26.06.2013 Views

La présence des Métis dans les pensionnats

La présence des Métis dans les pensionnats

La présence des Métis dans les pensionnats

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />

À cette époque, monseigneur Provencher, nommé évêque le 12 mai 1822, devint l’instituteur. En 1822, M.<br />

Harper prit la charge de l’école de Saint-Boniface, et l’évêque se chargea <strong>des</strong> élèves <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> classiques.<br />

Monseigneur Provencher continua de fonder <strong>des</strong> missions <strong>dans</strong> <strong>les</strong> endroits où la population était<br />

suffisamment nombreuse pour garantir à un prêtre la charge d’un ministère (37).<br />

Pembina, un <strong>des</strong> meilleurs territoires de chasse situé le plus près <strong>des</strong> vil<strong>les</strong> de l’Ouest américain, fut la<br />

principale mission à l’extérieur de Saint-Boniface. Une chapelle et un presbytère y furent construits, puis<br />

tout un village.<br />

Lord Selkirk mourut en France en 1820 et, au printemps de 1822, son beau-frère John Halkett, son<br />

exécuteur testamentaire, se rendit à Rivière-Rouge pour vérifier <strong>les</strong> progrès réalisés <strong>dans</strong> la colonie. Il<br />

n’approuva pas la formation de colonies à l’extérieur <strong>des</strong> limites de la zone choisie par Selkirk, car cela<br />

affaiblissait ses forces. Il prit donc <strong>des</strong> mesures afin que la colonie de Pembina, située aux États-Unis, soit<br />

éliminée, <strong>les</strong> habitants devenant ainsi contraints de s’établir à la fourche de la rivière Rouge et de la rivière<br />

Assiniboine. <strong>La</strong> Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) encourageait <strong>les</strong> efforts d’Halkett, car l’apport<br />

<strong>des</strong> <strong>Métis</strong>, <strong>les</strong> tout premiers trappeurs et marchands de fourrure, étaient essentiels à la CBH. Si <strong>les</strong> <strong>Métis</strong><br />

devaient continuer à résider à Pembina, ils échapperaient alors à l’autorité de la CBH et pourraient répandre<br />

<strong>des</strong> idées d’émancipation parmi <strong>les</strong> colons de Rivière-Rouge, par le biais <strong>des</strong> contacts qu’ils avaient avec<br />

<strong>les</strong> Américains.<br />

Monseigneur Provencher, passant outre <strong>les</strong> efforts de Lord Selkirk, accéda aux vœux de Halkett et informa<br />

<strong>les</strong> <strong>Métis</strong> pratiquants qu’il ne serait plus en mesure de laisser un prêtre résidant parmi eux à Pembina.<br />

Par conséquent, <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> abandonnèrent Pembina et retournèrent à Saint-Boniface (38). Monseigneur<br />

Provencher n’eut aucune peine à convaincre <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> qu’il serait plus facile de vivre en communauté et<br />

que leurs enfants pourraient ainsi avoir accès à une école. En vivant en communauté, <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> affermirent<br />

leurs « croyances religieuses » pour <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> ils avaient montré le plus grand enthousiasme dès l’arrivée<br />

<strong>des</strong> missionnaires (39). Dès 1824, <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> avaient adopté un style de vie sédentaire et vivaient <strong>dans</strong><br />

<strong>des</strong> maisons situées sur <strong>des</strong> terrains entourés de clôtures. C’est ainsi que <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> renoncèrent, non sans<br />

regrets, à leur mode de vie nomade (38). Il a cependant fallu la disparition complète <strong>des</strong> bisons pour que<br />

<strong>les</strong> <strong>Métis</strong> abandonnent une vie qui dépendait de la chasse de ces animaux.<br />

Les Écossais s’établirent en aval de Fort Douglas. Les Canadiens ont formé <strong>des</strong> communautés ici et là,<br />

Saint-Norbert et Whitehorse Plains (Saint-François-Xavier) devenant <strong>les</strong> deux principaux centres.<br />

Cette division <strong>des</strong> terres fut faite sans friction et sans trace de fanatisme religieux. Les catholiques et<br />

<strong>les</strong> protestants vivaient comme frères et sœurs, chacun possédant sa propre école et sa propre église, et<br />

s’efforçant d’apprendre la langue de l’autre.<br />

<strong>La</strong> fusion de la Compagnie du Nord-Ouest et de la Compagnie de la Baie d’Hudson le 26 mars 1821 a<br />

grandement contribué au resserrement <strong>des</strong> liens entre Anglais et Français de la colonie de Rivière-Rouge<br />

(39).<br />

En 1835, la CBH acheta toutes <strong>les</strong> terres que Lord Selkirk avait acquises en 1811 pour la somme de 82<br />

000 $, ce qui lui conféra la propriété et l’administration légale de la région (41). <strong>La</strong> compagnie imposa<br />

tous <strong>les</strong> prix <strong>des</strong> fourrures; par exemple, une peau qui était payée 20 shillings à un Blanc ou à un <strong>Métis</strong><br />

n’était payée que un shilling à un Indien. Les Indiens ont alors commencé à négocier leurs peaux par<br />

28

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!