bob morane l'héritage du flibustier
bob morane l'héritage du flibustier
bob morane l'héritage du flibustier
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Tous trois obéirent. Seul, Gert Lüber demeura immobile<br />
car, avec ses poignets attachés derrière le dos, il ne pouvait faire<br />
aucun geste. Déjà, un des nouveaux venus avait désarmé l’oncle<br />
Pierre et ses compagnons. Alors seulement, Porfirio Gomez alla<br />
se planter devant ses prisonniers et éclata d’un rire gras.<br />
— Voilà une bien jolie prise, dit-il. Pablo Cabral en<br />
personne, ce petit prétentieux qui a cru pouvoir se jouer<br />
indéfiniment <strong>du</strong> président Gomez. Mais le châtiment viendra,<br />
amigo mio. Quand nous aurons regagné Cuidad Porfirio, vous<br />
serez jugé et exécuté devant le peuple, qui saura ainsi comment<br />
périssent les traîtres… Et puis voilà Pierre Loarec et son neveu.<br />
Pierre Loarec, le magnat <strong>du</strong> pétrole, qui devra racheter très cher<br />
sa liberté… Et je ne parle pas <strong>du</strong> trésor, bien sûr, qui doit se<br />
trouver dans ces sacs… Mais je ne vois pas notre ami, le fidèle<br />
José Fiscal ?<br />
Pablo Cabral eut un ricanement.<br />
— Votre fidèle ami, comme vous dites, est sous ce tas de<br />
pierres, froid comme vous le serez un jour, quand vous aurez<br />
réglé vos comptes avec le peuple de Zambara.<br />
Gomez parut ne pas avoir enten<strong>du</strong> cette dernière remarque,<br />
et il se contenta de secouer la tête avec une commisération<br />
feinte.<br />
— Ce pauvre Fiscal ! fit-il. Mourir ainsi, au moment même<br />
où il touchait enfin <strong>du</strong> doigt cette fortune qu’il désirait depuis<br />
toujours.<br />
Pendant de longs instants, Gomez se tut, puis, soudain, il se<br />
tourna vers Gert Lüber et demanda d’une voix rude :<br />
— Et vous, qui êtes-vous ?<br />
Lüber n’eut même pas un tressaillement. Son visage se<br />
ferma et il claqua bruyamment des talons, en disant d’une voix<br />
rauque :<br />
— Lieutenant Gert Lüber, de la marine de guerre allemande.<br />
Une des lourdes paupières <strong>du</strong> dictateur se souleva, en signe<br />
d’intérêt.<br />
— Un officier allemand, hein ? fit-il. Comme vous avez les<br />
mains liées, je suppose que vous ne devez pas être en excellents<br />
termes avec vos compagnons. Je suis leur ennemi, moi aussi. Si<br />
vous le voulez, peut-être pourrons-nous faire alliance. Depuis<br />
75