Les clefs des Portes de demain - Le chasseur abstrait
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La "coudée pyramidale" dite aussi "coudée sacrée" <strong><strong>de</strong>s</strong> hébreux est <strong>de</strong> 0,635660 mètre... Or, au début<br />
du 20 ème siècle, on a calculé que le rayon polaire serait <strong>de</strong> 6.356.718 mètres..., exactement la coudée<br />
pyramidale multipliée par dix millions.<br />
- Au début du siècle, les spécialistes du mon<strong>de</strong> entier fixèrent la distance <strong>de</strong> la terre au soleil à 149.400.000<br />
kilomètres. La hauteur <strong>de</strong> la pyrami<strong>de</strong> multipliée par un million donne 148.208... Et si c'était la bonne distance<br />
?<br />
- <strong>Le</strong> pouce pyramidal multiplié par un milliard donne la distance parcourue par la terre sur son orbite en un<br />
jour <strong>de</strong> vingt quatre heures et la longueur <strong>de</strong> l'antichambre multipliée par Pi (3,1416) donne 365,242, c'est à<br />
dire la durée précise <strong>de</strong> l'année que, pourtant, les grecs et les romains ignoraient...<br />
<strong>Le</strong> hasard ? Ce n'est pas possible. Tant <strong>de</strong> similitu<strong><strong>de</strong>s</strong> ne peuvent être acci<strong>de</strong>ntelles. Alors, par qui, pour<br />
qui et pour quoi une telle réalisation a-t-elle pu être conçue et réalisée il y a plusieurs millénaires ?<br />
28 avril<br />
Notre nouveau "commensal", comme dit pompeusement jean, s'adapte très bien. Il a peu d'instruction et ne<br />
semble pas vouloir en augmenter sa mini-dose mais il est on ne peut plus gentil. De lui-même, à la fin du<br />
repas, il débarrasse la table et commence la vaisselle. <strong>Le</strong> matin, avant qu'on ait pu parler, il prend le balai puis<br />
lave le carrelage.<br />
Il est là tout aussi bêtement. Condamné à 4 mois avec sursis, il n'a pas payé son amen<strong>de</strong>. Il a donc été<br />
condamné à 3 mois supplémentaires cette année. Il les a faits mais, comme il n'avait pas payé son amen<strong>de</strong>, sa<br />
première condamnation n'a pas été amnistiée. <strong>Le</strong> sursis est tombé et le voilà <strong>de</strong> nouveau en cellule.<br />
Théoriquement, il n'aurait, paraît-il, qu'à payer son amen<strong>de</strong> pour rentrer chez lui. Jean lui rédige une lettre<br />
pour le procureur.<br />
Quel avantage que l'instruction ! Lui ne lit pas. A mon avis, il ne doit pas savoir lire ou très peu. Il vient<br />
d'écrire une lettre à l'un <strong>de</strong> ses copains, c'est illisible. J'ai même déchiré l'enveloppe pour recopier l'adresse<br />
sinon elle ne serait jamais arrivée. Puis j'ai recommencé la lettre qui aurait très certainement été bloquée à la<br />
censure.<br />
Toutes les lettres, au départ comme à l'arrivée, sont lues et, parfois, interdites. Lorsqu'elles ont été<br />
contrôlées, le maton <strong>de</strong> service y appose non le mot "censure" mais le <strong><strong>de</strong>s</strong>sin d'une petite colombe... Ça fait<br />
mieux et c'est plus bucolique.<br />
*****<br />
14 h. <strong>Le</strong> cliquetis <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>clefs</strong> s'est arrêté <strong>de</strong>vant notre cellule, la clef claque, la porte grince et s'ouvre.<br />
- Grivelot, préparez-vous ! Voici vos affaires. Juge d'instruction dans une <strong>de</strong>mi-heure.<br />
Je me rase et, pendant ce temps là, <strong>de</strong>ux matons pénètrent dans la cellule puis effectuent une fouille<br />
imprévue mais complète avec sondage <strong><strong>de</strong>s</strong> barreaux.<br />
Avant <strong>de</strong> sortir, <strong>de</strong>uxième fouille individuelle cette fois-ci. J'aurai droit à une nouvelle fouille à mon retour.<br />
Ma parole, ils sont complètement fous !<br />
Aujourd'hui, <strong>de</strong> plus, j'ai droit à un gendarme dit "chef <strong>de</strong> patrouille", grand, maigre, grisonnant et à la voix<br />
cassante. Pas un sourire. Avec une voiture cellulaire grillagée. Ce <strong>de</strong>vrait être démoralisant mais, cet aprèsmidi,<br />
je n'ai absolument pas envie <strong>de</strong> me laisser démoraliser ?<br />
Au tribunal, le même scénario se renouvelle. La même pièce accueillante et qui sent bon, le même juge<br />
souriant, la même secrétaire figée sur sa machine, le même petit jeunot d'avocat.<br />
"C'est le premier entretien d'une série parfois longue", m'explique gentiment Maître <strong>Le</strong>blond. <strong>Le</strong> premier,<br />
me dis-je, plus d'un mois après ! A quand donc le <strong>de</strong>rnier ? Mais je me tais. Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> seulement si l'on a<br />
retrouvé les <strong>de</strong>ux militaires.<br />
- Pas la moindre trace ! me confirme le juge.<br />
Je me dis qu'il n'y croit même pas. <strong><strong>Le</strong>s</strong> cherchent-ils seulement ?<br />
L'interrogatoire du jour est simple : Je dois raconter ma vie "afin qu'il me comprenne". Aujourd'hui, il<br />
tombe bien car je suis dans un état second euphorique ; je m'en fous, mais je m'en fous littéralement ; alors je<br />
lui raconte sans hésiter et sans rien cacher, ce que peut être la vie d'un enfant <strong>de</strong> l'assistance heureusement