EVALUATION INTEGREE DES ECOSYSTEMES : CAS DE LA ...

forêts ou de pâturages est annuellement défrichée pour la riziculture. Pour la pression
pastorale, on note qu’en 50 ans, l’effectif des bovins du Delta a connu une augmentation de
469% soit 7% par l’an.
Par ailleurs, les écosystèmes de la zone dépendent des cycles naturels fondamentaux tels que
la circulation continue de l'eau, du carbone et d'autres éléments nutritifs. En augmentant sa
consommation d'eau douce, ses émissions de dioxyde de carbone et son usage d'engrais,
l’homme a modifié ces cycles au cours des 20 dernières années. Ainsi, l’effectif de nombreuses
populations de faunes sauvages et de plantes a subi une diminution au niveau de la région.
5.1.2 En quoi les services des écosystèmes et leur utilisation ont-ils changé ?
Les services fournis par les écosystèmes sont les multiples bienfaits qu’ils procurent aux
hommes. Cependant, leur capacité à satisfaire les besoins des populations diminue fortement
à cause de l’utilisation des ressources telles que la nourriture, l'eau, et le bois qui augmente
rapidement et continue d'augmenter, parfois de manière non durable. De 1983 à 2007, la
population de la région de Mopti a passé de 1 345 745 habitants à 1 865 297 habitants, soit une
augmentation de 38, 61% en 24 ans. Ce qui se traduit par un accroissement des besoins de
consommation des populations en bois de cuisine, charbons de bois, de bois de service, en
nourriture et d’eau potable. A titre d’exemple, de 1989 à 1995, la consommation globale de bois
énergie de Mopti a augmenté de 5% par an assortie d’une forte consommation de charbon de
bois qui constitue désormais le combustible principal de la majorité des populations de la ville.
Dans le domaine alimentaire, on note une augmentation continue des besoins alimentaires
proportionnelle à l’évolution de la population. Ainsi, les besoins en consommation alimentaire
de la région sont passés de 427 598 tonnes en 2000 à 503 602 tonnes en 2006 soit un
accroissement de 17.77%. Dans la même hypothèse et sur la base des taux de consommation
d’eau potable par personne et par jour en milieu rural et urbain, les besoins en eau potable de
la région sont passés de 15 606 901m 3 en 1997 à 17 788 738m 3 en 2007 soit une
augmentation de 13,98%.
Par ailleurs, les interventions humaines ont provoqué des changements dans la régulation du
climat, des maladies et d'autres processus liés aux écosystèmes.
L'utilisation des écosystèmes à des fins d'agrément, d'enrichissement spirituel et à d'autres fins
culturels est en augmentation. Toutefois, la capacité des écosystèmes à procurer ce type de
services a diminué de façon significative soit 32% dans la zone inondée et 29% dans la zone
exondée.
Toutefois, on constate que lorsqu’on modifie les écosystèmes en vue d'en retirer quelque
chose, il se fait généralement au détriment d’autres composantes. Par exemple, l'augmentation
de la production alimentaire en zone inondée a tendance à provoquer une diminution de la
faune ou des effectifs d’espèces végétales. Par contre, le maintien ou l'amélioration de
certaines composantes de l’écosystème, comme par exemple la création des aires de
conservation (AC) du projet PCVB-G à Douentza, peut conduire à des synergies positives qui
améliorent toute une série de services.
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