La présence des Métis dans les pensionnats
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<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />
Sommaire<br />
Le présent rapport dresse un aperçu <strong>des</strong> recherches que nous avons effectuées <strong>dans</strong> <strong>des</strong> documents<br />
d’archives publiés et non publiés sur la <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong>. Vous trouverez d’abord<br />
un aperçu historique de la nation métisse <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Prairies canadiennes, <strong>dans</strong> lequel nous mettons surtout<br />
l’accent sur <strong>les</strong> expériences vécues par <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> au Manitoba. Nous examinons ensuite <strong>les</strong> raisons socia<strong>les</strong><br />
et politiques qui ont motivé la <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> et, jusqu’à un certain point, <strong>les</strong><br />
répercussions <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> sur <strong>les</strong> <strong>Métis</strong>. Nous terminons en présentant certaines suggestions pour<br />
de futures recherches ainsi qu’une bibliographie analytique.<br />
L’aperçu historique comprend un examen de la raison pour laquelle <strong>les</strong> Sang-mêlés, d’origine autochtone et<br />
européenne, en sont venus à s’identifier en tant que nation nouvelle et distincte : la nation métisse. Nous<br />
aborderons également ce que fut l’éducation <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> au cours de la première période de leur histoire.<br />
Notons que cet aperçu historique traite principalement de l’éducation <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> qui vivaient <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />
communautés métisses sans entamer la question de leur <strong>présence</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong>. Jusqu’à ce que<br />
l’Église catholique commence à instruire <strong>les</strong> enfants métis de la région de la rivière Rouge au début <strong>des</strong><br />
années 1800, l’éducation <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> ne fut pas systématique. Avant cette époque, l’éducation institutionnelle<br />
était rare et, pour qu’ils puissent en bénéficier, <strong>les</strong> enfants étaient envoyés au Canada ou en Europe par<br />
leurs pères européens. C’est l’Église catholique qui contrôlait en grande partie l’éducation et, se fondant sur<br />
<strong>les</strong> valeurs et <strong>les</strong> croyances européennes, elle décidait du programme d’étu<strong>des</strong>. Ce n’est que <strong>dans</strong> <strong>les</strong> années<br />
1960 que <strong>les</strong> communautés métisses ont commencé à demander que leurs programmes d’étu<strong>des</strong> soient<br />
plus pertinents et mieux adaptés à la culture et au style de vie métis ainsi qu’à leurs aspirations futures.<br />
Il existe plusieurs témoignages selon <strong>les</strong>quels un très grand nombre de <strong>Métis</strong> auraient fréquenté <strong>les</strong><br />
<strong>pensionnats</strong>. Les statistiques disponib<strong>les</strong> révèlent qu’au moins 9 pourcent <strong>des</strong> enfants qui fréquentaient<br />
<strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> s’identifiaient comme <strong>Métis</strong>. Dans la première période de la colonie, il arrivait souvent que<br />
<strong>les</strong> autorités religieuses acceptent <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> pour diverses raisons et que <strong>les</strong> autorités<br />
gouvernementa<strong>les</strong> ne soulèvent que peu d’objections. Aussi longtemps qu’on <strong>les</strong> considérait comme <strong>des</strong><br />
Indiens d’un point de vue culturel, il était logique que <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> fréquentent <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> pour qu’ils<br />
puissent être assimilés à la société. Cependant, au fur et à mesure que le gouvernement fédéral commença<br />
à élaborer sa politique officielle relative aux droits <strong>des</strong> <strong>Métis</strong>, on fut de moins en moins tolérant à l’égard<br />
de la <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong>. Puisque <strong>les</strong> droits <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> avaient été abolis et que ces<br />
derniers n’étaient pas considérés légalement comme Indiens, le gouvernement fédéral, qui finançait <strong>les</strong><br />
<strong>pensionnats</strong>, n’en assumait plus désormais la responsabilité. Les <strong>Métis</strong> n’eurent plus le droit de fréquenter<br />
<strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong>. Bien entendu, il y eut <strong>des</strong> exceptions, même après l’entrée en vigueur de la politique<br />
gouvernementale sur l’admission <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong>. Certains organismes confessionnels,<br />
qui ne recevaient pas de fonds du gouvernement fédéral, établirent <strong>des</strong> éco<strong>les</strong> pour <strong>les</strong> <strong>Métis</strong>, telle que<br />
l’école Saint-Paul en Saskatchewan. De plus, d’autres organismes confessionnels acceptèrent <strong>des</strong> <strong>Métis</strong><br />
<strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> indiens lorsqu’il y avait <strong>des</strong> places disponib<strong>les</strong> ou qu’ils avaient décidé d’ignorer la<br />
politique gouvernementale officielle. Néanmoins, <strong>dans</strong> <strong>les</strong> années 1930, la plupart <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> furent exclus<br />
du système d’éducation institutionnel en raison de cette politique gouvernementale officielle. Jusqu’à ce<br />
que l’éducation institutionnelle devienne courante et gratuite pour tous <strong>les</strong> citoyens, sans aucune forme<br />
de discrimination, il arriva fréquemment que <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> ne soient pas acceptés <strong>dans</strong> <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> provincia<strong>les</strong><br />
pour <strong>des</strong> raisons socia<strong>les</strong>, économiques et racistes.<br />
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