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Argentine : Volver - Nouveaux Droits de l'Homme

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MONDE<br />

LIBAN<br />

LE LIBAN DANS LA TOURMENTE<br />

Après 15 ans <strong>de</strong> “Pax<br />

Syriana”, le Liban et les<br />

Libanais essayent, <strong>de</strong>puis<br />

octobre 2004, <strong>de</strong> surmonter<br />

une pério<strong>de</strong> noire <strong>de</strong> leur histoire<br />

marquée notamment par une instabilité<br />

politique et sécuritaire, et par la hantise<br />

<strong>de</strong> retrouver les horreurs du conflit<br />

militaire <strong>de</strong>s années 1975-1990.<br />

Au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> la résolution 1559 du<br />

Conseil <strong>de</strong> Sécurité en septembre 2004<br />

(appelant au retrait <strong>de</strong>s forces syriennes,<br />

à <strong>de</strong>s élections prési<strong>de</strong>ntielles libres, au<br />

désarmement <strong>de</strong>s milices libanaises et<br />

non libanaises, au déploiement <strong>de</strong> l’armée<br />

libanaise au Sud du Liban), la Syrie<br />

a “imposé” un renouvellement anticonstitutionnel<br />

du mandat du Prési<strong>de</strong>nt<br />

Emile Lahoud. Les pressions<br />

syriennes sur les quelques députés - clés<br />

<strong>de</strong> la Chambre ont été sus <strong>de</strong> presque<br />

tout le mon<strong>de</strong>. Seuls 29 députés (sur les<br />

128) refuseront le fait accompli et voteront<br />

contre l’amen<strong>de</strong>ment.<br />

Moins d’un mois après, l’un <strong>de</strong>s 29, le<br />

ministre Marwan Hamadé, proche du<br />

lea<strong>de</strong>r druze Walid Joumblatt a échappé<br />

<strong>de</strong> justesse à une tentative d’assassinat<br />

par le biais d’une voiture piégée. Le 14<br />

février 2005, une puissante explosion a<br />

visé le convoi <strong>de</strong> l’ancien Premier ministre,<br />

Rafic Hariri, en plein centre <strong>de</strong><br />

Beyrouth, le tuant sur le coup, ainsi que<br />

l’ancien ministre <strong>de</strong> l’économie Basel<br />

Fleyhane et une vingtaine d’autres civils.<br />

Alors, la mobilisation populaire contre le<br />

rôle syrien s’est accentué et a culminé, le<br />

14 mars 2005, par une manifestation<br />

monstre (près d’un million <strong>de</strong> manifestants)<br />

réclamant le départ <strong>de</strong>s Syriens. Le<br />

26 Avril 2005, le <strong>de</strong>rnier soldat syrien a<br />

quitté le Liban.Suivra ensuite l’organisation<br />

d’élections législatives dans le cadre<br />

d’une loi largement qualifiée d’injuste et<br />

non représentative <strong>de</strong> la population dans<br />

sa diversité. Par contre, les élections<br />

furent qualifiées par les observateurs<br />

internationaux (dont ceux <strong>de</strong> l’Union<br />

Européenne) comme « bien gérées ».<br />

La série d’assassinats a repris le 2 juin par<br />

l’assassinat du journaliste franco-libanais<br />

et intellectuel <strong>de</strong> gauche Samir Kassir.<br />

D’autres attentats perpétrés jusqu’à la fin<br />

<strong>de</strong> l’année ont visé successivement l’ancien<br />

secrétaire général du parti communiste<br />

libanais Georges Haoui (tué sur le<br />

coup), le ministre <strong>de</strong> la Défense<br />

Nationale Elias El-Murr (qui a survécu),<br />

la journaliste May Chidiac (qui a aussi<br />

20 • Arc en Ciel<br />

par Carla Bou Kheir, coordinatrice <strong>de</strong>s programmes à NDH-Liban<br />

survécu avec <strong>de</strong>ux membres amputés)<br />

puis, le journaliste et député Gebran<br />

Tueni, tué avec son chauffeur et son<br />

gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> corps. Ces assassinats et tentatives<br />

d’assassinat étaient entrecoupés par<br />

une autre série d’attentats contre <strong>de</strong>s<br />

quartiers rési<strong>de</strong>ntiels et industriels <strong>de</strong><br />

Beyrouth et sa banlieue Nord, à majorité<br />

chrétienne.<br />

Des cartes brouillées<br />

Bien que l’assassinat <strong>de</strong> Hariri, et <strong>de</strong><br />

tous les autres attentats, soient l’objet<br />

d’une enquête internationale sous l’égi<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> l’ONU, aucun élément décisif<br />

(en matière juridique) n’est venu<br />

confirmer les thèses qui impliquent la<br />

Syrie dans cette vague <strong>de</strong> déstabilisation<br />

sécuritaire. D’ailleurs même l’enquête<br />

internationale fut entachée par<br />

quelques irrégularités. Il y eut notamment<br />

<strong>de</strong>s polémiques concernant <strong>de</strong>s<br />

témoins et faux témoins se rétractant<br />

en <strong>de</strong>rnière minute, <strong>de</strong>s accusations<br />

<strong>de</strong> part et d’autre d’intimidation et/ou<br />

« d’achat » <strong>de</strong> témoins. Le seul élément<br />

concret fut l’inculpation et l’arrestation<br />

<strong>de</strong> quatre officiers supérieurs<br />

pro Syriens (en charge <strong>de</strong>s quatre<br />

organes libanais <strong>de</strong> sécurité) pour<br />

avoir planifié et/ou participé à l’assassinat<br />

<strong>de</strong> Hariri. Le manque <strong>de</strong> preuves<br />

(jusqu’à nouvel ordre) entache leur<br />

détention prolongée <strong>de</strong> sorte que la<br />

justice au Liban sera bientôt amenée à<br />

faire un choix : soit les généraux sont<br />

libérés pour manque <strong>de</strong> preuves, soit<br />

ils sont déférés <strong>de</strong>vant un tribunal.<br />

Ce contexte politico - sécuritaire a<br />

brouillé les cartes quant aux principaux<br />

défis au niveau <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’Homme<br />

au Liban. Ainsi, une <strong>de</strong>s priorités actuellement<br />

est <strong>de</strong> restructurer les organes <strong>de</strong><br />

sécurité, longtemps contrôlés par les<br />

Syriens, d’assurer la sécurité <strong>de</strong>s citoyens<br />

et <strong>de</strong>s responsables politiques au Liban<br />

et, surtout <strong>de</strong> soumettre ces organes à<br />

l’autorité politique. La secon<strong>de</strong> priorité<br />

est une réforme profon<strong>de</strong> du système<br />

judiciaire, le renforcement <strong>de</strong> son indépendance<br />

vis-à-vis <strong>de</strong>s autres pouvoirs,<br />

et les mesures à prendre contre toute<br />

politisation <strong>de</strong>s procès, notamment<br />

ceux en relation avec les attentats perpétrés<br />

durant les dix-huit <strong>de</strong>rniers mois.<br />

Bien que le gouvernement se soit montré<br />

soucieux <strong>de</strong> prendre quelques mesures<br />

positives (application mesurée <strong>de</strong> la loi<br />

sur les associations, réglementation <strong>de</strong>s<br />

écoutes téléphoniques….etc.), les défis<br />

relevés ci-<strong>de</strong>ssus ne sont pas <strong>de</strong>s moindres<br />

et pourront avoir <strong>de</strong>s conséquences<br />

irréversibles sur la société libanaise,<br />

<strong>de</strong>s conséquences, politiques, sociales et<br />

économiques. Soyons vigilants.

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