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La présence des Métis dans les pensionnats

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<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />

aliments <strong>dans</strong> la région, ce qui contraignit <strong>les</strong> fermiers à tuer leur bétail et à vendre leurs chevaux et leurs<br />

instruments agrico<strong>les</strong> pour éviter la famine (162).<br />

Les oblats concentrèrent désormais leurs efforts sur <strong>les</strong> Indiens visés par <strong>les</strong> traités, car le ministère <strong>des</strong><br />

Affaires indiennes s’était engagé à soutenir un programme d’éducation <strong>dans</strong> <strong>les</strong> réserves administré par<br />

<strong>les</strong> religieux. Avec l’émission de titres aux <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> années 1870 et entre 1885 et 1887, l’État estima<br />

que son obligation avait été remplie.<br />

En lisant <strong>les</strong> rapports de la Police montée du Nord-Ouest, on constate que la condition <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> était une<br />

source d’inquiétude pour deux raisons particulières : cela était loin d’être flatteur pour un gouvernement<br />

d’avoir <strong>des</strong> citoyens <strong>dans</strong> un état de misère pareil; et le mécontentement parmi <strong>les</strong> Sang-mêlés pouvait<br />

provoquer une autre rébellion (163). Le père <strong>La</strong>combe estima qu’une colonie agricole serait la meilleure<br />

solution, bien que cette idée n’était pas nouvelle. Le père Thérien, qui devait devenir le gestionnaire de la<br />

colonie, écrit <strong>dans</strong> son journal que s’il ne réussissait pas, il inciterait <strong>des</strong> Canadiens français à venir s’installer<br />

<strong>dans</strong> la région et à former <strong>des</strong> paroisses catholiques (165).<br />

En 1895, Albert <strong>La</strong>combe commença à exercer <strong>des</strong> pressions <strong>dans</strong> l’Est et rédigea une proposition ayant<br />

pour titre Plan philanthropique de dédommagement <strong>des</strong> Sang-mêlés du Manitoba et <strong>des</strong> Territoires du<br />

Nord-Ouest. Le père <strong>La</strong>combe proposa qu’une colonie agricole soit établie à Buffalo <strong>La</strong>ke, où on accorderait<br />

quatre sections aux corporations épiscopa<strong>les</strong> de Saint-Boniface, de Saint-Albert et de Prince Albert pour la<br />

construction d’une église et d’une école. Quatre cantons leur seraient loués à un taux nominal et répartis en<br />

lots de 40 acres entre <strong>les</strong> Sang-mêlés pauvres. Le gouvernement arpenterait la terre, fournirait <strong>les</strong> semences<br />

et l’équipement agricole nécessaire et organiserait une patrouille de façon à ce qu’on ne permette pas aux<br />

non-<strong>Métis</strong> et aux vendeurs de spiritueux de s’installer <strong>dans</strong> la région réservée. Les oblats dirigeraient la<br />

colonie et réuniraient <strong>les</strong> fonds nécessaires pour construire une école industrielle.<br />

À cette époque, ce plan intéressa beaucoup A.M. Burgess, sous-ministre du ministère de l’Intérieur, car il<br />

y voyait une solution de rechange peu coûteuse aux titres accordés aux <strong>Métis</strong>. Il recommanda cependant<br />

que soit choisie une nouvelle zone de terres, car le secteur choisi se trouvait trop près <strong>des</strong> colonies blanches.<br />

Le nouveau site fut choisi <strong>dans</strong> la partie orientale de la province, au nord de la Saskatchewan-Nord.<br />

Le 28 décembre 1895, on émit un décret en conseil qui entraîna la fondation de la colonie Saint-Paul <strong>des</strong><br />

<strong>Métis</strong>, qui accordait un bail d’une durée de 21 ans pour <strong>les</strong> cantons 57 et 58 et <strong>les</strong> rangs 9 et 10 à l’ouest<br />

du quatrième méridien (166). Un conseil de gestion fut formé pour surveiller le projet. Le Père <strong>La</strong>combe<br />

imprima une circulaire en français, en anglais et en Cri pour annoncer le projet.<br />

Avec l’arrivée d’un nouveau gouvernement aux environs de 1896, on retira le soutien financier qui s’était<br />

étendu au Conseil de gestion de Saint-Paul <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> (168). Le père <strong>La</strong>combe ne reçut jamais de fonds<br />

du ministère de l’Intérieur pour la construction de l’école; pour pallier ce manque, on recueillit <strong>des</strong> fonds<br />

lors d’une tournée au Québec et <strong>dans</strong> l’Est <strong>des</strong> États-Unis. <strong>La</strong> majorité de cet argent alla toutefois au<br />

Diocèse, qui était sur le point de déclarer faillite, mais une certaine somme fut utilisée pour terminer la<br />

construction de l’école, et 5 000 $ ont été consacrés à la construction d’une église.<br />

En 1903, en raison de la pauvreté <strong>des</strong> récoltes, le gouvernement était intervenu et avait distribué de l’avoine<br />

et de l’orge; plus tard, il accorda <strong>des</strong> prêts pour l’achat de graines de semence. Lorsque le gouvernement<br />

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