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Argentine : Volver - Nouveaux Droits de l'Homme

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CULTURE<br />

Il faut lire ce livre riche d’une personnalité<br />

broyée par la machine politicosociale<br />

soudainement prise <strong>de</strong> folie vertueuse.<br />

Loïk Le Floch Prigent n’avait pas<br />

fait pire que ses prédécesseurs, ni que ses<br />

successeurs à la tête <strong>de</strong> Elf; par contre il<br />

avait fait beaucoup mieux sur le plan économique<br />

et financier, après avoir dirigé<br />

avec brio Rhône Poulenc, Gaz <strong>de</strong> France,<br />

la SNCF. Malgré tout, lui seul s’est retrouvé,<br />

à <strong>de</strong>ux reprises en prison.<br />

La différence avec tous les autres livres<br />

54 • Arc en Ciel<br />

écrits sur l’emprisonnement, c’est<br />

qu’il s’agit d’un ouvrage écrit “<strong>de</strong><br />

l’intérieur” par une intelligence<br />

brillante qui a assumé les plus hautes<br />

responsabilités. D’où l’humour<br />

et la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> ses observations<br />

rédigées dans un style alerte.<br />

Avec le rapport <strong>de</strong> Gil-Robles, commissaire<br />

européen dénonçant les<br />

abus dans la vie carcérale française<br />

on avait besoin d’un point <strong>de</strong> vue<br />

expérimental.<br />

Que l’ancien dirigeant (avec succès)<br />

<strong>de</strong>s plus gran<strong>de</strong>s entreprises<br />

soit réduit à attirer les pigeons,<br />

cultiver tomates et sala<strong>de</strong>s en dit<br />

long sur le perversité du système;<br />

que lui, comme ses co-détenus<br />

aient le droit <strong>de</strong> fumer mais pas <strong>de</strong><br />

boire un quart <strong>de</strong> rouge avec leur repas<br />

est <strong>de</strong> l’imbécillité pure et simple.<br />

Cette partie <strong>de</strong> l’ouvrage est intéressante. Mais<br />

ce n’est pas le tout. En intellectuel, il observe<br />

les aspects juridiques, moraux du fonctionnement<br />

<strong>de</strong> la machine à exclure, comme l’impossibilité<br />

<strong>de</strong> discuter du dossier <strong>de</strong> sa défense<br />

avec son avocat, avec force exemple.<br />

Par contre, il parle peu <strong>de</strong>s psy, même si l’on<br />

sent que la dépression, le suici<strong>de</strong> le tarau<strong>de</strong>.<br />

Il parle peu du juge d’instruction qui n’instruit<br />

qu’à charge et jamais à décharge.<br />

Des livres<br />

Loïk Le Floch Prigent<br />

“Une incarcération ordinaire”<br />

Collection Document-Le Cherche Midi<br />

Conclusion, ce livre est excellent mais il<br />

en appelle au moins un autre. Il est un<br />

témoignage qui exige d’aller plus loin,<br />

plus haut pour disséquer le corporatisme<br />

judiciaire- ce que l’on a vu à travers l’affaire<br />

d’Outreau.<br />

Sans doute cela lui est-il encore interdit<br />

pour l’instant mais l’auteur doit s’y préparer<br />

d’autant qu’il aura du recul et qu’il<br />

ne se sentira plus seul face à la calomnie.<br />

C’est grâce à ses nerfs d’acier, à son expérience<br />

<strong>de</strong>s responsabilités qu’il a tenu -<br />

mais il ne le dit pas – préférant, fort justement,<br />

par ailleurs, rappeler le rôle<br />

essentiel <strong>de</strong> son épouse et <strong>de</strong> sa famille<br />

dans sa survie.<br />

Il ne viendrait à personne l’idée <strong>de</strong> le<br />

contester (c’est son affaire personnelle). En<br />

même temps, il revient à ceux qui le<br />

connaissent bien <strong>de</strong> relever qu’il minimise<br />

sa propre personnalité dans cette bataille<br />

imprévue qu’il a du livrer.<br />

Dernière remarque : cette lamentable<br />

mésaventure personnelle qui a nui à la<br />

France, qui s’est privée par stupidité <strong>de</strong><br />

l’un <strong>de</strong> ses meilleurs chefs d’entreprise n’a<br />

rien à voir avec le film ridicule <strong>de</strong><br />

Chabrol intitulé “L’ivresse du pouvoir”,<br />

sorti avec le maximum <strong>de</strong> publicité<br />

autour <strong>de</strong> l’affaire Elf pour <strong>de</strong>s questions<br />

bassement mercantiles. M.A.<br />

“Le Périgord à l’Eco<br />

Jeanne Luce Marcouly (au “civil” Lucienne Clauzure) fait partie <strong>de</strong> ces<br />

“hussards noirs <strong>de</strong> la République” qui ont forgé à la sueur <strong>de</strong> leur âme la<br />

France contemporaine. Un temps oubliés, voire un tantinet méprisés après<br />

mai 68, ils reviennent en force <strong>de</strong>puis quelques années par une sorte d’appel<br />

d’air provoqué par la disparition <strong>de</strong> nos valeurs traditionnelles. Les Français,<br />

d’un coup, se souviennent du “bon vieux temps” où les enseignants inculquaient<br />

une morale aux enfants qui, ensuite, faisaient <strong>de</strong> bon citoyens. D’où<br />

l’abondance <strong>de</strong> livres, <strong>de</strong> films, <strong>de</strong> séries télévisées sur cette époque révolue.<br />

Combat d’arrière-gar<strong>de</strong> ? Que nenni. Au moins, à cette époque, même avec un<br />

simple certificat d’étu<strong>de</strong>, les jeunes savaient lire, écrire, compter et respecter les<br />

normes d’une société démocratique. Tout ce qui manque aujourd’hui et que,<br />

ministre après ministre, on essaye <strong>de</strong> reconquérir dans l’espoir qu’ensuite ils n’in-

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