EVALUATION INTEGREE DES ECOSYSTEMES : CAS DE LA ...

Ces bourgoutières attirent ainsi chaque année, des milliers de troupeaux. Après le retrait
des eaux, 5 millions de têtes de bétail investissent le Delta, en particulier ses
bourgoutières à la recherche de pâturages sans lesquels, ce cheptel du Delta ne pourrait
survivre en saison sèche (UICN, 2002).
Grâce à la diversité et la richesse de ses pâturages naturels, le Delta est une zone
d’élevage par excellence qui occupe la première place en effectif bovins et ovins/Caprins
au Mali 5 . Elle possède à elle seule 22,10% du cheptel national bovin de pays et 26,5% de
l’effectif d’ovins-caprins du Mali (DNSI, 1998).
On note que l’effectif du cheptel du Delta est passé de 160 000 têtes en 1950 à 750 000
têtes en 2000 ; ainsi pendant les 50 dernières années, l’effectif du cheptel bovin dans le
Delta a été multiplié par 469. Ce qui n’est pas sans conséquence sur l’état et la gestion
des pâturages.
Dans le delta, les éleveurs surtout allochtones « étrangers au delta » payent une somme
importante chaque année pour l’accès aux bourgoutières. Cette perception devenue de
plus en plus anarchique est sous la coupe des principaux dioros6, avec des complicités
diverses. En tenant compte de la reprise favorable de la pluviométrie et de la crue depuis
1990, on constate une augmentation des effectifs du cheptel et un impact plus important
de la transhumance sur le delta avec des troupeaux importants et nombreux.
Encadré n° 7 : Si le Delta de par sa spécificité écosystémique offre de bonnes
conditions pour le développement des activités de l’élevage, il n’en demeure pas
moins que la tendance à la dégradation des ressources pastorales, notamment du
‘’bourgou’’ est assez prononcée de nos jours
Forces motrices
Les facteurs et forces motrices qui influencent cette dégradation des ressources
pastorales sont :
- les aléas climatiques (sécheresses, faiblesse des crues, déficit pluviométrique,
etc.) ;
- des effectifs de plus en plus importants et pléthoriques augmentant la surcharge
de broutage et de piétinement des animaux sur les pâturages.
- le non-respect des principes de la transhumance par les éleveurs et notamment
le maintien en permanence des troupeaux dans le Delta, ce qui altère la qualité
du pâturage du fait du broutage et du piétinement permanent des animaux ;
5 Cf. Recueil des Données Statistiques du Secteur Rural, CPS/MDR, 2001
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Dioro : mot peul, désigne le gestionnaire des pâturages et le chef des bergers, fonction traditionnelle spécifique au delta intérieur du
Niger.
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