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La présence des Métis dans les pensionnats

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<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />

relata qu’une bonne partie de l’extinction de la culture et de la langue traditionnel<strong>les</strong> était due directement<br />

au pensionnat et à sa façon de traiter <strong>les</strong> communautés métisses.<br />

Maria Campbell (1978) releva <strong>dans</strong> son livre intitulé Riel’s People, que lorsque <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> furent confrontés<br />

au choix d’envoyer ou non leurs enfants <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong>, ils furent nombreux à décider de <strong>les</strong> garder<br />

à la maison en raison de l’importance du maintien du noyau familial. Elle nota également que <strong>les</strong> enfants<br />

demeurés <strong>dans</strong> le cadre familial reçurent une importante éducation culturelle; ils apprirent l’histoire, <strong>des</strong><br />

chansons, <strong>des</strong> <strong>dans</strong>es et <strong>les</strong> valeurs de leurs peup<strong>les</strong>. Ces <strong>Métis</strong>-là furent ceux qui restèrent fidè<strong>les</strong> à leur<br />

culture, fiers d’être ce qu’ils étaient.<br />

Le chroniqueur cité plus haut déclara qu’il était un <strong>des</strong> rares Survivants qui avait eu la chance de ne pas<br />

avoir subi <strong>les</strong> méfaits de l’alcool, de la drogue ou d’autres formes de dysfonctionnement mental ou social.<br />

Cependant, il impute une grande partie <strong>des</strong> problèmes sociaux éprouvés par <strong>les</strong> communautés métisses<br />

du Nord directement aux sévices infligés <strong>dans</strong> de tel<strong>les</strong> éco<strong>les</strong>. Ce chroniqueur remarqua également que<br />

<strong>les</strong> <strong>Métis</strong> n’étaient pas traités de la même façon à l’école pour <strong>Métis</strong> de l’Île-à-<strong>La</strong>-Crosse et au pensionnat<br />

pour enfants indiens de Beauval, situés à prroximité l’un de l’autre. Il se souvenait que l’école de l’Île-à-<br />

<strong>La</strong>-Crosse ne pouvait se permettre d’acquérir de nouveaux équipements sportifs comme en recevaient<br />

<strong>les</strong> enfants visés par un traité, « tandis que <strong>les</strong> enfants métis recevaient <strong>des</strong> équipements et <strong>des</strong> vêtements<br />

usagés remis à titre de dons par <strong>des</strong> sociétés de bienfaisance à la mission de l’Île-à-<strong>La</strong>-Crosse ». Les <strong>Métis</strong><br />

de North Slave <strong>La</strong>ke devaient payer pour l’éducation de leurs enfants <strong>dans</strong> <strong>les</strong> internats et <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong><br />

gérés <strong>dans</strong> le cadre du système scolaire catholique à Fort Resolution et à Fort Providence (North Slave<br />

<strong>Métis</strong> Association, n.d.). Le pensionnat indien de Fort Providence (également connu sous le nom de<br />

Providence Mission Indian Residential School) et l’internat de Fort Resolution ouvrirent leurs portes en<br />

1867 (Miller, 1996). L’école de Fort Providence cessa d’opérer en 1953; on ne trouve aucune indication<br />

sur la date de fermeture de l’école de Fort Resolution.<br />

Le rapport de Tricia Logan sur <strong>les</strong> expériences vécues par <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> consacre un<br />

chapitre aux expériences vécues par <strong>les</strong> enfants métis. Ce chapitre explique la façon dont de nombreux<br />

<strong>Métis</strong> ont subi <strong>des</strong> sévices culturels, mettant en évidence, de façon négative, leurs différences par rapport<br />

aux enfants indiens et blancs. Elle relève que « <strong>dans</strong> <strong>les</strong> courants dominants de la société canadienne et<br />

<strong>dans</strong> le système scolaire, on a fait sentir aux <strong>Métis</strong> qu’ils étaient inférieurs à chacune de leurs moitiés, pas<br />

assez Indien pour bénéficier <strong>des</strong> droits <strong>des</strong> Autochtones, mais pas suffisamment « Blanc » non plus pour<br />

être considérés comme <strong>des</strong> égaux par la société » (2001:30). Il subsiste donc <strong>des</strong> preuves de l’existence<br />

d’un traitement différent à l’égard <strong>des</strong> enfants visés par un traité et <strong>des</strong> enfants métis au sein de plusieurs<br />

institutions, y compris <strong>les</strong> institutions mixtes pour enfants visés par un traité et enfants métis. Des exemp<strong>les</strong><br />

supplémentaires figurent <strong>dans</strong> la bibliographie analytique ci-<strong>des</strong>sous. Certaines preuves non scientifiques<br />

font penser que <strong>les</strong> enfants métis devaient travailler plus longtemps et plus souvent à <strong>des</strong> travaux d’entretien<br />

<strong>des</strong> éco<strong>les</strong>. Le nombre <strong>des</strong> traitements discriminatoires disproportionnés envers <strong>des</strong> enfants indiens par<br />

rapport aux enfants métis est conforme à la théorie selon laquelle <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> étaient un moyen de<br />

civiliser ces enfants. Si, par exemple, <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> étaient considérés comme semi-civilisés, il n’était donc plus<br />

nécessaire de <strong>les</strong> instruire formellement. De ce fait, <strong>les</strong> autorités scolaires pouvaient justifier leur affectation<br />

plus fréquente et plus longue à <strong>des</strong> travaux d’entretien de l’école, que cela n’était le cas pour <strong>les</strong> enfants<br />

indiens. On disait également qu’étant donné que le gouvernement fédéral ne soutenait pas financièrement<br />

leur éducation ils devaient donc travailler pour gagner leur vie. Comme l’expose Logan <strong>dans</strong> son rapport :<br />

« Il n’est pas possible de déterminer à cette étape si, en tant que groupe, ils ont subi un nombre plus ou<br />

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