Les clefs des Portes de demain - Le chasseur abstrait
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appelées Ahu avec <strong><strong>de</strong>s</strong> statues à tous les sta<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> leur fabrication. Sur l'ensemble <strong>de</strong> l'île, se trouvent ainsi<br />
plus d'un millier <strong>de</strong> statues, tantôt <strong>de</strong>bout, tantôt couchées mais, à l'origine, toutes statues géantes défiant<br />
l'enten<strong>de</strong>ment, fermement dressées sur le sol <strong>de</strong> l'île.<br />
Aux pieds d'un atelier colossal situé dans les flancs du volcan Rano Raraku, à <strong>de</strong>mi ensevelis maintenant,<br />
<strong>de</strong>ux cent soixante seize géants tournent le dos à la mer et regar<strong>de</strong>nt les villages qu'ils semblent protéger.<br />
<strong><strong>Le</strong>s</strong> statues <strong>de</strong> huit à dix mètres <strong>de</strong> long sur trois à cinq mètres <strong>de</strong> large sont courantes. La plus imposante<br />
parmi celles découvertes, mesure vingt <strong>de</strong>ux mètres, soit l'équivalent d'un immeuble <strong>de</strong> sept étages. La tête et<br />
le cou mesurent sept mètres <strong>de</strong> long sur trois mètres <strong>de</strong> large. <strong>Le</strong> nez trois mètres quarante et le corps treize<br />
mètres.. La statue pèse cinquante tonnes !<br />
Comment ont-ils pu les déplacer et les ériger ?<br />
Elles ont été sculptées dans les carrières <strong><strong>de</strong>s</strong> volcans, dans une roche volcanique assez fragile ; or celles qui<br />
sont terminées, qui ont été déplacées et mises en place, ne portent aucune trace d'une quelconque rayure<br />
occasionnée par leur déplacement. Même absence <strong>de</strong> rayure le long <strong><strong>de</strong>s</strong> pentes <strong><strong>de</strong>s</strong> terrains constitués <strong>de</strong> laves<br />
craquelées qu'elles auraient traversés, certaines sur plusieurs kilomètres.<br />
De plus, lorsqu'elles étaient enfin dressées sur le sol, il leur était posé sur la tête une coiffure <strong>de</strong> pierre<br />
rouge, <strong>de</strong> dimension en rapport, qu'il fallait hisser parfois à plus <strong>de</strong> dix mètres!...<br />
<strong>Le</strong>urs orbites étaient creusées avant leur mise en place. Lorsqu'elles étaient installées et coiffées <strong>de</strong> leur<br />
chapeau, avait lieu la cérémonie <strong>de</strong> "l'ouverture <strong><strong>de</strong>s</strong> yeux" qui leur donnait vie et les chargeait <strong>de</strong> "mana", ce<br />
pouvoir magique qui leur permettait <strong>de</strong> veiller sur l'île.<br />
<strong><strong>Le</strong>s</strong> indigènes disent : "<strong><strong>Le</strong>s</strong> statues avançaient <strong>de</strong>bout, en tournant en <strong>de</strong>mi-cercle sur leur base ron<strong>de</strong>."<br />
Ah !... Mais, si cela est vrai, quelle force en était capable ?<br />
D'autant plus que, d'après les outils retrouvés, cette civilisation n'en était, théoriquement, qu'à l'âge <strong>de</strong> la<br />
pierre polie... Théoriquement...<br />
Et puis, autre dilemme, l'île <strong>de</strong> Pâques, avec ses cinq mille habitants environ, ne peut être comparée à<br />
l'Égypte capable <strong>de</strong> mobiliser <strong><strong>de</strong>s</strong> dizaines <strong>de</strong> milliers d'esclaves...<br />
D'après les récits obtenus à grand peine <strong><strong>de</strong>s</strong> anciens, il y aurait eu, à l'origine, <strong>de</strong>ux races : les Hanau Eepe<br />
ou "longues oreilles" qui commandaient les Hanau Momoko ou "petites oreilles"<br />
<strong><strong>Le</strong>s</strong> longues oreilles - très certainement les sculpteurs - furent massacrées par les petites oreilles, plus<br />
faibles mais bien plus nombreuses ce qui expliquerait la disparition <strong>de</strong> cette civilisation alors à son apogée.<br />
Comme pour les Incas et tant d'autres...<br />
Toutes les statues ont <strong>de</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong> oreilles.<br />
Oréjona, mère <strong>de</strong> l'humanité d'après les Incas, qui se permit d'atterrir près du lac Titicaca, n'en avait-elle<br />
pas également ?<br />
Un explorateur, Michel Croce-Spinelli, a remarqué une statue qui n'avait que quatre doigts.<br />
Exactement aussi comme à Thiahuanaco.<br />
Il existe une autre série <strong>de</strong> statues complètement différentes, les "moaï kavakava", représentant <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
hommes décharnés, avec goitre et loupe, comme s'ils étaient dégénérés. De taille relativement petite,<br />
sculptées dans le bois, elles semblent aussi anciennes car le bois utilisé <strong>de</strong> "toro miro" possè<strong>de</strong> d'excellentes<br />
qualités. C'est un bois dévitalisé, comme pétrifié, qui peut se conserver presque indéfiniment à l'abri <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
cavernes particulièrement sèches.<br />
Que peuvent-elles bien représenter ?<br />
Un mystère est encore plus profond que celui <strong><strong>de</strong>s</strong> statues : celui <strong>de</strong> l'écriture gravée dont on possè<strong>de</strong> une<br />
vingtaine <strong>de</strong> tablettes, une écriture appelée "rongo rongo" qu'on ne trouve nulle part ailleurs et que personne,<br />
à ce jour, n'a encore réussi à déchiffrer.<br />
<strong><strong>Le</strong>s</strong> érudits qui la connaissaient ayant été massacrés, miss Routledge qui a étudié l'île avec passion, a voulu<br />
interroger, en 1914, les <strong>de</strong>rniers vieillards qui semblaient capables <strong>de</strong> l'interpréter. Ils moururent quelques<br />
jours après... Ce serait une écriture pour eux sacrée qui ne doit être transmise qu'aux seuls initiés.<br />
Que fait-elle donc là, cette écriture inconnue ? Là et uniquement là ?