Les clefs des Portes de demain - Le chasseur abstrait

mais lui fermer le bec, nous ne savons vraiment pas comment faire.
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27 avril
8h.1/2 Ouf ! On est venu chercher notre empoisonneur qui est muté au service général où il va travailler
comme peintre. Salaire : 1 franc par jour !
Une heure plus tard, un nouveau se présente. Une vraie face de brute. Quasimodo ! me glisse Jean. En fait,
c'est un rustre, presque illettré, mais avec toutes les caractéristiques du brave gars.
J'essaie alors de lire un livre laissé par Bertrand, un roman d'un certain Vercors sur des souvenirs
inconsistants de la guerre 39/40 ; c'est triste et pénible comme un discours de Marchais. Je capitule et j'essaie
les autres, une collection dite "de l'étrange".
Les faits racontés sont étranges, en effet, mais passionnant. J'ai cru un moment qu'il s'agissait de fictions
mais ce n'en est pas ; ce sont des réalités mais combien bizarres et, à premier abord, incompréhensibles. J'en
est rarement entendu parlé, pratiquement pas même. A moins que je ne me trompe, madame Courtois, à
l'école, ne nous en a jamais fait la moindre allusion. Je ne m'en souviens absolument pas. Pourtant, cela existe
et ça m'en bouche un coin.
Je me le demande : Pourquoi n'en parle-t-on pas ?
Au Pérou, à cent kilomètres au sud de Lima, dans la baie de Prisco, sur une haute colline, face à la mer, un
dessin représentant un trident ou un chandelier est gravé dans le sable ocre et fin avec, en surface, du gravier
violet.
Formé par de simples tranchées creusées dans le sable, Il mesure cent quatre vingt trois mètres de long et
la barre transversale est exactement à cent mètres du sommet. Le fossé central a cinq mètres de large au fond,
six mètres à l'extérieur avec une profondeur de soixante centimètres environ.
Par qui et comment ce chef-d'œuvre a-t-il pu être réalisé, il y a des siècles de cela alors que rien ne s'est
effacé malgré les vents violents qui soufflent sur la région ?
D'après les calculs de datation effectués, cette oeuvre aurait été réalisée deux à trois siècles av. J.-C., au
moment où, au Moyen-Orient, le peuple israélite se désagrégeait... Que se passa-t-il donc, il y a un peu plus
de deux mille ans? Ou au delà de ces deux mille ans ?
Les conquistadores, au 16 ème siècle, l'appelèrent le "signe miraculeux des trois croix". Actuellement, on le
nomme "le chandelier des Andes".
Il n'est visible que du ciel et de la baie, soit avec un recul de quatre cents à cinq cents mètres. De près
comme en haute mer, il est indéfinissable.
Toutes sortes d'hypothèses ont été émises : un calculateur de marées? un sismographe ? un poteau
indicateur ?
Mais pour qui ?
Il est impensable qu'il s'agisse d'un dessin gratuit.
Un fait surprend : si on le prolonge sur la carte par son axe central, la ligne obtenue passe par Thiahuanaco
et le lac Titicaca là où, selon la tradition inca, Oréjona, la déesse aux quatre doigts et au crâne allongé en pain
de sucre, débarqua "d'un astronef aussi brillant que le soleil".
Cette ligne traverse également ICA où un certain docteur Cabrera aurait collectionné des milliers de
pierres gravées trouvées dans la pampa et à Nazca.
NAZCA ! Un plateau désertique de moyenne altitude entrecoupé de vallées et de collines, traversé par la
route panaméricaine Lima-Valparaiso et appelé "la pampa de Nazca". Vue d'avion, elle ressemble à un
gigantesque terrain d'atterrissage avec des lignes rigoureusement droites qui se croisent, escaladant les crêtes
et les ravins. Comme le chandelier des Andes, elles sont uniquement creusées dans la pierraille et le sable, sur
de telles distances qu'en avion, à mille mètres d'altitude, on n'en distingue pas la fin.
S'il y a des arrondis, ils sont tracés nettement avec une précision surprenante. Le désordre
incompréhensible de ces lignes ne peut être qu'apparent et, donc, voulu. Cet ensemble inconcevablement