EVALUATION INTEGREE DES ECOSYSTEMES : CAS DE LA ...

Les terres cultivables de la région de Mopti sont estimées à 1.500.000 hectares dont
910.000 irrigables dans le Delta pour notamment les activités de riziculture, de maraîchage
et de cultures de contre – saison dans une moindre mesure. Les types de sols rencontrés
sont les sols hydromorphes et les vertisols assez bien draînés avec de bonnes aptitudes
agricoles, mais présentant des carences en phosphore, potassium et soufre. Ainsi, du
point de vue des activités agricoles dans le Delta, la riziculture est de loin dominante. Elle
porte essentiellement sur:
‐ la riziculture en submersion libre : c’est la pratique dominante. Son ampleur dépend
dans une large mesure de la pluie et des crues. C’est ainsi que les surfaces
emblavées pour la riziculture en submersion libre dans le Delta peuvent varier de
150 000 à 200 000 hectares d’une année à une autre.
‐ la riziculture en submersion contrôlée sur 39 000 ha aménagés par l’ORM dont
environ 15 000 ha exploités annuellement;
‐ la riziculture avec maîtrise totale de l’eau dont le cumul des superficies exploitées
est d’environ 3 900 ha en 2007;
‐ les autres riz (mares et bas fond) occupant 1 361 ha en 2007.
Il ressort des données de la Direction régionale de l’Agriculture de Mopti que les surfaces
aménagées en maîtrise totale de l’eau dans le cercle de Mopti ont évolué de 54 hectares
en 2003 à 1 293 hectares en 2006 soit une augmentation des superficies aménagées de
plus de 2 000% en moins de 5 ans. De même pour la riziculture en submersion libre les
superficies sont passées de 36 486 en 2000 à 47 611 hectares 2006 (soit une
augmentation de plus de 30,49% en 6 ans). Ainsi peut-on conclure que, entre 2003 et
2006 environ 2 267 ha de forêts ou de pâturages ont été défrichés annuellement pour la
riziculture dans le cercle de Mopti. Quant aux mares et basfonds, ils ont évolué de 380 ha
en 2000 à 684 ha en 2006 soit une occupation moyenne de 114 ha de mares et bas-fonds
par an.
En dehors des RMT sur les PIV bénéficiant d’apport substantiel d’engrais minéraux, les
rendements tant dans les RSC que les RSL sont faibles (600 – 1 500 kg/ha). Ce qui
dénote la pauvreté des sols en général.
Quant aux activités de maraîchage, elles sont surtout pratiquées dans les cercles de Mopti
et de Djenné sur une superficie moyenne de 2 000 à 3 000 ha par an suivant les conditions
pluviométriques et les crues.
Forces motrices
Les forces motrices influençant la dégradation des terres et la baisse de la production
agricole sont autant naturelles qu’anthropiques. Il s’agit entre autres de :
- l’instabilité climatique (faiblesse des crues des cours d’eau et des pluies) ;
- l’érosion hydrique et éolienne et ses corollaires sur la pauvreté des sols et la baisse
de la production agricole ;
- l’agriculture extensive : la riziculture intensive a détruit les principales zones
pastorales, notamment les bourgoutières.
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