EVALUATION INTEGREE DES ECOSYSTEMES : CAS DE LA ...

détérioration de la qualité des ressources en eau (ensablement des rivières, pollution…), la
diminution des pâturages naturels ainsi qu’une forte pression sur les ressources forestières. Les
causes de cette dégradation sont principalement liées aux activités humaines : défrichements à
vocation agricole, utilisation d’engrais et de pesticides, surpâturage, prélèvement important pour
le bois énergie, feux de brousse, insuffisance d’infrastructures et d’équipements
d’assainissement, etc. Il est évident que toutes ces activités ont entraîné la raréfaction des
ressources sylvicoles, la disparition de milliers d’hectares de forêts, des phénomènes de
pollution, la destruction d’écosystèmes et d’habitats naturels - perte de la biodiversité - et une
accentuation du phénomène de désertification.
Comme plusieurs pays africains, le Mali fait face à la fois à une croissance de sa population, à
une diminution de ses ressources alimentaires et à une dégradation galopante de son
environnement - ces trois facteurs interagissant les uns avec les autres. La pauvreté touche
surtout les groupes vulnérables - spécialement les femmes - et est plus accentuée en milieu
rural – elle touche 73,0% de la population rurale contre 20,1% de la population urbaine18. Les
ressources naturelles sont la base économique de plus que 80 % de la population active. Ceci
souligne la dépendance de la population par rapport aux ressources naturelles et l’importance
des liens entre la pauvreté et l’environnement au Mali.
La pauvreté est une cause de dégradation des ressources naturelles mais il faut également
noter que la dégradation des ressources naturelles accentue ce phénomène de pauvreté. Tant
que les politiques économiques du Mali resteront focalisées sur l’établissement des équilibres
économique et non sur le développement humain durable, il est peu probable que la pauvreté
et les inégalités sociales baissent. Les défis majeurs à relever au Mali dans le domaine de
l’environnement sont:
• la prise en compte de l’environnement dans toutes les politiques sectorielles et dans le
processus de planification du développement à toutes les échelles territoriales
(nationale, régionale et local) ;
• la lutte contre la désertification et l’ensablement des lits des cours d’eau notamment du
fleuve Niger ;
• la conservation de la diversité biologique.
II. La zone d’étude : la région de Mopti
Le choix de la cinquième région administrative du Mali comme zone d’étude se justifie par un
certain nombre de spécificités qui sont entre autres :
• Au plan climatique, la région de Mopti est à cheval sur la zone sahélienne et la zone
soudanienne-nord. Elle est caractérisée par un régime aride et une grande diversité de
ressources naturelles (forêts, pâturages, eaux de surface, terres agricoles et faunes
aquatiques) faisant de nos jours l’objet d’une forte pression humaine (coupes abusives
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