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Dragon Vert

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Une nuit, Martin Fey des Étangs pénétra en la cave et jeta<br />

chose étrange aux pieds de l’ambrosien. S’approchant, les<br />

quatre autres constatèrent qu’il s’agissait là de peau humaine et<br />

d’une tête vidée de son crâne.<br />

Ils se demandaient qui avait été cette pauvre chose lorsque<br />

Fey des Étangs, toisant l’ambrosien, lança d’une voix sifflante :<br />

— Nous l’avons identifié grâce à son valet qui a reconnu ses<br />

cicatrices et autres détails sur la peau avant, pauvre jeune<br />

homme, de s’évanouir…<br />

L’ambrosien détourna la tête, les quatre autres attendaient.<br />

Fey des Étangs s’approcha de l’ambrosien assis sur le sol et<br />

lui donna coup de pied en les côtes.<br />

— Il n’est pas de bon commerce de laisser un de vos<br />

compagnons, le cardinal Mathieu de Bellany, ainsi cloué au mur<br />

de votre chambre du château des chimères car si pour conserver<br />

ses amis, il les faut à présent clouer au mur, où va-t-on ?…<br />

Monsieur le comte de Nissac, dans sa grande indulgence, a<br />

pensé qu’il vous serait agréable qu’il vous soit apporté pour<br />

partager votre captivité.<br />

Dès cet instant, les autres détenus n’adressèrent plus jamais<br />

la parole à l’ambrosien.<br />

Ainsi, ils étaient à présent six, soit la moitié du groupe dit<br />

des « douze apôtres », enfermés en une vaste cave du château…<br />

Le comte de Nissac avait insisté pour qu’Isabelle<br />

l’accompagnât et le duc de Sully, sachant comme elle s’était<br />

battue l’épée à la main pour le roi, avait fait une entorse à l’un<br />

de ses principes qui était de ne point mêler les femmes aux<br />

affaires d’État.<br />

Ils se trouvaient cinq en une pièce aux rideaux tirés. Les<br />

deux inconnus, hommes d’un certain âge, furent présentés à<br />

l’amiral et à la comtesse de Nissac. Le premier, un chirurgien<br />

huguenot, avait participé à l’autopsie du corps d’Henri<br />

quatrième et ne partageait point les avis qui y furent émis. Le<br />

second, procureur huguenot proche du président Séguier et du<br />

premier président Achille de Harley, était effaré par ce qu’il<br />

apprenait, et ne pouvait dire publiquement.<br />

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