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La présence des Métis dans les pensionnats

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<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />

couverts, <strong>dans</strong> un langage spécialisé : en particulier l’utilisation aveugle de trois expressions suivantes :<br />

retardé du point de vue de l’éducation, économiquement appauvri et sans culture » (1975:56). Ce jargon<br />

laisse supposer qu’un échec aujourd’hui à l’école entraîne la pauvreté plus tard à la maison, ce qui signifie<br />

en retour un manque de culture.<br />

Dans le Nord du Manitoba, <strong>les</strong> autorités provincia<strong>les</strong> estimaient qu’il était préférable d’avoir un<br />

gouvernement central qu’un gouvernement local; on a donc nommé un fiduciaire officiel, qui était également<br />

surintendant, pour administrer la Division scolaire Frontier. Les parents et la communauté ne pouvaient<br />

effectuer que très peu de changements. Au moment de la colonisation de la partie sud du Manitoba, la<br />

plupart <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> de la région avaient peu d’influence sur <strong>les</strong> éco<strong>les</strong>. À Saint-Eustache, au Manitoba, une<br />

<strong>des</strong> plus anciennes communautés métisses au Canada, <strong>les</strong> membres de la communauté n’avaient aucune<br />

voix <strong>dans</strong> l’administration du programme d’étu<strong>des</strong>, puisque tout ce qui touchait l’école était contrôlé par<br />

le prêtre, qui lui, était supérieur aux religieuses et aux comités scolaires locaux pour tout ce qui touche<br />

<strong>les</strong> domaines reliés à l’éducation. Dans cette communauté, pendant plus d’un demi-siècle, aucun métis<br />

ne fut membre du conseil scolaire, même si à certains moments, au moins la moitié de la population de<br />

l’école était métisse. Les fermiers et <strong>les</strong> hommes d’affaires locaux, surtout d’origine française, réussirent à<br />

tenir <strong>les</strong> parents métis loin de l’école. De plus, très peu de <strong>Métis</strong> furent embauchés par le conseil scolaire<br />

comme aide-enseignant ou personnel de soutien.<br />

Les pages qui précèdent donnent un aperçu général de l’éducation <strong>des</strong> <strong>Métis</strong>. Le contexte historique<br />

met en valeur l’éducation <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> communautés métisses plutôt que de leur <strong>présence</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

<strong>pensionnats</strong>. On y fait allusion ici pour mettre en évidence cette partie de l’histoire <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> par rapport<br />

à leur <strong>présence</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong>. Ce qui suit traite plus directement <strong>des</strong> expériences qu’ont vécues <strong>les</strong><br />

<strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong>.<br />

Présence de <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : raisons socia<strong>les</strong> et politiques<br />

Les expériences vécues par <strong>les</strong> jeunes <strong>Métis</strong> au chapitre de l’éducation étaient variées et dépendaient<br />

beaucoup plus sur la façon dont ils se considéraient eux-mêmes et sur le style de vie qu’ils menaient que de<br />

catégories juridiques formel<strong>les</strong>. Les <strong>Métis</strong>, de qui on disait qu’ils avaient beaucoup en commun avec leurs<br />

parents autochtones (c.-à-d. <strong>les</strong> Cris) auraient été moins affectés par <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> que <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> qui<br />

s’identifiaient davantage avec leurs parents européens. À l’instar de leurs parents indiens, ils avaient plus<br />

de chance de parler une langue autochtone et possédaient <strong>des</strong> origines culturel<strong>les</strong> et religieuses semblab<strong>les</strong><br />

à cel<strong>les</strong> de ces derniers. Par conséquent, ces <strong>Métis</strong> durent subir la politique d’interdiction de l’utilisation<br />

de leur langue, de leur culture et de leurs croyances religieuses. Ils durent souffrir tout autant que leurs<br />

parents indiens <strong>des</strong> répercussions de ces politiques colonia<strong>les</strong> sur leur estime de soi et leur identité. Ceci<br />

pourrait aussi s’avérer de même pour <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> qui se sont identifiés comme tel et qui appartenaient à une<br />

culture et à un style de vie totalement métis, différent à la fois de leurs ancêtres indiens et de leurs ancêtres<br />

européens. À un point tel que si ces <strong>Métis</strong> avaient aussi fréquenté <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong>, leur langue (le michif ),<br />

leur culture et leur style de vie auraient certainement été perçus par <strong>les</strong> missionnaires et <strong>les</strong> autorités<br />

gouvernementa<strong>les</strong> comme une menace aux efforts visant à instaurer une « civilisation » coloniale.<br />

En outre, <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> dont <strong>les</strong> origines et l’apparence étaient semblab<strong>les</strong> à cel<strong>les</strong> <strong>des</strong> Indiens inscrits avaient<br />

également davantage tendance à être « acceptés » par <strong>les</strong> autorités de l’école lorsqu’il y avait <strong>des</strong> places<br />

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