LA SEMAINE RELIGIEUSE - Diocèse de Quimper et du Léon
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N. B. — a) On adresse les offran<strong>de</strong>s <strong>et</strong> cotisations aux zélatrices<br />
ou bien à M. le Directeur diocésain M. le chanoine Alfred Le Roy<br />
oo à M me <strong>de</strong> Penfentenyo, prési<strong>de</strong>nte, 12, rae Laënnec, ou à<br />
M me Verchin, IO, rue Vis, trésorière ; b) Les offran<strong>de</strong>s spéciales<br />
peuvent être adressées à Mgr Charm<strong>et</strong>ant, directeur général, au<br />
siège central <strong>de</strong> l'Œuvre, 20, rue <strong>du</strong> Regard, à Paris (VI e ), où<br />
sont concentrés tous les fonds recueillis.<br />
Les pupilles <strong>de</strong> l'Assistance publique peuvent-ils<br />
fréquenter les écoles privées ? - M. Vallat, député, <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
à M. le Ministre <strong>de</strong> l'hygiène : 1° s'il y a nn texte obligeant les<br />
parents nourriciers <strong>de</strong>s enfants assistés à envoyer les pupilles dont<br />
ils ont la charge à l'école publique, à l'exclusion <strong>de</strong> tonte école<br />
privée ; 2° dans le cas <strong>de</strong> la négative, pourquoi l'inspecteur <strong>de</strong>s<br />
enfants assistés da département <strong>de</strong> l'Ardèche enjoint aux parents<br />
nourriciers d'envoyer les enfants à l'école publique, sous menace<br />
<strong>de</strong> supprimer la subvention qu'ils reçoivent pour leur entr<strong>et</strong>ien.<br />
Réponse. — ll n'y a pas dans la loi <strong>du</strong> 27 Juin 1904 <strong>de</strong> dispositions<br />
expresses prescrivant pour les pupilles <strong>de</strong> l'Assistance publique<br />
la fréquentation obligatoire <strong>de</strong> l'école publique, à l'exclusion<br />
<strong>de</strong> l'école privée. Seul l'article 23 <strong>de</strong> la loi prévoit une récompense<br />
spéciale pour le nourricier qui a élevé avec soin un pupille <strong>et</strong> l'a<br />
t envoyé régulièrement à l'école publique ». La question a fait<br />
l'obj<strong>et</strong> d'un débat à la Chambre <strong>de</strong>s députés, dans ia séance <strong>du</strong> 23<br />
Janvier 1906 <strong>et</strong>, conformément aux directives approuvées à c<strong>et</strong>te<br />
époque par le Parlement, la jurispru<strong>de</strong>nce administrative s'est fixée<br />
daus le sens <strong>de</strong> l'envoi dans les écoles publiques, ll ne faut pas<br />
oublier qne les instituteurs <strong>et</strong> les institutrices publics peuvent étre<br />
astreints à <strong>de</strong>s comptes ren<strong>du</strong>s réguliers <strong>de</strong> fréquentation scolaire<br />
<strong>et</strong> étre soumis pendant leurs heures d'école à la visite <strong>de</strong> l'inspecteur<br />
<strong>de</strong> l'Assistance publique, chose qui peut étre difficilement<br />
imposée à <strong>de</strong>s établissements privés. Au surplus, l'intérêt <strong>de</strong> l'enfant<br />
passant avant tout, lorsqu'un pupille est placé dans une famille<br />
dont tes enfants fréquentent l'école privée, Ie père nourricier peut<br />
envoyer ce pupille à l'école où vont déjà ses propres enfants,<br />
V^IRIIÉTIÉ<br />
« M ission rt a ii*© pei»ctu. »<br />
Tra<strong>du</strong>it <strong>de</strong> YEriension Magaiine.<br />
ll y a dix ans, au cours d'un voyage à travers les missions <strong>de</strong><br />
la basse vallée <strong>du</strong> Rio-Gran<strong>de</strong>, entrant dans l'église <strong>de</strong> l'Immaculée-<br />
Conception <strong>de</strong> Brownsvîlle, mon attention fut attirée par une p<strong>et</strong>ite<br />
cass<strong>et</strong>te vitrée contenant quelques ossements humains <strong>et</strong> plusieurs<br />
<strong>de</strong>nts, en méme temps qu'un calice <strong>et</strong> une patène, vieux <strong>et</strong> ternis,<br />
Archives diocés nes <strong>Quimper</strong> <strong>et</strong> <strong>Léon</strong><br />
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une botte <strong>de</strong> pain d'autel très rouillée, une p<strong>et</strong>ite cloch<strong>et</strong>te à main<br />
<strong>et</strong> un boîtier <strong>de</strong> montre en argent noirci.<br />
Ma curiosité en fut tout naturellement excitée. À la lecture <strong>de</strong>s<br />
inscriptions portées par quelques-uns <strong>de</strong> ces obj<strong>et</strong>s, je compris que<br />
c'étaient <strong>de</strong>s reliques qui avaient appartenu à un prétre <strong>du</strong> nom<br />
