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LA SEMAINE RELIGIEUSE - Diocèse de Quimper et du Léon

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notre histoire pendant cinq années. Le souvenir s'en effacera moins<br />

vite que.celui <strong>de</strong> nos souffrances.<br />

Malgré les faiblesses qu'elle nous a fait déplorer, la réaction qui a<br />

suivi la guerre n'a pas tué ces impressions ; <strong>et</strong>, s'il était nécessaire<br />

qu'un spectacle vînt encore, après la victoire remportée, accroître nos<br />

espérances» nous le trouverions dans le magnifique mouvement d'union<br />

patriotique qui porte Ies Français à élever partout <strong>de</strong>s monuments a<br />

la gloire <strong>de</strong> nos morts <strong>et</strong> <strong>de</strong> nos héroïques soldats.<br />

Bientôt il n'v aura plus une commune en France qui n'ait le sien.<br />

Partout où elle l'a pu, l'Eglise s'est associée à ce splendi<strong>de</strong> hommage.<br />

Comme ie <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sa mission principale, elle a procuré à nos<br />

morts le secours <strong>de</strong> ses prières ; <strong>de</strong> plus, elle a inscrit leurs noms<br />

dans ses temples pour les rappeler à Ia pieuse charité <strong>de</strong> ses fidèles ;<br />

elle a béni tous les monuments, à caractère religieux, pour lesquels<br />

on a désiré ses bénédictions.<br />

Cela ne lui suffit pas. Elle veut avoir ses monuments à elle, à<br />

l'ombre <strong>de</strong> ses principaux sanctuaires. Lour<strong>de</strong>s a donné l'exemple,<br />

que Nous voudrions voir imiter par Sainte-Anne d'Auray.<br />

Dans quelques-uns <strong>de</strong> ses sanctuaires, plus fréquentés <strong>et</strong> plus célèbres<br />

que les autres, l'Eglise, en eff<strong>et</strong>, possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> piété que<br />

les fidèles connaissent bien, où ils se sentent plus attirés au souvenir<br />

<strong>de</strong>s bienfaits qui s'y répan<strong>de</strong>nt constamment, où ils affluent <strong>de</strong>s régions<br />

les plus lointaines, où ils manifestent leur foi dans <strong>de</strong>s actes plus<br />

solennels ct plus imposants. C'est à ces sanctuaires qu'ils accouraient<br />

pendant la guerre, pour y chercher les secours nécessaires. Tels sont<br />

les sanctuaires <strong>de</strong> Lour<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> Paray-le-Monial, <strong>de</strong> Montmartre, <strong>de</strong><br />

Pontmain, <strong>et</strong>c., <strong>et</strong> <strong>de</strong> Sainte-Anne d'Auray.<br />

Sainte-Anne d'Auray ! il n'est pas <strong>de</strong> sanctuaire plus cher que<br />

celui-là au cœur <strong>de</strong>s Br<strong>et</strong>ons ; il n'en est pas <strong>de</strong> plus sympathique à<br />

leur piété ; il est à eux, il leur appartient ! Sainte Anne elle-même le<br />

leur a <strong>de</strong>mandé, <strong>et</strong> ïU le lui ont donné. C'est par centaines <strong>de</strong> mille<br />

qu'ils y affluent chaque année, faisant <strong>de</strong> ce lieu béni le centre <strong>de</strong><br />

pèlerinage le plus fréquenté <strong>de</strong> la Br<strong>et</strong>agne, <strong>et</strong> l'un <strong>de</strong>s endroits les<br />

plus connus <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> entier. Comme ils en sont fiers 1 Comme ils en<br />

sont heureux 1<br />

C'est <strong>de</strong> ce côté surtout que se sont dirigées leurs supplications<br />

pendant la guerre. Tout le temps qu'ont <strong>du</strong>ré nos épreuves, les prières<br />

<strong>et</strong>les pèlerinages y ont été ininterrompus, pendant qu'à tous Ies foyers<br />

<strong>et</strong> dans toutes les églises <strong>de</strong> Br<strong>et</strong>agne on priait sainte Anne tous les<br />

jours. U n'est pas téméraire d'affirmer que chez nous aucun saint n'a<br />

été plus invoqué que Notre bonne Mère sainte Anne.<br />

Tous ceux <strong>de</strong> nos soldats qui l'ont pu faire, sont venus, avant <strong>de</strong><br />

partir, se consacrer à Elle dans son sanctuaire privilégié. Aux jours<br />

<strong>de</strong> leurs congés on les voyait accourir pour se recomman<strong>de</strong>r à Elle ou<br />

pour la remercier. Car il en est bien peu qui n'aient pensé à sainte<br />

Anne au moins aux jours <strong>du</strong> danger ! Il en est bien peu qui n'aient<br />

éprouvé les bienfaits <strong>de</strong> sa protection î Sur les routes où Nous les ren-<br />

