LA SEMAINE RELIGIEUSE - Diocèse de Quimper et du Léon

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Tout passe, et le soir d'un beau jour tombe vite, ll fallait songer
au départ. M. le Curé de Bannalec rassemble à la basilique
tous les pèlerins pour un dernier adieu à sainte Anne, et avec eux
récite nn chapelet médité.
Puis la procession se reforme. Comme le matin, tous les pèlerins
y prennent part, édifiant par leur maintien ceux qu'ils rencontrent
en chemin. Le retour s'accomplit dans Tordre le plus
parfait, laissant à tous uo excellent souvenir de celle pieuse el
magnifique manifestation de la foi bretonne. Un Pèlerin.
CHRONIQUE GÉNÉRALE
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ROME. — Le Consistoire. — Lundi matin 13 Juin, a eu lieu
nn Consistoire où ont été créés cardinaux NN. SS. Raiti, Tacci et
Laurenti. Le Pape y a prononcé une brève allocution dans laquelle
il a rappelé qu'il avait autrefois exprimé ses inquiétudes au sujet
des événements en Palestine.
Au lieu de diminuer, ses inquiétudes ont augmenté à la suite
de l'activité des éléments juifs dans la Terre Sainte, qui profilent
surtout de la misère des habitants survenue après la guerre.
Le Pape ne négligera pas les secourir, mais devant répondre
aux nombreux appels de déiresse qui arrivent de tant de côtés au
Siège apostolique, il s'ensuit que ses moyens sont limités.
Le Saint-Père déplore notamment la situation privilégiée et
prépondérante des Juifs, si dangereuse pour les chrétiens, et leur
volonté de transformer en lieu de plaisir une région où se rencontrent
les mémoires les plus augustes de la religion. C'est aux
nations chrétiennes de faire des démarches auprès de la Société des
nations pour qu'elle examine le règlement du mandat anglais en
Palestine.
Dans son discours, parlant de la situation de l'Europe, le Pape
a fait appel aux chefs du gouvernement pour que les animosités
réciproques soient éliminées et qne les différends soient résolus
avec esprit de justice et de charité. Cependant, dit-il, au milieu de
tant de préoccupations, Dieu Nous donne des réconforts. Presque
toutes les nations civilisées ont demandé à entrer en rapport avec
le Saint-Siège, el celui-ci, fidèle à ses traditions, s'affermit
dans la doctrine catholique, qui veut l'harmonie entre les deux
pouvoirs pour Ie bien commun. Le Saint-Père a été heureux d'en
accueillir le désir sans compromettre aucun des principes immuables
de l'Eglise. La France môme, dit-il, est revenue dans les bras
maternels de l'Eglise, et Nous eûmes en ceci autant de satisfaction
que son éloignement avait causé d'amertume. Ainsi, presque tous
les Etats civilisés da monde se trouvent en relation diplomatique
avec le Saint-Siège.
Le Pape conclut en souhaitant que celte coopération mutuelle
soit, en effet, comme elle devrait l'être, une source salutaire de
prospérité pour l'Eglise et pour chaque Etat.
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France et Vatican. — Voici le texte officiel du discours
prononcé par &. Jonnart, ambassadeur auprès du Vatican, lors de
la remise de ses lettres de créance.
" c Rome; le 5*9 Mai im.
i TRÈS SAINT PÈRE,
I Au moment où j'ai l'honneur de remettre à Votre Sainteté
les lettres m'accrédita nt auprès de Voire Auguste Personne en
qualhé d'ambassadeur extraordinaire de la République, c'est avec
un sentiment de prolonde déférence que j'apporte au chef suprême
de l'Eglise Catholique les vœux du Président de la République et
des membres du gouvernement.
• Fidèle au principe de la séparation de l'Eglise et de ILtat,
auquel il est fermement attaché, le gouvernement français est
heureux de renouer les relations avec le Saim-Siège, à la pensée
d'assurer ainsi pour la satisfaction commune l'application normale
du régime nouveau. •
> Le gouvernement de la République a la conviction que la
ffraode cause de la paix, objet de ses persévérantes'préoccupations,
lest en droit de beaucoup attendre de la puissance morale devant
aquelle s'incline le monde entier.
» Particulièrement sensible aux nobles efforts de Votre Sainteté
pour atténuer les souffrances laissées par la guerre, il considère
comme très précieuse la collaboration qu'elle voudra bien dans ie
souci commun de la justice, apporter â la grande œuvre de réconciliation
des peuples, fondée sur l'observation scrupuleuse des
accords internationaux.
i Si effroyables que soient les maux Tépandus dansant I univers
par la guerre mondiale, nulle part les ravages n'ont atteint
autant d'intensité qu'en France. Des provinces entières les plus
riches et les plus prospères ont été systématiquement ruinées, et
dans aucun autre pays l'Eglise n'a été frappée d'aussi cruelles destructions
Quatre mille trois cents églises dévastées, tel est le triste
spectacle qu'offrent les régions d'où je viens.
i Votre Sainteté, qui était comme prédestinée à panser ces
blessures, comprendra que la France se croie en droit d attendre
d'Elle une sollicitude toute spéciale.
» Dévoué au rôle de protecteur des chrétiens en Orient et en
Ecréme-Orient, qu'il a depuis longtemps assumé avec tant de
désintéressement, le gouvernement de la République affirme sa
volonté constante de faire respecter les missions religieuses, et U
demeure pleinement convaincu que le Souverain Pontife garde la
mémoire des services que l'infatigable dévouement de tant de milliers
de français et de françaises ne cesse de rendre aujourd hui,
comme il l'a fait dans le passé, à l'humanité et à la chrétienté.
» Pour moi, je mettrai tous mes soins à me rendre digne de ia
bienveillante courtoisie avec laquelle Votre Sainteté a bien voulu
accueillir le ministre olénipotentiaire qui avec tant de distinction,
a depuis une année préparé l'avenir en consacrant tous mes efforts
à rétablissement de relations amicales entre la France et le Saint-