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La présence des Métis dans les pensionnats

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<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />

<strong>des</strong> Blancs étaient essentiel<strong>les</strong> au succès de la réserve. Cependant, <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> n’ont pas été contraints de s’y<br />

installer (79).<br />

Le ministère <strong>des</strong> Affaires indiennes ne portait aucun intérêt envers <strong>les</strong> populations de sang-mêlé,<br />

contrairement au ministère de l’Intérieur. L’honorable T.M. Daly, ministre de l’Intérieur de l’époque, était<br />

pleinement d’accord avec le père <strong>La</strong>combe et imposa un décret le 28 décembre 1895 réservant aux <strong>Métis</strong><br />

<strong>les</strong> cantons 57 et 58 <strong>dans</strong> <strong>les</strong> rangs 9 et 10 à l’ouest du quatrième méridien (80-81). L’administration du<br />

projet reposait sur un conseil de gestion composé <strong>des</strong> évêques catholiques romains de Saint-Boniface,<br />

de Saint-Albert et de Prince Albert et de deux administrateurs laïques. Le décret attribuait également<br />

quatre parcel<strong>les</strong> de terres louées aux corporations épiscopa<strong>les</strong> <strong>des</strong> trois diocèses catholiques romains pour<br />

construire et exploiter une école industrielle <strong>des</strong>tinée aux enfants métis (81).<br />

<strong>La</strong> réserve a effectivement été implantée <strong>dans</strong> <strong>les</strong> environs de Egg et de Saddle <strong>La</strong>kes (82). Le père <strong>La</strong>combe<br />

obtint <strong>les</strong> terres en vertu d’une location à bail sur vingt et un ans, au taux nominal de un dollar par an, et<br />

la réserve fut appelée Saint-Paul-<strong>des</strong>-<strong>Métis</strong> (83).<br />

Ni <strong>les</strong> Blancs ni <strong>les</strong> Indiens n’étaient autorisés à s’installer <strong>dans</strong> cette colonie « à l’exception de ceux qui<br />

en auraient reçu la permission <strong>des</strong> missionnaires » (84) et aucune chasse, récolte de foin ou récolte de<br />

bois par <strong>des</strong> étrangers ne seraient tolérées. De plus, aucun alcool ne serait toléré <strong>dans</strong> la réserve. Le père<br />

<strong>La</strong>combe distribua une circulaire invitant <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> métisses à y vivre.<br />

Le plan du père <strong>La</strong>combe avait toutefois une faib<strong>les</strong>se : le manque de fonds pour le soutenir. Il n’avait reçu<br />

du gouvernement fédéral qu’une subvention unique de 2 000 $ pour <strong>les</strong> semences et <strong>les</strong> machines (85).<br />

De temps en temps, <strong>des</strong> efforts étaient faits pour convaincre aussi bien le gouvernement fédéral que le<br />

gouvernement territorial qu’ils avaient plus ou moins la responsabilité d’aider cette réserve. Tandis que le<br />

père <strong>La</strong>combe réussit à obtenir du ministre de l’Intérieur d’alors, Clifford Sifton, une petite subvention<br />

pour l’achat de graines de semence après l’échec de la récolte de 1903, le ministre n’était toujours pas<br />

convaincu. Frederick Haultin, premier ministre territorial, versa 300 $ pour <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> en 1902-1903 et<br />

450 $ de plus en 1903-1904 (86). Les seuls fonds substantiels vinrent de particuliers. Par exemple, le<br />

père <strong>La</strong>combe avait convaincu la compagnie de chemin de fer Canadien Pacifique de livrer gratuitement<br />

<strong>des</strong> marchandises à la mission.<br />

Pendant que le père <strong>La</strong>combe consacrait son temps à réunir <strong>des</strong> fonds, le Père Thérien employait le sien à<br />

la gestion de la vie quotidienne de la colonie. Des famil<strong>les</strong> métisses arrivèrent de Battle River, de Medicine<br />

Hat, de Saint-Albert, du <strong>La</strong>c <strong>des</strong> Brochets, de Battleford, de Duck River, de Beaver <strong>La</strong>ke et de Strathcona<br />

(Edmonton Sud) (87). Les famil<strong>les</strong> qui reçurent 80 acres de terres furent en mesure de cultiver un ou<br />

deux de ces acres pour l’ensemencement du printemps suivant. Toutefois, la majorité <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> préféra<br />

chasser et pêcher.<br />

En 1897, une ferme fut installée <strong>dans</strong> la réserve, et on entreprit <strong>les</strong> premières démarches en vue de<br />

l’établissement d’une école de jour. Les pères <strong>La</strong>combe et Thérien savaient que pour réaliser de réels progrès,<br />

il fallait un vraie école et de bons instituteurs.<br />

Le père <strong>La</strong>combe continua d’envoyer <strong>des</strong> rapports au ministère de l’Intérieur, mais <strong>les</strong> fonctionnaires<br />

souhaitaient voir de leurs propres yeux <strong>les</strong> progrès réalisés <strong>dans</strong> la colonie. Le ministère envoya donc,<br />

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