇAIS. E.P. S. 2° et 3° années. 17 fl\

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