LA SEMAINE RELIGIEUSE - Diocèse de Quimper et du Léon

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au sens de la dévotion que Nous vous recommandons et
aux désirs du Saint que Nous invoquons avec vous.
X. — Enim, Nos très chers Frères, Nous arrivons à
l'hommage suprême rendu ici-bas par l'Eglise à saint
Joseph. C'est sous la poussée des âmes croyantes du
monde entier, et sur la demande instante des évêques
groupés au Concile du Vatican, que Pie IX proclama
saint Joseph Patron de l'Eglise universelle.
Les temps de la vie cachée sont bien loin. L'Ouvrier
de Nazareth, qui partait, il y a vingt siècles, sur l'ordre
du premier Empereur Romain, pour venir inscrire son
nom et celui de son épouse sur les registres de Bethléem,
pourrait faire aujourd'hui des recensements bien autrement
étendus que ceux des commissaires d'Auguste, pour
établir la statistique de ses clients et des provinces sur
lesquelles s'étend son paternel protectorat. Nous avons
triplé le monde connu depuis cette époque, et il n'y a pas
un coin de terre à l'heure présente qui, s'il connaît le
nom du Christ, ne connaisse aussi et ne vénère le nom
de saint Joseph, Patron de l'Eglise universelle.
Le Pape Léon XIII, justifiant ce beau titre dans son
Encyclique du 5 Août 1881), écrivait : « La divine maison
que saint Joseph gouverna avec l'autorité d'un père contenait
les prémices de l'Eglise naissante ». C'est pourquoi il
regarde aujourd'hui « comme lui étant particulièrement
confiée la multitude des chrétiens qui compose l'Eglise,
c'est-à-dire cette immense famille répandue par toute la
terre, sur laquelle, parce qu'il est l'époux de Marie et le
père de Jésus-Christ, il possède comme une autorité paternelle.
ll est donc naturel et très digne du Bienheureux
Joseph que, de mème qu'il subvenait autrefois à tous les
besoins de la famille de Nazareth et l'entourait saintement
de sa protection, il couvre maintenant de son céleste patronage
et défende l'Eglise de Jésus-Christ. »
Chaque Saint, Nos très chers Frères, remplit sa mission
après sa mort comme durant sa vie. La Vierge très puissante
a, de par Dieu, l'empire sur toutes les Ames et sur
toute l'Eglise par l'universalité des grâces dont elle dispose,
Mais le Pape a jugé qu'au-dessous d'elle son époux, le
chef de la Sainte Famille, avait une mission générale à
remplir sur la vie catholique dans ceux qui la dirigent,
dans ceux qui la prêchent, dans ceux qui simplement ia
pratiquent, et que pas un fidèle, pas un religieux, pas un
prêtre, un évêque ou un Pape, n'échappe à sa sollicitude
et ne peut se passer de son aide.
La vie de l'Eglise est réellement Ia vie de Notre Seigneur
Jésus-Christ prolongée dans le monde. Elle est donc
dans les attributions providentielles de saint Joseph. Il en
accepte comme jadis toute la charge. Il sait que l'Eglise
vit par la vérité et par Ia sainteté, qu'elle s'organise par
l'unité que lui donne le Pape groupant autour de lui les
Evêques, qu'elle grandit par l'apostolat, qu'elle se perfectionne
par la souffrance, qu'elle s'enrichit par la charité,
qu'elle se fortifie et s'embellit par la pratique des conseils
de l'Evangile et par Ia ferveur collective de ses millions
de fidèles. Voilà l'œuvre à laquelle il se dévoue. Si, de
nos jours comme autrefois, les grands Papes.se succèdent,
si les Saints se multiplient, si les persécutions échouent,
si les gouvernements, tout en se vantant de ne rien
changer à leurs principes, reprennent pourtant le chemin
de Rome, si, Ia doctrine se développe et s'éclaire, si le
protestantisme prodigue en vain ses millions contre la
pauvreté des missionnaires, si les conversions éclatent, si
la guerre même, au milieu de tant de mal dont elle est
responsable, suscite des âmes d'élite et des modèles d'héroïsme
chrétien dans l'ancien et dans le nouveau monde,
si les familles s'appliquent à unir plus intimement leurs
membres, si des moissons plus abondantes de science et
de vertu s'annoncent pour des temps prochains, si l'enseignement
catholique à tous ses degrés prend un si
merveilleux élan, si les œuvres de zèle se multiplient et
revêtent tant de formes heureuses, si l'organisation sociale
elle-même puise une àme rajeunie et radoucie dans les
principes chrétiens, le Pape vous dit à qui vous le devez.
N'enlevez rien à la gloire de Marie, rien à la gloire des
autres Saints. Reconnaissez seulement avec Pie IX, Léon
XIII, Pie X et Benoît XV, que la vie de l'Eglise se trouve,
par un décret d'en haut, comme concentrée entre les
mains du fonctionnaire divin que le Fils de Dieu lui-même
avait choisi pour étre son père.
Et le Pape nous dit : Toute souveraineté mérite l'hommage
et ie service. Ici l'hommage et le service se résument
dans la prière. Elle rend l'honneur. Elle paie l'impôt.
Elle montre à saint Joseph que nous nous intéressons avec
lui à la vie de l'Eglise, et que, à tous nos moyens humains
de la soutenir, nous sentons le besoin d'ajouter l'appel à
la force divine dont il est pour amis le détenteur et le