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La présence des Métis dans les pensionnats

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<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />

constamment à adapter <strong>les</strong> étapes scolaires aux saisons de chasse et, de cette façon, on<br />

voulut « faire tout en son pouvoir pour maintenir le mode de vie indien, pourvu que cela<br />

ne mette pas en danger le programme éducatif ». Ce régime était en outre multiculturel.<br />

En 1964, on comptait <strong>dans</strong> <strong>les</strong> huit grands foyers scolaires 957 enfants indiens et inuits<br />

et 195 enfants blancs et métis.<br />

Mais <strong>dans</strong> l’application du système, on ne réussit pas à atteindre un équilibre efficace entre<br />

la préservation de la culture, l’idée plutôt mal définie de modernisation, de production<br />

de « meilleurs Indiens et Esquimaux » et l’assimilation; entre l’objectif consistant à faire<br />

<strong>des</strong> enfants autochtones de vrais citoyens canadiens et à maintenir leur fierté raciale.<br />

Dans le système adopté <strong>dans</strong> le Nord, <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sal<strong>les</strong> de classe et <strong>les</strong> résidences scolaires,<br />

l’assimilation était la norme. Le principe de la sensibilité culturelle et de la préservation<br />

de la culture ne suivaient pas, au bout du compte, la réalité du système lui-même, et on<br />

n’aurait jamais pu lui donner non plus le vaste contexte politique et expérimental <strong>dans</strong><br />

lequel ce système fonctionnait et qu’il <strong>des</strong>servait (250-251, citations omises).<br />

L’allusion qui précède quant à la <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> indique que <strong>les</strong> dossiers ont été<br />

bien maintenus <strong>dans</strong> <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> du Nord, dossiers qui identifiaient <strong>les</strong> enfants indiens, inuits et blancs. Il<br />

est intéressant de souligner que <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> étaient mis <strong>dans</strong> la catégorie <strong>des</strong> enfants blancs.<br />

shore, Fred. J. et <strong>La</strong>wrence J. Barkwell (1997). past Reflects The present: The <strong>Métis</strong><br />

elders’ Conference. Winnipeg, MB: Manitoba <strong>Métis</strong> Federation Inc.<br />

Il s’agit ici d’une version révisée <strong>des</strong> paro<strong>les</strong> d’un groupe d’Aînés métis qui ont été enregistrées sur une bande<br />

sonore lors de la National <strong>Métis</strong> Elder’s Conference tenue au Holiday Inn, à Winnipeg, au Manitoba, du<br />

28 novembre au 1er décembre 1991.<br />

Eugène Desjarlais est originaire de Saint-<strong>La</strong>urent, une communauté bilingue, française et métisse. Les<br />

religieuses étaient chargées de l’école et de la communauté. Selon Eugène, <strong>les</strong> enfants blancs et <strong>les</strong> enfants<br />

métis ne s’entendaient pas bien (141). Les enfants métis ne faisaient pas autant d’étu<strong>des</strong> que <strong>les</strong> enfants<br />

blancs. Eugène n’est pas allé plus loin que la septième année, l’enseignement était dispensé en français et il<br />

a commencé à travailler à l’âge de treize ans. Toujours selon lui, la communauté ne faisait rien lorsque <strong>les</strong><br />

religieuses allaient trop loin. El<strong>les</strong> étaient dures avec <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> et <strong>les</strong> traitaient de noms comme « Indiens »<br />

ou « mangeurs de pain bannock. » El<strong>les</strong> disaient également que <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> n’étaient que <strong>des</strong> ivrognes et ne<br />

valaient rien du tout (142).<br />

Avant qu’Elisabeth Isbister ne fréquente le pensionnat, on lui avait appris <strong>les</strong> traditions de sa culture. Selon<br />

Elisabeth, <strong>dans</strong> le Nord, <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> devaient vivre comme <strong>les</strong> Indiens. Les <strong>Métis</strong> faisaient le commerce avec<br />

la Compagnie de la Baie d’Hudson et posaient <strong>des</strong> pièges à l’automne et au printemps. Son père l’envoya<br />

alors au pensionnat à Norway House pour un « apprentissage livresque » (172). Norway House était une<br />

école méthodiste, et Elisabeth aurait réellement voulu aller à l’école catholique.<br />

Joe Major a fréquenté le pensionnat de Saint-Joseph et l’orphelinat de Thunder Bay (173). Joe nous raconte<br />

qu’il a été placé <strong>dans</strong> ce pensionnat parce que son père était à l’étranger et que sa mère était incapable de<br />

s’occuper de lui. Don Roulette a fréquenté le pensionnat de Cranberry Portage de 1967 à 1974 (174).<br />

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