bob morane l'héritage du flibustier
bob morane l'héritage du flibustier
bob morane l'héritage du flibustier
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
— Je comprends, fit Bob. Pourtant, je ne vois pas très bien<br />
ce que je viens faire dans tout cela. Je veux aller à Zambara, et<br />
non à votre Ile des Cocotiers, ne l’oublions pas.<br />
— Ne soyez pas si impatient, monsieur Morane, coupa<br />
Loarec avec un geste apaisant. L’Ile des Cocotiers, qui<br />
appartient à la république de San Felicidad, est située au large<br />
de Zambara, mais en dehors de ses eaux territoriales. Je n’aurai<br />
donc qu’un petit détour à faire pour vous déposer à Cuidad<br />
Porfirio, et je me serai ainsi acquitté en partie de ma dette<br />
envers vous. Cet arrangement vous convient-il ?<br />
— Et comment ! explosa Morane. Un fin voilier, un agréable<br />
compagnon de route et la possibilité de poursuivre mon voyage,<br />
que faut-il d’autre à un dilettante de mon espèce ?<br />
Et, comme Claude Loarec se dirigeait vers le cotre qui<br />
semblait n’attendre que le bon vouloir de son propriétaire pour<br />
appareiller, il demanda encore :<br />
— À propos, vous n’avez pas l’air de craindre vous-même les<br />
prisons de Zambara. Qu’arriverait-il si, au moment où vous me<br />
débarquez à Cuidad Porfirio, les sbires de Gomez vous<br />
empoignaient pour vous jeter dans le plus sombre cachot de la<br />
vieille forteresse espagnole ?<br />
Loarec haussa les épaules avec indifférence.<br />
— Si cela arrivait, en apprenant qui je suis, le président<br />
Gomez s’empresserait d’exiger une solide rançon de mon oncle.<br />
Celui-ci paierait et je serais aussitôt libéré. À moins que Gomez<br />
ne me fasse remettre en liberté sans rançon. Sans doute, auraitil<br />
peur que l’oncle Pierre ne lève aussitôt une armée de peones<br />
pour venir lui demander des comptes. C’est un gars coriace,<br />
l’oncle Pierre…<br />
**<br />
Durant toute la journée, le cotre, le Mapurito avait louvoyé,<br />
vent debout, le long d’une côte aride bordée par de sinistres<br />
sierras de rocs rouges où d’immenses cactus cierges tendaient<br />
vers le ciel leurs mains griffues. Parfois, de très haut, un aigle<br />
plongeait vers quelque invisible proie.<br />
— Pas gai, le patelin, remarqua Bob Morane.<br />
10