Les clefs des Portes de demain - Le chasseur abstrait

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Des cellules spéciales permettent aux racines de s'enfoncer dans le sol mais elles s'usent contre les pierres,
les cailloux et même les gros grains de sable... Qu'importe ! Elles sont constamment remplacées mais,
lorsqu'elles arrivent sur une source de nourriture, elles meurent et d'autres cellules apparaissent chargées de
dissoudre les sels minéraux et de collecter le nécessaire...
Une plante grimpante se dirige immanquablement vers son tuteur. Si on la change de place, elle changera
de direction et rampera de nouveau vers lui...
Le voit-elle ? Le sent-elle ? Serait elle donc capable de s'orienter ? Mais en vertu de quoi ?
L'orchidée trichoceros parviflorus possède des pétales qui imitent si parfaitement la femelle d'une certaine
variété de mouche que le mâle de la dite mouche essaie de s'accoupler avec. Sans s'en rendre compte, il
féconde ainsi la fleur...
Où et comment a-t-elle été "pêcher" cela ? Qui ou quoi a pu calculer, combiner, raisonner, inventer une
ruse aussi phénoménale ? Le hasard d'une évolution stupide ?
Pour réussir à s'adapter ainsi, il faut que les plantes soient capables de percevoir leur environnement, d'y
réfléchir et de transmettre, dans l'embryon de la graine, leurs réflexions et leur mémoire qui se transforme en
atavisme.
Sans l'usage de ces sens, elles périraient inéluctablement.
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Les plantes réagissent. Sentiraient-elles donc, pressentiraient-elles donc ? Les plantes penseraient-elles ?
En février 1966, l'américain C. Backster utilisa un galvanomètre, un appareil destiné à mesurer les courants
électriques, suivant le principe du "détecteur de mensonge" pour observer les réactions d'une plante verte qui
venait d'être arrosée.
Auparavant, il avait placé une électrode sur chacune des faces d'une feuille de philodendron tandis que tout
était prêt pour enregistrer les variations éventuelles du potentiel électrique mesurées par l'appareil. Une
courbe apparut, semblable au tracé que fournirait un homme subissant une légère émotion.
Les expériences se succédèrent toutes aussi convaincantes.
Le savant trempa une feuille de la plante dans une tasse de café chaud. La plante hurla de douleur. Il ne
l'entendit certes pas mais il vit avec stupeur le stylet de l'enregistreur trembler sur la feuille d'enregistrement.
Elle réagit, pensa-t-il. Pour en être certain, je vais brûler une feuille avec une flamme de bougie.
Il n'eut pas fini d'envisager cette éventualité, que le stylet se mit à tracer une oscillation montante, à la
grande stupéfaction de C. Backster. Aurait-elle deviné ? Aurait-elle suivi et compris le fil de sa pensée ? Il
approcha la flamme et le stylet oscilla moins fort que précédemment. Il s'écria alors tout haut : "Je vais te
brûler jusqu'à la racine !" La plante n'eut aucune réaction comme si elle avait compris qu'il mentait.
Depuis, toute une équipe de chercheurs étudient "l'effet Backster" devenu un fait indiscutable.
C. Backster réalisa une expérience encore plus ahurissante. Il réunit six volontaires. Ils entrèrent, l'un après
l'autre, dans une pièce dans laquelle se trouvait un dracéna et l'un d'eux désigné par un tirage au sort,
dut maltraiter la plante. Personne, pas même Backster, ne connaissait le responsable. Le détecteur fut
ensuite branché sur la plante et les six volontaires entrèrent de nouveau l'un après l'autre. La plante resta
impassible à l'entrée de ceux qui ne lui avaient rien fait mais réagit par de grandes oscillations lorsque le
coupable entra.
Extraordinaire et même impensable, si l'on songe aux normes dites scientifiques ! La plante serait donc
douée de mémoire ?
Lors de la visite que lui rendait une physiologiste canadienne, trois plantes refusèrent de réagir. Une
quatrième ne le fit que très légèrement. C. Backster lui demanda :
- "Votre travail vous oblige-t-il à nuire à des plantes ?
- "Oui, répondit-elle. J'incinère les plantes avec lesquelles je travaille pour obtenir un poids à sec à des
fins d'analyses."
Lorsqu'elle fut partie, toutes les réactions redevinrent normales.
La plante et les crevettes ! Un titre parfait pour une fable de la Fontaine. Mais ce n'est pas une fable, peu