LA SEMAINE RELIGIEUSE - Diocèse de Quimper et du Léon
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Archives diocésaines <strong>de</strong> Q imper <strong>et</strong> <strong>Léon</strong><br />
principe é<strong>du</strong>cateur : qui bene amat, bene castigat ; <strong>et</strong> l'on sentait<br />
si bien que celte fermelé procédait d'un cœur aimant, que personne<br />
ne lui en gardait rancune <strong>et</strong> que tous l'aimaient comme un<br />
Ce zèle aimable <strong>et</strong> fort avait, ou le pense bien, sa source dans<br />
une piété profon<strong>de</strong>. La prière occupait la plupart <strong>de</strong> ses loisirs ; <strong>et</strong><br />
lorsqu'on le rencontrait seul, allant <strong>de</strong> son pas lent <strong>et</strong> mesuré soit<br />
visiter ses paroissiens, soit passer quelques moments <strong>de</strong> délassement<br />
chez ses confrères <strong>du</strong> voisinage, on le trouvait invariablement<br />
lisant son office, repassant quelque sermon ou récitant le<br />
chaDfilfll<br />
Sa piété, son amour pour Dieu il tâchait, est-il besoin <strong>de</strong> le<br />
dire? à les communiquer aux âmes. Doué d'un remarquable talent<br />
pour la prédication il s'y adonnait avec empressement <strong>et</strong> avec<br />
joie, parceque ce luiétait une occasion <strong>de</strong> parler <strong>de</strong> Notre Seigneur<br />
Jésus-Christ <strong>et</strong> <strong>de</strong> son infini amour ; <strong>et</strong> avec quelle onction pénétrante<br />
il savait parler !<br />
Aussi était-il heureux lorsqu'il voyait la Sainte Religion fidèlement<br />
pratiquée autour <strong>de</strong> lui, <strong>et</strong> ce bonheur, Dieu semble le lui<br />
avoir particulièrement réservé au déclin <strong>de</strong> sa carrière, comme un<br />
acompte <strong>de</strong> récompense pour le zèle <strong>de</strong> loute sa vie sacerdotale :<br />
ce bonheur il en a joui surtout pendant les cinq ans qu'il a été à<br />
la tète <strong>de</strong> la si chrétienne paroisse <strong>de</strong> Lan<strong>du</strong><strong>de</strong>c.<br />
C'est parmi ces paisibles <strong>et</strong> réconfortants labeurs que Dieu a<br />
rappelé à Lui le bon M. Cariou, le 12 Décembre <strong>de</strong>rnier, après<br />
une soudaine <strong>et</strong> courte maladie. La mort ne l'a pas surpris, il y<br />
était toujours prêt, <strong>et</strong> ceux qui l'ont connu <strong>et</strong> aimé — ce qui est<br />
tout un — peuvent avoir la douce confiance que Dieu là-haut a<br />
bien accueilli dans la joie <strong>de</strong> son paradis, son « bon <strong>et</strong> fidèle serviteur<br />
» qui, loin d'avoir enfoui les talents à lui confiés, les a fait<br />
fructifier pour la gloire <strong>de</strong> son divin Maître el pour le salut <strong>de</strong>s<br />
âmes. R- L P.<br />
QUIMPER. - Les Œuvres d'Orient. — Lundi, dans la salle<br />
synodale <strong>de</strong> l'Evêché, M. l'abbé Tournier, secrétaire <strong>de</strong> Mgr Charm<strong>et</strong>ant,<br />
a fait un exposé court, mais substantiel <strong>et</strong> très suggestif,<br />
<strong>de</strong> la situation créée en Orient pour la France eL pour le Catholicisme<br />
par les accords <strong>de</strong> San Remo <strong>et</strong> le traité <strong>de</strong> Sèvres. Présenté<br />
par Monseigneur, le conférencier a vivement intéressé son auditoire<br />
<strong>et</strong> lui a pour ainsi dire fait toucher <strong>du</strong> doigt la gran<strong>de</strong>ur <strong>du</strong><br />
péril qui menace là-bas notre influence, nos croyances <strong>et</strong> nos intérêts.<br />
Au moment où éclatait la guerre, la France, appuyée sur les<br />
grands souvenirs <strong>de</strong> son Histoire <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses bienfaits, <strong>et</strong> admirablement<br />
servie par ses religieux, occupait sur tous les terrains une<br />
situation prépondérante. Son influence comparée à celle <strong>de</strong>s nations<br />
concurrentes pouvait s'évaluer à 68 •/, contre 19 */. à l'Allemagne<br />
<strong>et</strong> 8 o/a seulement à l'Angl<strong>et</strong>erre. Notre part <strong>de</strong>s créances<br />
