La présence des Métis dans les pensionnats
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<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />
prévision de l’extinction <strong>des</strong> titres indiens sur <strong>les</strong> terres », une reconnaissance du droit ancestral aux terres<br />
qu’ont héritées <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> de leurs ancêtres maternels (17).<br />
Les générations de famil<strong>les</strong> métisses qui suivirent la création du Manitoba quittèrent la province pour<br />
établir de nouvel<strong>les</strong> colonies. Les famil<strong>les</strong> métisses se déplacèrent <strong>dans</strong> <strong>des</strong> régions où la population était<br />
en grande partie indienne; il arrivait souvent qu’ils se marient avec <strong>des</strong> Indiens et adoptent en grande<br />
partie leur culture. Les églises suivirent <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> et, lorsque cela était possible, établirent <strong>des</strong> éco<strong>les</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />
colonies. En raison du manque de fonds, <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> n’étaient en mesure de fonctionner que durant quelques<br />
mois par année. C’est ainsi que chaque génération de <strong>Métis</strong> qui se succéda eut tendance à recevoir une<br />
éducation moins formelle que la précédente :<br />
D’abord, le gouvernement fédéral accepta la responsabilité de dispenser l’éducation à toute<br />
personne de <strong>des</strong>cendance indienne et, en 1878, chargea Nicholas Flood Davin d’étudier<br />
la question et de soumettre un rapport sur <strong>les</strong> progrès réalisés par <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> industriel<strong>les</strong><br />
pour ce qui est : [...] de l’éducation <strong>des</strong> Indiens et <strong>des</strong> Sang-mêlés aux États-Unis et <strong>des</strong><br />
avantages de mettre en place de semblab<strong>les</strong> institutions <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Territoires du Nord-<br />
Ouest du Dominion (18).<br />
Jusqu’à 1910, bon nombre de <strong>Métis</strong>, particulièrement ceux qui habitaient <strong>dans</strong> <strong>les</strong> réserves ou près de<br />
cel<strong>les</strong>-ci, fréquentèrent <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> industriel<strong>les</strong> et <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong>. Un nouvel accord fut alors négocié entre<br />
<strong>les</strong> églises et le ministère <strong>des</strong> Affaires indiennes. L’accord précisait que seuls <strong>les</strong> enfants appartenant aux<br />
ban<strong>des</strong> indiennes pouvaient fréquenter <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> et que <strong>les</strong> autorités devaient refuser « l’admission<br />
<strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> <strong>des</strong> enfants de sang-mêlé à moins que le nombre d’enfants indiens ne soit insuffisant »<br />
(19). Le ministère <strong>des</strong> Affaires indiennes stipula qu’il n’accorderait pas de subventions, ni ne paierait aucune<br />
partie <strong>des</strong> coûts d’entretien ou d’éducation de tout enfant métis admis <strong>dans</strong> ces éco<strong>les</strong>. C’est grâce à la<br />
charité <strong>des</strong> églises que certains <strong>Métis</strong> ont été autorisés à fréquenter ces éco<strong>les</strong>, car peu de parents étaient<br />
en mesure de payer <strong>les</strong> frais. Il y avait un certain nombre de <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> presque toutes <strong>les</strong> éco<strong>les</strong>.<br />
<strong>La</strong> situation était semblable <strong>dans</strong> <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> de jour situées <strong>dans</strong> <strong>les</strong> réserves. Les <strong>Métis</strong> qui vivaient <strong>dans</strong><br />
<strong>des</strong> réserves ou aux abords <strong>des</strong> réserves pouvaient envoyer leurs enfants à l’école s’il y avait <strong>des</strong> places<br />
disponib<strong>les</strong>. Les enfants de sang-mêlé étaient autorisés à fréquenter l’école pour une certaine période, mais<br />
ce n’était pas certain qu’il y ait <strong>des</strong> places disponib<strong>les</strong> le reste de l’année. L’éducation <strong>des</strong> enfants métis était<br />
donc sporadique, car ces derniers n’avaient pas <strong>les</strong> moyens financiers d’entretenir leur propre école (19).<br />
En 1912, <strong>les</strong> frontières du Manitoba ont été étendues, et le système scolaire local a été élargi afin d’y inclure<br />
<strong>les</strong> communautés isolées du Nord.<br />
<strong>La</strong> plupart <strong>des</strong> enfants métis de Le Pas furent accueillis par l’école privée du Sacré-Cœur fondée en 1913.<br />
Le ministère manitobain de l’Éducation ouvrit une école publique pour enfants métis en 1912, mais la<br />
ferma en 1915. En 1920, le Manitoba affirma qu’il verserait 300 $ par année à une école indienne à titre<br />
de frais de scolarité pour <strong>les</strong> enfants métis. Comme il n’y avait pas d’instituteur, l’école indienne dût fermer<br />
ses portes en 1940, mais <strong>les</strong> rouvrit en 1943 à temps partiel, lorsque le révérend Archdeacon Faries, un<br />
ecclésiastique métis résidant, avait le temps d’enseigner. Finalement, l’école ferma ses portes en 1945 quand<br />
l’instituteur à temps partiel, en raison de son âge avancé, ne fut plus en mesure d’enseigner (20).<br />
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