<strong>de</strong> Pierre-Yves Keralum. Les inscriptions n'en disaient pas davantage.<br />
Tout naturellement ce peu d'informations ne me suffisait<br />
pas. Mon intérêt avait été éveillé au point d'étre désireux <strong>de</strong> tout<br />
savoir au suj<strong>et</strong> <strong>de</strong> ce missionnaire, <strong>et</strong> comment ces ossements «t<br />
ces obj<strong>et</strong>s étaient parvenus aux détenteurs <strong>de</strong> la cass<strong>et</strong>te. Après<br />
enquête, j'appris ainsi l'histoire <strong>du</strong> « missionnaire per<strong>du</strong> ».<br />
Le 9 Novembre 1872, le Père Keralum sortait à cheval <strong>de</strong><br />
Brownsville, dans le Texas, pour un <strong>de</strong> ces voyages longs <strong>et</strong> pénibles<br />
qu'il avait coutume <strong>de</strong> faire à travers Ia jungle déserte<br />
pour visiter les missions éloignées <strong>et</strong> y porter les consolations <strong>de</strong><br />
la foi aux paysans mexicains répan<strong>du</strong>s dans ces contrées. Le-traj<strong>et</strong><br />
qu'il faisait habituellement comportait la visite <strong>de</strong> 123 fermes ou<br />
plus, <strong>et</strong> souvent le r<strong>et</strong>enait en route pendant <strong>de</strong> nombreux jours.<br />
Une fois, il revint <strong>de</strong> ces missions à ll heures <strong>du</strong> soir, <strong>et</strong>,<br />
plutôt que <strong>de</strong> déranger les Pères <strong>de</strong> la communauté à une heure<br />
si tardive, il s'étendit pour dormir sur le gazon près <strong>du</strong> cim<strong>et</strong>ière.<br />
ll avait très souvent dormi <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te façon sous la seule protection <strong>du</strong><br />
uiel ou, tout au plus, sous le feuillage <strong>de</strong> quelque ébène solitaire.<br />
Ces habitu<strong>de</strong>s l'exposaient à souffrir <strong>de</strong> la faim <strong>et</strong> <strong>de</strong> la soif au<br />
cours <strong>de</strong> ces longues el pénibles excursions. I) n'était pas <strong>de</strong><br />
robuste constitution <strong>et</strong> ce genre <strong>de</strong> vie r<strong>et</strong>entit bientôt sur son état<br />
<strong>de</strong> santé. Sa vue fut sérieusement atteinte, <strong>et</strong> il ne larda pas à<br />
<strong>de</strong>venir très myope; ses courses n'en <strong>de</strong>venaient que plus pénibles<br />
parce qu'il ne pouvait plus reconnaître facilement les routes <strong>et</strong> les<br />
pistes à travers les forêts épaisses <strong>et</strong> profon<strong>de</strong>s. Plusieurs fois, il<br />
perdit son chemin <strong>et</strong>, ainsi égaré, il lui arrivait <strong>de</strong> ne reconnaître<br />
le pays qu'à une gran<strong>de</strong> distance <strong>de</strong> son point <strong>de</strong> <strong>de</strong>stination, après<br />
plusieurs nuits passées en plein air.<br />
Un jour qu'il avait entièrement per<strong>du</strong> sa route, il fut, pendant<br />
trois jours, sans autre nourriture que <strong>de</strong>s baies sauvages <strong>et</strong> les<br />
fraits <strong>de</strong>s plants <strong>de</strong> cactus. Après avoir longtemps erré dans l'épaisseur<br />
<strong>de</strong> la forêt, il découvrit enfin un sentier qui Ie con<strong>du</strong>isit à la<br />
vieille ferme <strong>de</strong> la Lomita, une ancienne mission située sur le Rio-<br />
Gran<strong>de</strong>, à trois milles environ au Sud <strong>de</strong> la ville actuelle <strong>de</strong> Mission.<br />
Il était si épuisé <strong>et</strong> ses vétements si déchirés <strong>et</strong> si percés par<br />
les épines <strong>et</strong> les ronces qui avaient marqué leurs traces jusque dans<br />
ses chairs, que même ses propres amis ne le reconnurent pas. Les<br />
Mexicains <strong>de</strong> la ferme lui donnèrent les soins les plus affectueux,<br />
le nourrirent <strong>de</strong> lait à p<strong>et</strong>ites doses comme ils auraient fait d'un<br />
enfant, Ie fortifiant ainsi par <strong>de</strong>grés jusqu'à son rétablissement.<br />
Personne n'eût jamais connu c<strong>et</strong>te aventure, si l'un <strong>de</strong>s fermiers<br />
<strong>de</strong> la Lomita ne l'avait racontée aux Pères. Le bon missionnaire<br />
n'en parla pas, son humilité l'empêchant, au r<strong>et</strong>our <strong>de</strong> ses missions,<br />
<strong>de</strong> parler <strong>de</strong> lui-même, <strong>de</strong> ses difficultés <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses privations.<br />
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