Observations - L'Université de la Relation

Je vais de nouveau faire appel au merveilleux travail de Dominique
Dallayrac que je remercie ici pour toute cette justesse de réflexion. Je n’ai
jamais rencontré une synthèse aussi réelle de la loi de genre...
Le monde, engagé sur la voie de l’expansion et de la croissance
systématique des pouvoirs économiques, joue son va-tout en
tablant sur l’inaptitude du plus grand nombre à réaliser les
modifications profondes de la dégradation de la qualité de la vie,
et sur le conditionnement à poursuivre (grâce aux adoucissements
procurés par les plaisirs étourdissants et immédiats de la
consommation) sur la voie de l’ordre qui dicte de produire pour
survivre.
Pour aider à cela, les médias sont chargés de diffuser des
stéréotypes puissants visant à maintenir la pérennité de la cellule
familiale.
La dépendance affective de la femme (effective au niveau de sa
monoandrie) est mise au service du couple, comme si cette
dépendance affective devait être unique et éternelle. Mais...
... mais la famille est malade.
Il apparaît que bien peu de femmes soient réellement conscientes de
l’aliénation que fait peser sur elles l’érotisme qui a donné naissance à la sexconsommation.
Certaines croient y trouver une revanche, alors qu’il ne sert
en fait, qu’à les ramener dans la ligne de l’économie masculine, base du
système tout entier.
Pour l’instant, hommes et femmes se meuvent dans un épais
brouillard. Les hommes ne savent plus très bien où ils en sont et,
sentimentalement, essaient de se raccrocher à cette image de leur
toute puissance qui vient du passé : “C’était le bon temps, les
femmes restaient à la maison, on n’avait rien à leur concéder...”
Ces temps ont changés...
La finalité du travail masculin aussi...
Certains hommes s’en rendent compte...
Les uns et les autres cherchent une manière ou une autre de rétablir le contact
avec l’identité d’un “eux-mêmes” que les données nouvelles de leur vie
physique, sociale et professionnelle, leur ont fait perdre. Nous pouvons noter
une tendance accusée dans la jeunesse masculine, à se laisser maternaliser
facilement... Sans doute d’autant plus facilement que ces jeunes gens se
sentent mal à l’aise dans cette peau d’homme qui leur a été tissée par une
société dont le brutal bouleversement de l’industrialisation n’a cessé d’accuser
tous les défauts... En signes de contestation, d’autres se féminisent ou tentent
de réinventer de nouvelles normes de vie...