Les clefs des Portes de demain - Le chasseur abstrait

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pour vivre de 30° de chaleur et de 98 à 99 % d'humidité. Si ce pourcentage d'humidité baisse même de
quelques degrés, ils meurent entre cinq et dix heures.
Mais tout est régulé ! La ventilation reste constante jusqu'à plus de un mètre sous terre où se trouvent des
caves sans cesse alimentées en air frais. Suivant les heures de la journée et de la chaleur, des "termitesmonteurs"
oeuvrent et ferment continuellement les centaines de conduits d'aération de ces manches à air.
Comment les ouvriers de surface connaissent-ils la chaleur intérieure d'un tel réseau de labyrinthe ? Quels
sont les signaux utilisés ?
Marais qui a beaucoup étudié les termites raconte :
Un morceau d'argile durci est tombé sur la reine. Immédiatement, dans les endroits les plus reculés de
la termitière jusqu'à plusieurs centaines de mètres, le travail cesse. Absolument tout. Les gros soldats et
les ouvriers se rassemblent en différents endroits. Il n'y a pas le moindre doute, le choc reçu par la reine
a été perçu instantanément jusque dans les parties les plus lointaines qu'un insecte n'aurait pu atteindre
qu'en quelques heures. Puis la reine se rétablit. Dans un ensemble parfait, au même moment, l'activité
reprend partout.
Télépathie ? Merveille surtout d'organisation d'une communauté où il n'y a ni riche, ni pauvre, ni affamé...
Le professeur Fabre, lui, spécialisé en télépathie animale, a fait et refait des expériences avec le petit paon,
un papillon nocturne et n'a toujours pas compris
Ce papillon se dirige directement vers la femelle ; or il arrive du nord, par temps de fort mistral ce qui
empêche tout odeur de lui parvenir. Et ceci de plusieurs km de distance... Le professeur Fabre a même été
jusqu'à sectionner les antennes de ces papillons, cet organe leur servant peut-être pour établir une
communication quelconque. Les résultats furent toujours identiques.
Quel est donc ce facteur inconnu capable de le téléguider ?
Affolant mais merveilleux !
Et les associations, appelées "symbiose" entre certains êtres qui s'entraident et se complètent :
Les termites dont nous venons justement de parler, abritent de minuscules organismes appelés trichlonymphides,
dans leur tube digestif. Ces trichlo-nymphides ne peuvent pas vivre ailleurs mais, en
compensation, elles permettent aux termites d'assimiler le bois qu'elles avalent car, bizarrement, elles sont
incapables de produire un ferment qui le leur permettrait. Si les trichlo-nymphides ne les aidaient pas, elles ne
pourraient survivre.
Un poisson du Pacifique, le "lamp-eyed", possède, au-dessous de chaque oeil, des tubes minuscules
contenant des millions de bactéries qui se nourrissent et prennent leur oxygène dans le sang de leur logeur
mais qui, en compensation, sécrètent des produits lumineux que le poisson utilise comme des phares grâce à
d'amples volets de peau qu'il déplace pour allumer ou éteindre la lumière.
Au Mexique, le phalène "pronuba" s'associe à un arbre, le yucca. La femelle pronuba recueille, dans sa
bouche, le pollen des fleurs de l'arbre dont elle fait de grosses boules grâce auxquelles elle féconde d'autres
fleurs de yucca mais, par la même occasion, elle y dépose un ou plusieurs de ses oeufs. Lorsqu'ils éclosent, les
larves se nourrissent des graines. Tout est si bien organisé qu'il reste toujours suffisamment de graines pour
assurer la reproduction de l'arbre. Enquêtes effectuées, il est certains que le pronuba ne peut vivre que de la
graine du yucca et que, sans ce phalène, la reproduction du yucca serait impossible.
Cela rappelle l'histoire du poisson-pilote qui guide le requin qui, lui, assure la subsistance de son
compagnon.
L'homme aussi a des liaisons, sans qu'il s'en doute, avec des bactéries qui vivent dans son tube digestif et
digèrent la cellulose ce que l'homme ne peut faire, tout en absorbant une part de la substance nutritive qui en
résulte. Leur nombre est fabuleux puisqu'un adulte en expulse, chaque jour, trente milliards environ. Mais il
ne s'agit pas là de symbiose car ces bactéries ne sont pas liées uniquement à l'homme et peuvent vivre dans
d'autres milieux.
Pour les animaux exclusivement herbivores, la symbiose est presque complète car la cellulose étant
l'élément principal de leur nourriture, ils ne pourraient survivre sans l'aide de ces bactéries.
14 Avril