Archives diocésaines <strong>de</strong> <strong>Quimper</strong> <strong>et</strong> <strong>Léon</strong><br />

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contrions, ou sur les lits d'hôpitaux où Nous les visitions, comme<br />

dans les l<strong>et</strong>tres qu'ils écrivaient, ils aimaient à Nous dire leur recon- ,<br />

naissance à sainte Anne. ,<br />

C<strong>et</strong>te reconnaissance s'est surtout manifestée <strong>de</strong>puis la un <strong>de</strong> la<br />

guerre dans <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> pèlerinages indivi<strong>du</strong>els ou collectifs qui<br />

tous avaient pour obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> la proclamer.<br />

Aussi, pensant interpréter les sentiments <strong>de</strong> nos chers soldats br<strong>et</strong>ons,<br />

morts ou vivants, Nous, vos Evêques, Nous avons cru que c<strong>et</strong>te<br />

voix <strong>de</strong> la reconnaissance ne <strong>de</strong>vait pas s'éteindre ; NoUs avons regardé<br />

comme une <strong>de</strong>tte à leur egard <strong>de</strong> Nous charger <strong>de</strong> la perpétuer.<br />

Nous savons <strong>de</strong>voir trouver dans vos cœurs <strong>de</strong> Br<strong>et</strong>ons la sympathie<br />

nécessaire à notre entreprise ; <strong>et</strong> avec confiance, Nous venons<br />

vous proposer <strong>de</strong> graver c<strong>et</strong>te voix dans la pierre, en élevant, a 1 ombre<br />

<strong>de</strong> la basilique <strong>de</strong> Sainte-Anne d'Auray, un monument religieux a la<br />

mémoire <strong>de</strong> nos soldats br<strong>et</strong>ons.<br />

Ce monument redira aux générations à venir nos actions <strong>de</strong> graces<br />

<strong>et</strong> les leurs pour la victoire accordée par Dieu à la France ; ll perpe^<br />

tuera nos remerciements à sainte Anne pour la protection accordée à<br />

nos chers soldats. . . . ,<br />

Ce monument sera aussi un signe <strong>de</strong> notre admiration <strong>et</strong> dc notre<br />

reconnaissance envers nos glorieux défenseurs. Ce signe aura 1 éclat<br />

que votre charité voudra bien lui donner.<br />

Notre admiration <strong>et</strong> notre reconnaissance s'éten<strong>de</strong>nt à tous les<br />

soldats <strong>de</strong> France ; il ne nous est pas permis <strong>de</strong> les séparer. Unis<br />

jadis dans le danger <strong>et</strong> dans le sacrifice, ils doivent l'être encore dans<br />

nos hommages. Nous n'avons gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'oublier.<br />

Mais, <strong>de</strong> même que chaque paroisse tient à honneur <strong>de</strong> veiller sur<br />

la mémoire <strong>de</strong> ceux qui lui appartenaient, notre Br<strong>et</strong>agne peut bien<br />

revendiquer l'honneur <strong>de</strong> conserver la gloire <strong>de</strong> ceux qui furent ses<br />

fils. Ils sont si nombreux, ils ont fait si vaillamment leur <strong>de</strong>voir, qu on<br />

ne saurait exagérer en leur faveur les hommages ren<strong>du</strong>s I Disons-le<br />

(<strong>et</strong> nul ne le contestera), ils étaient pour la plupart <strong>de</strong> si bons chrétiens<br />

que personne ne s'étonnera que l'Eglise ait pour eux <strong>de</strong>s attentions<br />

spéciales, près <strong>de</strong> ce sanctuaire qu'ils ont tant aimé î<br />

S'rts avaient pu désigner le lieu <strong>de</strong> leur sépulture, beaucoup d entre<br />

eux auraient choisi Sainte-Anne. Ils n'auraient pas trouvé <strong>de</strong> lieu plus<br />

honorable ; ils n'en auraient pas trouvé <strong>de</strong> plus fréquente. Hs n auraient<br />

pas trouvé surtout <strong>de</strong> centre <strong>de</strong> prières plus assurées t Nous<br />

voulons, autant qu'il dépend <strong>de</strong> Nous, réaliser ce désir, certains <strong>de</strong><br />

répondre par là, Nos très chers Frères, à vos plus nobles sentiments.<br />

L'Eglise a une manière à elle <strong>de</strong> dire sa reconnaissance <strong>et</strong> son<br />

admiration. Elle prie. Les noms qu'elle inscrit dans ses tableaux <strong>et</strong><br />

dans les dyptiques <strong>de</strong> ses autels sont les noms <strong>de</strong> ceux pour qui elle<br />

recomman<strong>de</strong> <strong>de</strong> prier.<br />

C'est pour cela que Nous avons voulu que notre monument <strong>de</strong> la<br />

guerre (sans rien enlever aux autres manifestations <strong>de</strong> la fraternité<br />

patriotique) fût dans un caractère exclusivement religieux, qu il fut

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