dans la <strong>de</strong>tte ottomane était <strong>de</strong> 58 contre 13 */o à l'Angl<strong>et</strong>erre.<br />
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i«s travaux publics étaient confiés à nos ingénieurs <strong>et</strong> entrepris.<br />
À* î;„iianT francais dans la proportion <strong>de</strong>s 7/10*. Quant a<br />
E d r i £ ^ X £ f f î i & ^ -vec « a 7.00(1 •».<br />
«eux v donnaient l'instruction à 120000 enfants <strong>et</strong> donnaient<br />
AK «IÎOS à t OOO OOO <strong>de</strong> mala<strong>de</strong>s. Noire gran<strong>de</strong> force <strong>de</strong> pénétradon<br />
était dans ces œuvres. Elles faisaient rayonner notre esprit,<br />
notre langue, notre histoire, notre littérature.<br />
Oa'esi <strong>de</strong>venue c<strong>et</strong>te prépondérance morale, intellectuelle <strong>et</strong><br />
ma^rielle <strong>de</strong>puis la guerre? La France, victorieuse sur les champs<br />
•Te bataille se trouverait là-bas la gran<strong>de</strong> vaincue si les avantages<br />
accaparés ou <strong>de</strong>mandés par l'Angl<strong>et</strong>erre se trouvaient consacrés<br />
car les traités. Seules ou à peu près seules sur ies lieux quand la<br />
Serre pnt fin, les autorités anglaises ont tout bit pour empêcher<br />
on r<strong>et</strong>ar<strong>de</strong>r la reconstitution <strong>de</strong> nos œovres françaises, tandis<br />
Qu'elles hâtaient l'installation d'œuvres concurrentes protestantes<br />
« au'eiles donnaient l'essor aux idées <strong>et</strong> aux proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong>s Sionistes,<br />
aussi hostiles à la France que les anglicans eux-mêmes. Eo même<br />
lemus par <strong>de</strong>s accords diplomatiques, l'Angl<strong>et</strong>erre ra faisait attribuer<br />
la Palestine el abandonner la Mésopotamie dn Nord, ne nous<br />
laissant que la Syrie qui nous apportera plus <strong>de</strong> charges que davii<br />
n ta fires<br />
Ces traités <strong>et</strong> accords n'ont pas encore, heureusement, été ratifiés<br />
par les Chambres françaises. Il faut espérer qu'ils ne le seront<br />
jamais. D'un côté, trop <strong>de</strong> liens, religieux <strong>et</strong> économiques, nous<br />
unissent à la Palestine pour l'abandonner <strong>de</strong> gai<strong>et</strong>é <strong>de</strong> cœur aux<br />
fils spirituels d'Henri V11L De l'autre, la Mésopotamie <strong>du</strong> Nord,<br />
avec ses richesses en blé, en coton <strong>et</strong> en pétrole, à peines ploitées<br />
<strong>et</strong> susceptibles d'un ren<strong>de</strong>ment qui, dans quelques années <strong>du</strong>n<br />
travail méthodique, pourrait s'évaluer en milliards, constituerait<br />
pour notre métropole épuisée un élément très appréciable <strong>de</strong> relèvement<br />
économique.<br />
Il faut que l'opinion soit éclairée sur ces problèmes. Il faut surtout<br />
qu'elle sache l'importance <strong>du</strong> rôle que jouent là-bas, en faveur<br />
<strong>de</strong> l'influence française, nos congrégations religieuses <strong>et</strong> nos œuvres<br />
<strong>de</strong> toutes sortes. Mais que <strong>de</strong> ruines elles ont à relever 1 M. l'abbé<br />
Tournier, en terminant son instructive conférence, fit à la générosité<br />
<strong>de</strong> son auditoire, en faveur <strong>de</strong> ces œuvres, un appel qui fut<br />
enten<strong>du</strong>. , , „<br />
Monseigneur remercia ensuite le Conférencier. Il fit constater<br />
ombien les intérêts <strong>de</strong> la France étaient solidaires <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong><br />
Eglise dans le Levant, <strong>et</strong> exprima le souhait <strong>de</strong>voir se multiplier<br />
i nombre <strong>de</strong>s personnes généreuses qui s'intéressent à l'avenir <strong>de</strong><br />
ces pays où la France est si aimée.<br />
Le Catholicisme dans l'Amérique latine.<br />
L'esprit catholique s'est conservé plus spécialement <strong>et</strong> plus puralentdans<br />
les Républiques préservées <strong>de</strong> l'immigration européenne.<br />
Le Chili aristocratique, qui est presque une oligarchie; le