30.06.2013 Views

Télécharger le volume complet (PDF, 15Mb) - IFEA

Télécharger le volume complet (PDF, 15Mb) - IFEA

Télécharger le volume complet (PDF, 15Mb) - IFEA

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Mon second axe de travail a été<br />

l’onomastique. La moitié environ des<br />

quelques 2000 noms connus par <strong>le</strong>s<br />

épitaphes de la région est d’origine grecque.<br />

Ils prédominent sur l’ensemb<strong>le</strong> de la<br />

période étudiée. Les noms latins ne se<br />

manifestent qu’assez tardivement. L’essen-­‐<br />

tiel des tria et duo nomina n’apparaissent<br />

pas avant <strong>le</strong> 2 e s. pC et même plus<br />

probab<strong>le</strong>ment au 3 e s. pC, suite à l’édit de<br />

Caracalla 9 . Après <strong>le</strong> 4 e s. pC on observe une<br />

relative uniformisation des noms. Les noms<br />

anatoliens, quant à eux, sont présents sur<br />

toute la période étudiée et on remarque<br />

<strong>le</strong>ur survivance à l’époque byzantine. Ceci<br />

démontre un attachement à un patrimoine<br />

onomastique local. Il convient de souligner<br />

que la documentation est très inéga<strong>le</strong> en<br />

termes de représentativité dans <strong>le</strong> temps et<br />

l’espace et qu’el<strong>le</strong> ne permet pas de voir une<br />

évolution au sein d’une cité. Ainsi, par<br />

exemp<strong>le</strong>, si la cité de Korykos fournit<br />

presque la moitié de la documentation<br />

épigraphique funéraire de Cilicie Trachée,<br />

cel<strong>le</strong>-­‐ci est essentiel<strong>le</strong>ment postérieure au<br />

4 e s. pC.<br />

Le troisième axe de recherche s’est<br />

attaché à la propriété et à la jouissance de la<br />

tombe. Pour ne mentionner que quelques<br />

résultats, on peut noter qu’avant l’époque<br />

chrétienne <strong>le</strong> fait d’ériger une tombe et d’en<br />

faire profiter sa famil<strong>le</strong> plus ou moins<br />

élargie est mis en va<strong>le</strong>ur. Ensuite, c’est<br />

plutôt la propriété qui est privilégiée. Les<br />

bénéficiaires sont ainsi rarement indiqués 10 .<br />

En outre, <strong>le</strong>s femmes apparaissent plus<br />

fréquemment avant <strong>le</strong> 4 e s. ap. alors qu’el<strong>le</strong>s<br />

sont presque absentes de la documentation<br />

postérieure 11 .<br />

l’architecture décrite par <strong>le</strong>s auteurs anciens pour <strong>le</strong><br />

tombeau de Python n’a rien à voir avec cel<strong>le</strong> des tombes<br />

rupestres sur <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s se trouvent <strong>le</strong>s mentions de ce<br />

terme.<br />

9 Cet édit qui accorde en 212 <strong>le</strong> droit de cité romaine à<br />

l’ensemb<strong>le</strong> des hommes libres de l’Empire eut pour<br />

conséquence l’adoption massive du gentilice Aurélius.<br />

10 Les propriétaires des tombes devaient généra<strong>le</strong>ment<br />

être éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s bénéficiaires, mais nous ne<br />

connaissons pas <strong>le</strong>s autres ayants droit.<br />

11 En effet, la part des femmes dans <strong>le</strong>s inscriptions de<br />

cette période est très faib<strong>le</strong>, même lorsqu’el<strong>le</strong>s sont<br />

164<br />

GOUSSÉ<br />

Enfin l’apport de l’épigraphie funéraire à la<br />

connaissance des défunts mais aussi de <strong>le</strong>ur<br />

croyance a fait l’objet d’un dernier axe<br />

d’étude qui permet de dévoi<strong>le</strong>r des pans<br />

entiers de l’histoire économique (à travers<br />

l’étude des métiers) mais aussi religieuse et<br />

culturel<strong>le</strong> de la région.<br />

Un exemp<strong>le</strong> : <strong>le</strong>s noms de métier dans<br />

<strong>le</strong>s épitaphes<br />

J’ai choisi, pour illustrer mon propos,<br />

de revenir brièvement sur certains résultats<br />

concernant <strong>le</strong>s noms de métiers dans <strong>le</strong>s<br />

épitaphes de la région. Il s’agit au total<br />

d’attestations de 487 personnes exerçant un<br />

métier 12 , auxquel<strong>le</strong>s s’ajoutent deux<br />

corporations et trente et un militaires ou<br />

vétérans 13 , que nous fournissent <strong>le</strong>s épitaphes<br />

de Cilicie Trachée. En outre vingt-­‐six ins-­‐<br />

criptions donnent des indications sur<br />

l’artisan de la tombe 14 . L’essentiel de ces<br />

mentions est postérieur au 4 e s. pC. Pour la<br />

période antérieure, même si <strong>le</strong>s inscrip-­‐<br />

tions sont peu nombreuses, on remarque<br />

une particularité qui disparaîtra dans <strong>le</strong>s<br />

périodes ultérieures. Il s’agit de la mention<br />

des artisans de la tombe et des vétérans.<br />

Sans doute faut-­‐il voir dans la disparition<br />

ultérieure des artisans au sein des ins-­‐<br />

criptions un lien avec la baisse de qualité<br />

des monuments funéraires construits ou<br />

creusés, probab<strong>le</strong>ment en rapport avec la<br />

généralisation, ou l’augmentation, de<br />

l’usage de tel<strong>le</strong>s structures.<br />

Peu de mentions de métiers ap-­‐<br />

paraissent comme datées avec certitude de<br />

l’époque antérieure au 4 e s. pC et appar-­‐<br />

associées à un homme. On peut supposer que <strong>le</strong>s tombes<br />

n’étaient pas individuel<strong>le</strong>s mais avaient une vocation<br />

familia<strong>le</strong> implicite. C’est en outre ce que laisse supposer<br />

la présence de formu<strong>le</strong>s indiquant une propriété sans<br />

mention des bénéficiaires sur des tombes rupestres avec<br />

plusieurs emplacements funéraires.<br />

12 Ne sont comptabilisées ici que <strong>le</strong>s mentions assurées.<br />

13 A ce sujet voir Goussé 2009 (<strong>volume</strong> 1), 327-330.<br />

14 Au sujet de ces inscriptions et des informations<br />

fournies voir Goussé 2009 (<strong>volume</strong> 1), 321-324.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!