EVALUATION INTEGREE DES ECOSYSTEMES : CAS DE LA ...

Les forces motrices responsables du changement
Malgré ces nombreuses fonctions et services fournis, le Delta subit depuis une trentaine
d’année l’influence de forces motrices directes et indirectes affectant gravement
l’écosystème deltaïque et ses conséquences sur l’aggravation des conditions de vie des
populations. C’est ainsi que :
- sur le plan physique : les méfaits de la sécheresse (faible crue et baisse de la
pluviométrie) ont réduit de près de 50% les superficies jadis inondées ;
- sur le plan humain : la dégradation des conditions de vie des populations
(aggravation de la pauvreté, baisse de la production primaire, maladie, exode, etc.)
est la conséquence de nombreuses pratiques humaines telles : la déforestation, les
défrichements anarchiques à des fins agricoles, la pêche ‘’minière’’, la pollution des
eaux par les activités agricoles, artisanales et domestiques, etc.
Ces phénomènes se trouvent exacerbés par des facteurs endogènes et exogènes où d’un
point de vue institutionnel et organisationnel, deux sources de droit (la coutume 3 et le droit
positif) coexistent et s’affrontent dans le Delta quant à l’accès et l’appropriation de
certaines ressources stratégiques comme les plans d’eau, les pâturages à bourgou, les
terres agricoles, sources de nombreux conflits et aggravant les inégalités sociales.
3 Les doits coutumiers sont encore très vivaces dans le Delta. C’est ainsi que le contrôle des plans d’eau est
toujours assuré par le ‘’ji – tu’’ (maître des eaux), les pâturages par le Jowro (gestionnaire des pâturages) et
les terres agricoles par le ‘’bessama’’ (chef de l’agriculture).
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