bob morane l'héritage du flibustier
bob morane l'héritage du flibustier
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Les pirogues étaient toutes proches à présent. Sur le visage<br />
de l’homme répondant au nom de Lobo, une expression<br />
d’intense surprise se peignit.<br />
— Par la Sainte Dame de Guadalupe, c’est Pablo Cabral en<br />
personne !<br />
Il se tourna vers ses compagnons et répéta :<br />
— C’est Pablo Cabral, amigos ! Oui, Pablo Cabral, que nous<br />
croyions tous mort.<br />
Une acclamation accueillit ces paroles et les chapeaux<br />
s’agitèrent au bout des bras ten<strong>du</strong>s pour souhaiter la bienvenue<br />
au chef retrouvé, et tous les hommes criaient :<br />
— Viva Pablo Cabral ! Viva l’amigo del Pueblo !… Vive<br />
Pablo Cabral ! Vive l’ami <strong>du</strong> Peuple !<br />
Des coups de feu isolés, tirés en l’air, se mirent à claquer,<br />
puis les mitrailleuses se mirent de la partie, et ce fut une<br />
pétarade d’enfer, digne en tous points d’une fiesta mexicaine.<br />
D’un geste cependant, Cabral avait calmé l’allégresse de ses<br />
partisans.<br />
— Mes amis, cria-t-il, si la Providence m’a permis<br />
d’échapper aux policiers lancés à mes trousses, c’est pour que,<br />
cette fois, je puisse enfin vous con<strong>du</strong>ire à la victoire et renverser<br />
définitivement le pouvoir tyrannique opprimant le peuple de<br />
Zambara.<br />
D’une des pirogues, une voix s’éleva, pour demander :<br />
— Comment feras-tu, Cabral ? Avec quoi pourrons-nous<br />
combattre les avions de ce chien de Porfirio ?<br />
Pablo Cabral sourit et écarta les bras en signe d’apaisement.<br />
— Ne croyez pas que nous soyons désarmés, cria-t-il. Nous<br />
avons un otage, qui nous permettra de faire pression sur le<br />
gouvernement.<br />
— Quel otage ?… demanda encore la voix. Vous pourriez<br />
menacer de faire exécuter n’importe quel otage, cela ne ferait<br />
reculer en rien Porfirio Gomez, même si l’otage se trouvait être<br />
son propre frère.<br />
Sans daigner répondre à cette dernière remarque, Cabral<br />
rentra à l’intérieur de la carlingue et empoignant don Porfirio,<br />
toujours ligoté, par le col de son vêtement, il le traîna vers la<br />
porte. Là, il força le tyran à se redresser, face aux pirogues.<br />
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