bob morane l'héritage du flibustier
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commandant Robert Morane – vous voyez que votre réputation<br />
est parvenue jusqu’à nous – le commandant Robert Morane,<br />
dis-je, héros sans peur et sans reproche et enragé coureur<br />
d’aventures. Le second de ces citoyens français est le neveu et<br />
fils adoptif de Pierre Loarec, propriétaire des plus importants<br />
gisements de pétrole de San Felicidad. Vous voyez que je suis<br />
fort bien renseigné sur votre compte. Pourtant, ne voyez pas de<br />
sortilège en cela. Votre bateau, le Mapurito, a été fouillé de fond<br />
en comble et j’y ai trouvé vos papiers, que j’ai soigneusement<br />
étudiés.<br />
— Puisque vous savez qui nous sommes, intervint Loarec<br />
avec impatience, qu’allez-vous faire de nous ? Nous relâcher ou<br />
nous soumettre à la vindicte de votre maître, Porfirio Gomez ?<br />
Un sourire rusé plissa le visage <strong>du</strong> gros homme. Il parla<br />
calmement avec, dans la voix, d’insidieuses inflexions.<br />
— Considérant le fait que vous avez aidé Pablo Cabral,<br />
l’ennemi de la nation, à nous échapper au moment même où il<br />
allait tomber entre nos mains, il serait normal que j’avise le<br />
président de votre capture. Don Porfirio vous ferait torturer<br />
pour vous obliger à dire où se cache Cabral et, ensuite, vous<br />
seriez exécutés sans autre forme de procès. Aussi, pour vous<br />
épargner une fin aussi misérable, ne mettrai-je pas le président<br />
au courant de votre présence à Zambara. Les hommes qui<br />
m’accompagnaient dans l’Ile <strong>du</strong> Volcan me sont tout dévoués, et<br />
je ne dois pas craindre qu’ils me trahissent.<br />
Un bref ricanement s’échappa d’entre les lèvres de Morane.<br />
— Doit-on vous remercier de cette grâce ou, au contraire…<br />
Sans se démonter, le gouverneur lui coupa la parole et<br />
continua de la même voix calme :<br />
— Je sais qu’il est inutile d’essayer de vous faire croire en<br />
ma magnanimité. En procédant de la façon que je viens de vous<br />
dire, j’agis dans mon propre intérêt. En admettant que vous me<br />
révéliez, à moi personnellement, l’endroit où se cache Pablo<br />
Cabral, je pourrais, en transmettant le renseignement à don<br />
Porfirio, obtenir de lui une grosse récompense. Vos noms ne<br />
seraient même pas mentionnés. Je parlerais de renseignements<br />
obtenus par un de mes espions et ainsi, tout en vous évitant la<br />
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