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bob morane l'héritage du flibustier

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Fiscal, qui se trouvait à l’avant <strong>du</strong> canot, cessa de pagayer et<br />

cria :<br />

— Regardez devant nous !<br />

En amont <strong>du</strong> rio, trois autres pirogues, chargées elles aussi<br />

d’Indiens Bleus, venaient à leur rencontre, leur barrant le<br />

passage. Claude voulut saisir sa carabine, mais Morane l’en<br />

empêcha.<br />

— Non, fit-il. En tuer quelques-uns serait inutile et ne ferait<br />

qu’aggraver notre situation. Je crois qu’ils veulent nous faire<br />

prisonniers, sinon nous serions déjà morts.<br />

Rapidement, l’étau des pirogues indiennes se refermait à<br />

présent sur les trois Blancs, ne leur laissant que la rive gauche<br />

<strong>du</strong> rio comme possibilité de s’échapper. Mais, sur cette rive,<br />

d’autres hommes bleus attendaient.<br />

— Inutile de résister, dit Bob. Accostons.<br />

Le canot alla s’échouer sur la berge et, aussitôt, les Karapeï<br />

se saisirent des trois hommes, les bousculèrent et les<br />

désarmèrent. Ensuite, ils les poussèrent dans une allée<br />

s’ouvrant au milieu des arbres et, au bout d’une dizaine de<br />

minutes de marche, on déboucha dans un vaste village fortifié,<br />

avec de belles cases ovales entourées d’une palissade de<br />

rondins. En butte aux railleries des femmes Karapeï et aux<br />

brutalités des hommes, Morane, Loarec et le gouverneur furent<br />

menés à travers le village et, enfin poussés dans une case vide,<br />

dont la porte de bambou se referma sur eux.<br />

— Que vont-ils faire de nous ? demanda Claude, quand ils<br />

furent seuls.<br />

Fiscal eut un geste vague.<br />

— Pas grand-chose de bon. Des esclaves sans doute… À<br />

moins qu’ils ne nous réservent quelques tortures de choix.<br />

Le gros homme parlait avec calme. C’était peut-être un<br />

bandit, cupide et cruel, mais il ne manquait cependant pas de<br />

courage.<br />

Bob secoua la tête.<br />

— Je ne pense pas qu’ils nous torturent, dit-il. S’ils nous<br />

voulaient réellement <strong>du</strong> mal, ce serait déjà fait. N’oublions pas<br />

que les Karapeï sont des pillards. Au cas où les autorités de San<br />

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