La présence des Métis dans les pensionnats
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<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />
d’étu<strong>des</strong> et <strong>des</strong> présentations par <strong>des</strong> instituteurs étrangers aux élèves métis s’avéra néfaste. Plusieurs élèves<br />
furent souvent ridiculisés par leurs mentors et leurs camara<strong>des</strong> de classe. Pendant plusieurs générations,<br />
pratiquement rien n’avait été fait pour réparer ce préjudice. Ce n’est qu’au cours de la deuxième moitié du<br />
XXe siècle que <strong>les</strong> éducateurs ont commencé à remettre en question leur système, s’apercevaient qu’ils<br />
n’avaient pas réussi à répondre aux besoins <strong>des</strong> élèves, dont <strong>les</strong> résultats étaient médiocres et qui quittaient<br />
souvent l’école prématurément. Les <strong>Métis</strong> remirent en question <strong>les</strong> mérites du système d’éducation offert à<br />
leurs enfants. Parmi <strong>les</strong> universitaires qui remirent en question l’intégrité <strong>des</strong> programmes sociaux <strong>des</strong>tinés<br />
à <strong>des</strong> groupes minoritaires, y compris <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> du Canada, se trouve Garnet McDiarmid <strong>dans</strong> Teaching<br />
Prejudice: A Content Analysis of Social Studies Text Books Authorized for Use in Ontario. Son analyse<br />
du contenu et de la méthodologie <strong>des</strong> programmes d’étu<strong>des</strong> socia<strong>les</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> canadiennes toucha le<br />
cœur même du problème, comme il était ressenti par la majorité <strong>des</strong> élèves métis qui ne pouvaient qu’être<br />
honteux quand ils étudiaient leur passé tel que le décrivaient leurs instituteurs.<br />
En répétant <strong>les</strong> comparaisons insidieuses entre <strong>les</strong> groupes, le manuel reflète simplement<br />
la tendance très répandue selon laquelle <strong>les</strong> groupes chercheront à se conformer à leurs<br />
propres standards et, en même temps, à établir leur propre supériorité en trouvant, ou en<br />
le créant si nécessaire, <strong>des</strong> groupes extérieurs qui ne réussissent pas à s’y conformer, même<br />
si cela signifie protéger <strong>les</strong> jeunes de la réalité. C’est pour ces raisons que <strong>les</strong> préjudices<br />
sont chroniques (McDiarmid, 1971:107).<br />
D’autres auteurs comme Balness en conviennent également. Balness (1980), <strong>dans</strong> sa thèse, Perceptions of<br />
Parents in Selected Communities Concerning the Composition of a Desirable Social Studies Program,<br />
aborde plusieurs questions clés qui ont influencé l’éducation <strong>des</strong> enfants métis au Manitoba. L’étude<br />
de Balness fut réalisée après que la province du Manitoba eut mis sur pied un comité pour élaborer un<br />
programme d’étu<strong>des</strong> socia<strong>les</strong> sur <strong>les</strong> Autochtones. Le comité, formé surtout de non Autochtones, n’avait pas<br />
le mandat nécessaire pour influencer directement <strong>les</strong> conseils scolaires du Manitoba, et aucune loi ne fut<br />
adoptée pour rendre ces cours obligatoires, y compris <strong>dans</strong> la Division scolaire Frontier qui avait été mise<br />
sur pied <strong>dans</strong> <strong>les</strong> années 1960 pour <strong>des</strong>servir principalement <strong>les</strong> élèves métis du nord du Manitoba.<br />
Le programme d’étu<strong>des</strong> socia<strong>les</strong> du système scolaire public utilisait, pour ce qui est <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> sur <strong>les</strong><br />
Premières Nations et <strong>les</strong> <strong>Métis</strong>, <strong>des</strong> sources qui étaient principalement racistes et empreintes de parti pris.<br />
<strong>La</strong> plupart <strong>des</strong> instituteurs étudièrent <strong>des</strong> auteurs comme W.L Morton et George Stanley qui décrivaient<br />
<strong>les</strong> Autochtones comme <strong>des</strong> êtres non civilisés et incapab<strong>les</strong> d’accomplir quoi que ce soit <strong>dans</strong> le monde<br />
<strong>des</strong> Blancs (Coutt et Stuart, 1994). Ces représentations étaient néfastes aux enfants qui étaient souvent<br />
ridiculisés par <strong>des</strong> élèves non autochtones qui créaient chez eux un sentiment d’infériorité. C’est ce type de<br />
manuels et d’enseignement qui incita Balness à se pencher sur ce problème. Il cite ainsi Howard Adams :<br />
« De plus, <strong>les</strong> réponses aux entrevues démontrent que <strong>les</strong> Autochtones désirent une éducation sociale,<br />
comme de l’information sur <strong>les</strong> droits civils, <strong>les</strong> lois relatives au bien-être, la connaissance <strong>des</strong> tribunaux,<br />
etc. Ce sont là <strong>des</strong> questions pratiques qui <strong>les</strong> touchent <strong>dans</strong> leur vie quotidienne » (1980:22). Autrement<br />
dit, Howard Adams, un <strong>Métis</strong>, avait compris le besoin réel d’une éducation particulière pour <strong>les</strong> enfants<br />
autochtones. H. Adams avait également fait une observation sur la façon dont <strong>les</strong> enfants victimes de sévices<br />
se sentaient à l’école et <strong>les</strong> facteurs qui poussaient <strong>les</strong> enfants à abandonner l’école ou à avoir de mauvais<br />
résultats. Il déclara : « D’une part, <strong>les</strong> enfants métis et indiens sont attirés vers la société <strong>des</strong> Blancs par<br />
la force de l’idéal blanc, mais, d’autre part, l’expérience et la réalité qu’ils connaissent <strong>les</strong> empêcheront de<br />
s’y intégrer. Dans <strong>les</strong> réponses aux questions posées à l’entrevue, presque 100 pourcent <strong>des</strong> répondants<br />
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