LA SEMAINE RELIGIEUSE - Diocèse de Quimper et du Léon

- 396 -
fort heureux, les deux grandes œuvres de M. Martin à Sainl-
Goazec : l'église neuve et l'école chrétienne des filles. Eglise et
école qui disent aussi bien haut le nom de leur généreux bienfaiteur,
M. le comte de Saint-Simon, maire de la commune et
vraie providence de la paroisse de Saiût-Goazec. Puis, avec délicatesse
et discrétion, il ut pressentir en quelle hante estime Monseigneur
le tenait, et lui annonça que Sa Grandeur relevait au rang
de doyen honoraire.
A l'issue de ta messe, M. Martin, revétu des insignes de sa
nouvelle dignité, monta en chaire. D'un cœur vivement ému,
doù la joie débordait, il dit un grand merci à Dieu pour ses
innombrables bienfaits, un merci à ses chers conseillers paroissiaux,
au concours toujours bienveillant, un merci enfin à tous
ses amis, parents, paroissiens, el confrères accourus si nombreux
autour de lui, pour lui faire une couronne d'honneur.
Aux agapes fraternelles qui suivirent, le nouveau doyen honoraire,
M. Martin, renouvela ses remercîments aux invités de la fêle
et exprima sa grande joie, de trouver en son dévoué successeur et
neveu, un vrai continuateur de ses œuvres. Après les toasts des
plus réussis de M. le Cuié de Chàleauneuf et de M. le Comte de
bamt-Stmon, M. Cabioc'h, recteur de Saini-Goazec, se leva à son
tour, pour dire un mot aimable à tous, et taquiner avec un petit
gram de malice, le nouveau doyen, d'avoir voulu d'abord, dans sa
modestie, f relarder la fête, et s'3ccrocher à la chape de saint Pierre
P 3 ^ 0 r d , e la P aroisse > P oor Partager avec lui les honneurs de son
jubilé. Heureusement, la sympathie vigilante de ses amis, el spécialement
de son cher conseil paroissial sut déjouer le projet et
transformer le jour de la fête de son saint patron, sainl Jean François
Régis, malgré Ies travaux de la fenaison, en un vrai iour de
i ardon pour toute la paroisse. Heureux el vénéré jubilaire vivez
donc encore longtemps au milieu de nous, pour nous aider de vos
prières et de vos bons conseils, et pour nous permettre aussi
d ajouter a votre couronnement une nouvelle pierre précieuse le
diamant, i Mais Ie geste le plus beau fut fait par les enfants de
1 école chrétienne des filles. Malgré les prochaines épreuves du
ceniHcat d éludes, elles s'imposèrent un surcroît de travail pour
apprendre et exécuter une petile saynette d'un 1res bel effet, tirée
de la vie de sainte Germaine Cousin. Le malin, elles avaient encore
fait mieux et plus, en offrant à leur vénéré bienfaiteur, en bouquet
spirituel de sainte fole, une communion fervente (aite à ses intentions.
Qne ce geste si gracieux de l'enfance a dû aller droit à son
cœur de pasteur et qu'il le méritait bien r Eo l'espace de trente
ans il a distribué près de 1.800 livres de prix de catéchisme aux
petits Saint-Goaziens ! Encore une fois, vivez longtemps heureux
au milieu de tous ces bons souvenirs de fête, en continuant par vos
prières a rendre fécond et fructueux le ministère de votre dévoué
successeur.
Archives diocésaines e Quimper et Léon
- 397 -
Pèlerinage à Sainte-Anne d'Auray. - Quoiqu'organisé
hâtivement, le pèlerinage du pays de Bannalec à Sainte-Anne
d'Auray a été très réussi. Melgven, Kernével, Le Trévoux, Mellac,
Sjinl-Thurien, avisés quelques jours à peine avant le 16 Juin,
iour fixé pour le pèlerinage, se sont empressés, tout comme
Bannalec, de s'inscrire au nombre des pèlerins. On aime lani chez
nous la bonne Grandiére sainte Annel
Jeudi, vers six heures, le train quittait Rosporden, pour cueillir
à Kerresl, Bannalec, Mellac, plus de six cents pèlerins et à Quimperlé
le pensionnat Jeanne-d'Arc. A la gare de Sainte-Anne, la
nrocession se forme ; chaque paroisse a tenu à y étre représentée
par des croix ou des bannières. Sur les côtés de la route, les pèlerins,
au grand complet, se rangent, el très pieusement accompagnent
la procession. Malgré la chaleur déjà accablante et parfois les difficultés
de la circulation, chacun tient à honneur de bien garder sa
place. Durant le trajet, qui dure près d'une heure, les cantiques à
sainte Anne se succèdent sans interruption, chantés avec entrain.
Enfin, voici la basilique. Aussitôt M. le Curé de Bannalec,
directeur du Pèlerinage, dit une messe basse, ce pendant qne l'un
des chapelains distribue la sainte communion à une foule de pèlerins.
Puis quelques minutes plus tard, ce fut la grand'messe solennelle
avec diacre el sous-diacre comme aux grands Pardons de
chez nous. La messe royale fut enlevée de façon superbe. Le chant
des jeunes filles de Kernével mérite une mention spéciale. M. Tromeur
recteur du Trévoux, nous donna, dans nn breton très pur,
l'historique du sanctuaire de Sainte-Anne, suivi de quelques avis
pratiques qui allèrent droit au cœur des assistants.
M le Curé de Bannalec invita les pèlerins à assister aux vêpres,
à 2 heures, el leur indiqua La façon pieuse d'employer le temps
libre • visiLe et prières devant la statue de sainte Anne, à la Scala-
Sancta, au Trésor, au Chemin de Croix du Cloitre... Ses avis
furent écoutés. Ce fut un défilé continuel devant les stations où
s'arrêtent d'habitude tous les pieux pèlerins. Les centaines de cierges
qui brûlaient devant l'autel de la bonne Grandière remerciaient
pour les grâces reçues par son intercession, en sollicitaient
d'autres
Aux vêpres, pas un ne manque, tous sont là, bien rangés dans
la nef ou près l'autel de Sainte-Anne. Nous avons le plaisir ensuite,
de voir monter en chaire M. le Supérieur de Sainte-Anne. Apres
avoir béni et indulgencié les nombreux objets de piété dont on
avait fait emplette, il tint à dire quelques mots aux pèlerins. D'une
voix claire, prenante, il rappela les devoirs du vrai pèlerin. Avoir
confiance en sainte Anne, lui témoigner notre amour c'est bien,
mais pas d'illusion, pas d'amour de sainte Anne sans amour de
Dieu, el pas d'amour de Dieu sans fidélité à suivre en tout sa loi.
Dieu d'abord et pour arriver à Dieu recours à sainte Anne qui
nous aidera
La procession du Sain I-Sacrement termine la cérémonie. Le
spectacle des hommes et des femmes, le cierge à la main, formant
le cortège d'honneur de Jésus-Hostie est impressionnant.