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La présence des Métis dans les pensionnats

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<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />

aujourd’hui certains États du nord <strong>des</strong> États-Unis et <strong>les</strong> provinces <strong>des</strong> Prairies; et d’autre part, <strong>les</strong> <strong>Métis</strong><br />

nés <strong>dans</strong> la région, <strong>les</strong> « country-born » dont <strong>les</strong> ancêtres étaient surtout <strong>des</strong> Cris et <strong>des</strong> Anglo-Saxons.<br />

C’est à partir de cette époque que <strong>les</strong> employés de la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) qui eurent<br />

<strong>des</strong> enfants, surtout <strong>les</strong> Cris de la région Woodland, commencèrent à s’intéresser quelque peu à l’éducation<br />

formelle de ces enfants. Ces initiatives allaient à l’encontre de la politique officielle de la compagnie, qui<br />

ne voulait pas avoir à sa charge <strong>les</strong> enfants de ses employés. Bien que peu d’enfants aient eu la chance de<br />

recevoir une éducation, certains connurent beaucoup de succès. Parmi eux, deux <strong>des</strong> plus éminents furent<br />

Monsieur A.K. Isbister, qui obtint un diplôme en droit de l’Angleterre, et Monsieur William Kennedy,<br />

qui devint médecin.<br />

En raison de la détermination <strong>des</strong> employés de la CBH, de même que de la nécessité pour cette compagnie de<br />

répondre aux pressions exercées par <strong>les</strong> Autochtones pour leur indépendance et par <strong>les</strong> autres commerçants,<br />

<strong>les</strong> <strong>Métis</strong> réussirent à ce que soient enseignés à leurs enfants <strong>les</strong> rudiments d’une éducation formelle, du<br />

moins sur une base temporaire. Au fur et à mesure que <strong>les</strong> enfants nés <strong>dans</strong> la région devinrent <strong>des</strong> employés<br />

de la compagnie ou demeurèrent près <strong>des</strong> postes de traite pendant une bonne partie de l’année, il devint<br />

plus facile de <strong>les</strong> instruire. Ces enfants furent traités à peu près comme tous <strong>les</strong> autres enfants l’étaient, la<br />

discipline était stricte et la pédagogie souvent faible en raison du manque de formation <strong>des</strong> instituteurs.<br />

À Rivière-Rouge, la situation était très différente. Les premiers <strong>Métis</strong> <strong>des</strong>cendants de femmes cries ou<br />

ojibways et de leurs conjoints français furent élevés, en général, par <strong>les</strong> deux parents. D’ordinaire, <strong>les</strong><br />

principaux commerçants qui venaient de la région de Montréal avaient tendance à encourager <strong>les</strong> hommes<br />

à vivre parmi <strong>les</strong> Autochtones afin de solidifier la relation commerciale entre eux. Les <strong>Métis</strong>, qui avaient<br />

leur résidence <strong>dans</strong> la région de la rivière Rouge, étendirent vite leur influence <strong>dans</strong> le nord, à l’ouest <strong>des</strong><br />

Rocheuses et au sud <strong>des</strong> Plaines du Sud. Comme <strong>les</strong> gens chassaient et voyageaient énormément, il y<br />

avait peu d’occasions pour <strong>les</strong> enfants de recevoir une éducation formelle. Ce n’est que lorsque <strong>les</strong> <strong>Métis</strong><br />

renforcèrent leur autonomie nationale au tournant du XIXe siècle que <strong>les</strong> autorités européennes loca<strong>les</strong>,<br />

sous la direction du gouverneur de la Baie d’Hudson, acceptèrent d’offrir une éducation formelle aux<br />

enfants métis.<br />

Après la défaite du gouverneur Semple à la bataille de Seven Oaks en 1816, Lord Selkirk 2 décida d’inviter<br />

l’Église catholique à fonder <strong>des</strong> missions parmi <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> <strong>des</strong> Plaines. Ce fut le début de la colonisation<br />

intellectuelle <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> l’Ouest canadien. Le système d’éducation était fortement hiérarchisé; <strong>les</strong> gens<br />

n’avaient pas leur mot à dire quant au contrôle, à l’élaboration, à l’administration et au programme d’étu<strong>des</strong><br />

du système d’éducation. Il s’agissait-là d’une toute nouvelle approche à l’assimilation culturelle <strong>des</strong> <strong>Métis</strong><br />

qui, jusque-là, enseignaient à leurs enfants par l’exemple et l’expérience.<br />

L’intention première <strong>des</strong> autorités européennes à l’égard de la colonie de Rivière-Rouge était de dominer<br />

<strong>les</strong> <strong>Métis</strong> par l’entremise de l’Église catholique. Mgr P<strong>les</strong>sis expose en ces mots <strong>les</strong> objectifs <strong>des</strong> prêtres<br />

envoyés à Rivière-Rouge pour travailler parmi <strong>les</strong> Autochtones : «... et que leur unique objet soit toujours<br />

de travailler pour le maintien de la paix entre frères et pour la sanctification <strong>des</strong> âmes rachetées par le sang<br />

2 Thomas Douglas, comte de Selkirk. Lord Selkirk a reçu <strong>des</strong> terres de la Compagnie de la Baie d’Hudson pour former une<br />

colonie <strong>dans</strong> la région de la rivière Rouge à l’intention <strong>des</strong> colons écossais.<br />

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