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bob morane l'héritage du flibustier

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Il y eut à nouveau un long silence, puis la voix <strong>du</strong> lieutenant<br />

Parra retentit.<br />

— Je te prendrai vivant, Cabral, et te ferai pendre aussitôt<br />

au grand gommier qui se trouve au milieu de la pelouse.<br />

Morane regarda en direction de l’arbre en question et<br />

pensa : « Il y a même place pour pendre plusieurs personnes à<br />

ce gommier, et je n’ai jamais aimé les collets de chanvre… »<br />

Mais, au fond de lui-même, la peur montait par vagues<br />

successives. Non une peur paralysante, car il se sentait bien<br />

décidé à défendre sa vie jusqu’au bout.<br />

De longues minutes s’écoulèrent, puis l’oncle Pierre dit :<br />

— Je crois que nous sommes mal partis, mes amis. Si<br />

quelque chose ne se passe pas…<br />

Quelque chose se passa. Une sorte de doux ronronnement<br />

se fit entendre et un gros camion automobile apparut sur la<br />

pelouse, se dirigeant vers la maison. Bob comprit qu’il servait de<br />

protection aux hommes qui, marchant derrière, tentaient<br />

d’atteindre la porte.<br />

— Il faut arrêter ce camion, cria-t-il.<br />

Il se mit à tirer sur le véhicule, lâchant rafales sur rafales,<br />

mais un violent feu de salve, venant des buissons, les força à se<br />

mettre à couvert. Quand ils se redressèrent, le camion avait<br />

disparu à leurs yeux et, en bas, des coups puissants ébranlaient<br />

la porte.<br />

— Ils tentent de pénétrer dans la maison, fit Morane.<br />

Descendons et attendons-les dans le hall. Quand la porte<br />

cédera, nous tirerons dans le tas. Ensuite, nous combattrons<br />

dans les escaliers.<br />

Une sorte de profond dégoût l’avait envahi. « La guerre ne<br />

finira donc jamais ? » songeait-il.<br />

Les quatre hommes se retrouvèrent, toujours mitraillette au<br />

poing, dans le hall où ils se dissimulèrent derrière des fauteuils.<br />

Sous les puissants coups de bélier assenés par les assaillants, la<br />

porte résonnait tel un gigantesque tambour. Peu à peu, elle se<br />

démantibulait et à chaque poussée, les verrous et les charnières<br />

lâchaient davantage.<br />

— Tirons à travers la porte, hurla Claude. Cela les obligera à<br />

s’arrêter.<br />

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