Séance du 18 mars 2011 - Pays d'Aubagne et de l'Etoile
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Se porter partie civile, c’est accé<strong>de</strong>r immédiatement à tous les aspects <strong>du</strong> dossier. C’est le moyen<br />
<strong>de</strong> savoir si l’on a été un tant soit peu victimes <strong>de</strong> faits délictueux. Le moyen aussi, s’il y a lieu, <strong>de</strong><br />
porter plainte. Ainsi, nous confirmons notre volonté que la justice aille au bout <strong>de</strong> ses<br />
investigations. Elle doit le faire à son rythme <strong>et</strong> en toute indépendance. S’il y a culpabilité, si les<br />
faits sont avérés, elle doit punir les coupables. Elle doit protéger les victimes. Voilà notre état<br />
d’esprit.<br />
Cela nous amène aussi à condamner le climat délétère que nous connaissons <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s mois<br />
dans ce département <strong>de</strong>s Bouches-<strong>du</strong>-Rhône. Certes, le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République a donné le très<br />
mauvais exemple en usant <strong>et</strong> abusant <strong>du</strong> concept <strong>de</strong> présumé coupable. Résultat, le secr<strong>et</strong> <strong>de</strong><br />
l’instruction comme la présomption d’innocence sont quotidiennement bafoués.<br />
C’est un jeu dangereux ! La justice est au cœur <strong>de</strong> notre démocratie républicaine, respectons-là,<br />
laissons-là faire son travail <strong>et</strong> faisons-lui confiance, car porter atteinte à la justice, à son<br />
fonctionnement, à ses règles <strong>et</strong> ses principes, c’est forcément porter atteinte à c<strong>et</strong>te même<br />
démocratie, à la République.<br />
Nous avons reçu, le 10 février, un courrier <strong>de</strong> Madame BARTHELEMY qui l’a ren<strong>du</strong> public. Elle<br />
suggérait que nous la désignions ainsi que notre collègue Patrick ARNOUX, comme avocats pour<br />
nous représenter dans la partie civile. Madame BARTHELEMY indiquant, dans son courrier, que<br />
Patrick ARNOUX n’avait pas été consulté. Et moi <strong>de</strong> préciser que Patrick n’a jamais partagé c<strong>et</strong>te<br />
proposition. Ca n’est pas une bonne suggestion, en premier lieu, parce que, Madame, vous êtes<br />
élue <strong>de</strong> la Communauté. Etre avocats <strong>de</strong> celle-ci vous placerait dans une situation <strong>de</strong> conflit<br />
d’intérêt (épargnez-moi <strong>de</strong> vous citer le Co<strong>de</strong> pénal, le règlement intérieur national <strong>de</strong> la<br />
profession d’avocat <strong>et</strong> diverses décisions <strong>de</strong> la Cour <strong>de</strong> Cassation <strong>et</strong> autres jurispru<strong>de</strong>nces).<br />
Et puis la situation que vous nous proposez, con<strong>du</strong>irait forcément à un mélange <strong>de</strong>s genres entre<br />
le mon<strong>de</strong> politique <strong>et</strong> celui <strong>de</strong> la justice. D’autant qu’au titre d’avocats, vous seriez tenus<br />
forcément, par le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procé<strong>du</strong>re pénale, au strict respect <strong>du</strong> secr<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’instruction.<br />
Je crois enfin que cela pourrait être perçu inconvenant à l’égard <strong>de</strong> Maître CECCALDI dont on<br />
connaît la réputation au Barreau <strong>de</strong> Marseille <strong>et</strong> qui a la charge <strong>de</strong> représenter les intérêts <strong>de</strong> notre<br />
Communauté. Avec notre administration, nos avocats, sous la responsabilité <strong>du</strong> bureau <strong>de</strong> la<br />
Communauté, j’en suis convaincue, nous aurons la force <strong>et</strong> les moyens pour que soient préservés<br />
<strong>et</strong> défen<strong>du</strong>s les intérêts <strong>de</strong> notre communauté d’agglomération.<br />
Voilà, mesdames <strong>et</strong> messieurs, chers collègues, ce que je voulais vous dire en intro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong><br />
notre conseil communautaire.<br />
Je vous remercie.<br />
Madame BARTHELEMY : Je vous remercie. J’ai longuement écouté votre intervention, Madame<br />
la Prési<strong>de</strong>nte, <strong>et</strong> je voudrais y répondre s’il vous plaît.<br />
Vous avez parlé, tout à l'heure, <strong>du</strong> fait que, me désigner aux côtés d’un autre avocat issu <strong>de</strong> ce<br />
même conseil en tant qu’avocats <strong>de</strong> l’agglo, cela représenterait, selon votre avis, un conflit<br />
d’intérêts. Je ne vois pas en quoi il y aurait un conflit d’intérêts dans la mesure où l’agglo est<br />
victime <strong>et</strong> qu’en conséquence, on ne peut pas avoir, en étant élus <strong>de</strong> l’agglo, <strong>de</strong> conflit d’intérêts<br />
lorsqu’on défend une victime.<br />
Vous avez dit qu’il s’agissait d’un mélange <strong>de</strong>s genres ; j’ai mis au service <strong>de</strong> l’agglo ma<br />
disponibilité, il n’était pas question d’une quelconque rémunération, il n’est pas question <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>venir l’avocat <strong>de</strong> l’agglo, mais, dans un cas exceptionnel, je pense que l’agglo aurait gagné en<br />
transparence en saisissant <strong>de</strong>ux avocats issus <strong>de</strong> parties différentes. J’ai le plus grand respect pour<br />
Maître CECCALDI qui est, effectivement, votre avocat habituel puisqu’il a été l’avocat <strong>de</strong> certains,<br />
mis en examen, dans le cadre <strong>de</strong> la frau<strong>de</strong> électorale.<br />
Et, je voudrais ajouter, qu’être partie civile dans un dossier d’instruction, c’est quelque chose<br />
d’important <strong>et</strong> tout dépend la façon dont on conçoit une intervention <strong>de</strong> partie civile ; la partie<br />
civile a un rôle à jouer dans une instruction, elle peut poser <strong>de</strong>s questions, elle peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r au<br />
juge d’instruction d’accomplir <strong>de</strong>s investigations, elle peut, elle-même, se porter appelante <strong>de</strong><br />
décisions d’ordonnances <strong>du</strong> juge d’instruction ; alors soit on a un rôle actif dans l’instruction, on<br />
participe à l’instruction, on collabore à la recherche <strong>de</strong> la vérité quelle qu’elle soit, soit on a un rôle<br />
passif, on joue les santons <strong>et</strong> on ne fait rien <strong>et</strong> on attend (oui, à Aubagne c’est normal, vous avez<br />
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