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Dragon Vert

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Verneuil qu’elle considéra dès lors tel l’héritier légitime du trône<br />

du royaume des lys.<br />

Car être la favorite d’un roi ne suffisait point à son ambition<br />

puisqu’elle souhaitait être entre autres avantages mère du<br />

prochain monarque.<br />

Forte de cette certitude que la justice en passait par là où elle<br />

voulait, elle commença à intriguer avec l’Espagne où l’on<br />

montra grande complaisance à entendre sa cause, le roi<br />

Philippe III allant jusqu’à promettre de reconnaître Henri de<br />

Verneuil tel le légitime héritier du royaume de France.<br />

Dès aussitôt, madame de Verneuil ne modifia plus sa vision<br />

des choses ni n’appauvrit de quelque manière que ce fût sa<br />

résolution et rien, jamais, n’entama sa certitude que le trône<br />

devait échoir à son fils à la mort d’Henri quatrième.<br />

Et peu lui importait que la reine Marie de Médicis prît<br />

ombrage de sa présence en la couche du roi, et qu’elle l’appelât<br />

par-derrière elle « la putane ».<br />

Le duc d’Épernon, auquel la créature à la petite voix<br />

méchante avait fait tenir billet lui ordonnant de recruter la<br />

marquise de Verneuil en son complot de crime de lèse-majesté,<br />

songea qu’il devait se montrer habile. La marquise était riche,<br />

très riche, et si le bras tenant le glaive faisait encore défaut en<br />

cette affaire, l’or, lui, ne serait jamais de trop.<br />

Le duc songea alors aux puissants amis de la marquise, et à<br />

ses bonnes et constantes relations avec l’Espagne. Sans doute,<br />

cette fois encore, les grands noms du royaume seraient en<br />

nombre dans cette affaire quand il n’était point douteux que<br />

Philippe III d’Espagne offrirait l’appui de sa toute-puissance à<br />

ceux qui voudraient abattre la hyène puante et hérétique.<br />

Enfin, la marquise conservait son empire sur les sens du roi<br />

car un vieil amant, souvente fois, forme sa jeune maîtresse à son<br />

désir comme à ses vices et n’en veut point d’autre qui peut se<br />

montrer maladroite dans les gestes de l’amour.<br />

D’Épernon choisit soigneusement ses mots :<br />

— Marquise, en l’entreprise qui nous réunit, et où d’autres<br />

encore se joindront à nous, votre place est de grande<br />

importance.<br />

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