La présence des Métis dans les pensionnats
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<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />
administrée par l’Église anglicane à Battleford et devait utiliser <strong>les</strong> installations existantes. <strong>La</strong> documentation<br />
obtenue par la Fondation autochtone de guérison, cependant, suggère que l’école était administrée par<br />
l’Église catholique romaine. L’école a ouvert ses portes en 1883 et <strong>les</strong> a fermées en 1943. Les deux autres<br />
éco<strong>les</strong> devaient être administrées par l’Église catholique romaine, et on devait construire de nouvel<strong>les</strong><br />
installations. <strong>La</strong> première était le pensionnat indien Qu’Appelle (aussi connu sous le nom de pensionnat<br />
indien Lebret) qui a servi à la fois d’école industrielle et de pensionnat. Cette école a ouvert ses portes en<br />
1884, a fermé ses portes en 1969; avec le temps, <strong>les</strong> Indiens ont assumé le contrôle de cette école en 1973.<br />
Miller (1996) indique qu’elle était encore utilisée comme pensionnat au début <strong>des</strong> années 1990. L’autre<br />
école, située <strong>dans</strong> la région visée par le Traité no 7 était l’école industrielle Saint-Joseph (aussi connue sous<br />
le nom d’école industrielle Dunbow, école industrielle Saint-Joseph de Dunbow et école industrielle de<br />
High River), à High River, en Alberta. Elle était administrée par le système scolaire de l’Église catholique<br />
romaine entre 1888 et 1939. Des élèves métis et indiens non inscrits ont fréquenté l’école industrielle<br />
méthodiste de Red Deer (aussi connue sous le nom de pensionnat de Red Deer) à Red Deer, en Alberta,<br />
de 1889 à 1944 (Miller, 1996 : 288). On raconte <strong>dans</strong> <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de cas sur certains <strong>Métis</strong> que d’autres<br />
éco<strong>les</strong> étaient réservées exclusivement aux <strong>Métis</strong> ou que la majorité <strong>des</strong> élèves étaient <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> (Hansen<br />
et Lee, 1999). 4<br />
Même avant que <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> ne deviennent un phénomène majeur, <strong>les</strong> communautés métisses<br />
demandèrent souvent à l’Église catholique de venir s’installer <strong>dans</strong> leurs communautés. L’Église fondait<br />
toujours une école (une école de missionnaires). Toutefois, au fil <strong>des</strong> ans, <strong>les</strong> églises furent de plus en<br />
plus portées, pour <strong>des</strong> raisons financières, à fournir une éducation aux enfants <strong>des</strong> réserves au nom<br />
du gouvernement fédéral, et cet «état de fait » a eu pour conséquence de réorienter <strong>les</strong> ressources <strong>des</strong><br />
communautés métisses vers <strong>les</strong> communautés <strong>des</strong> réserves. Les <strong>Métis</strong> se retrouvaient isolés et avaient<br />
de moins en moins la possibilité de s’éduquer. Cette évolution était conforme aux efforts croissants du<br />
gouvernement fédéral visant à se désister de toutes responsabilités à l’égard <strong>des</strong> <strong>Métis</strong>. Toutefois, lorsque<br />
<strong>les</strong> gouvernements provinciaux pouvaient remplacer le gouvernement fédéral pour répondre aux besoins<br />
<strong>des</strong> <strong>Métis</strong> en matière d’éducation, cela ne devenait plus un problème.<br />
De façon ironique, au fur et à mesure que <strong>les</strong> provinces clarifièrent leur mandat et leurs responsabilités,<br />
<strong>les</strong> Autochtones aussi commencèrent à se désister de plus en plus de leurs responsabilités à l’égard <strong>des</strong><br />
<strong>Métis</strong> en tant que population distincte qui exigeait une attention particulière. Le rapport de Hansen et<br />
Lee indique que la province de la Saskatchewan enlevait <strong>les</strong> enfants métisses <strong>des</strong> communautés plutôt que<br />
de construire <strong>des</strong> éco<strong>les</strong> <strong>dans</strong> leurs communautés. Bon nombre de parents pensaient qu’ils ne pouvaient<br />
pas s’opposer à l’enlèvement de leurs enfants en raison de la Loi sur la fréquentation scolaire qui existait<br />
à l’époque (1999:57).<br />
Les conclusions du Report of the Royal Commission on the condition of the Halfbreed Population of<br />
the province of Alberta, en 1936, confirmèrent qu’il n’y avait essentiellement aucun service d’éducation<br />
à la disposition <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> ou qu’il était prévu qu’ils fréquenteraient <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> (gouvernement de<br />
l’Alberta, 1936:7). Le rapport confirme également le fait que la plupart <strong>des</strong> enfants métis ne fréquentaient<br />
4 Les auteurs rapportent que <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> qui ont été interviewés estiment que tous <strong>les</strong> élèves métis se trouvaient à l’école Saint-<br />
Patrick, à Prince Albert. On rapporte également que <strong>des</strong> enfants métis ont fréquenté <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> de Duck <strong>La</strong>ke (St.<br />
Michael) et de Montreal <strong>La</strong>ke.<br />
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