EVALUATION INTEGREE DES ECOSYSTEMES : CAS DE LA ...
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L’alimentation<br />
Parmi les ressources naturelles exploitées par les populations de la région, les produits de<br />
la faune contribuent largement à l’alimentation et à la lutte contre la pauvreté.<br />
Considérée comme activité séculaire, la chasse est fortement ancrée dans les traditions.<br />
Elle tend de nos jours à devenir une activité commerciale.<br />
La pharmacopée traditionnelle<br />
Les produits de la faune sont des éléments thérapeutiques. Les résultats d’études de<br />
l’UICN (1990) ont révélé que 8 % des produits de la faune sauvage au Mali entrent dans la<br />
pratique thérapeutique traditionnelle. Au niveau des tradithérapeutes de Bamako, 37<br />
maladies courantes sont traitées par des organes de 26 espèces animales. A titre<br />
d'exemples, la poudre de l’ivoire de l’éléphant soignerait les rhumatismes, sa peau,<br />
certaines dermatoses, les extraits de placenta soignerait la stérilité féminine et les<br />
accouchements difficiles et le sperme soignerait la stérilité masculine. La graisse de<br />
l’hyène serait utilisée contre les otites et sa viande contre la cécité. La viande de python<br />
soignerait certaines formes d’ictère. Bien qu'intégralement protégé, le lamantin (Trichecus<br />
senegalensis) est utilisé en médecine traditionnelle. Compte tenu de la rareté de l'espèce,<br />
cette forme d'exploitation est une menace pour sa survie.<br />
2.1.2 Service de régulation<br />
Etat et tendance<br />
Dans le cas de la région de Mopti, la fonction régulatrice du climat par la forêt prend toute<br />
sa dimension dans cette aire d’interaction entre un des plus importants écosystèmes<br />
humides du continent, le delta intérieur du Niger d’une part, et son environnement<br />
immédiat constitué d’écosystèmes terrestres de pénéplaines et de hauts plateaux d’autre<br />
part. La forêt de la région de Mopti, fragilisée par son effritement et sa fragmentation, joue<br />
mal son rôle régulateur du climat, notamment par une fonction adéquate de séquestration<br />
de carbone et d’approvisionnement de l’atmosphère en vapeur d’eau par<br />
évapotranspiration. Avec 75% des superficies de forêts perdues en l’espace de 20 ans<br />
(entre 1986 et 2007), on peut penser que la fonction de<br />
régulation du climat est perturbée, ce qui se traduit par<br />
écarts de température importants et à l’allègement de la<br />
couche nuageuse qui apporte la pluie. L’encadré 4<br />
résume bien la situation.<br />
Une analyse des données pluviométriques sur les 8<br />
cercles de la région de Mopti sur la période 1998 – 2006<br />
et un examen du graphique ci-dessous qui illustre les<br />
hauteurs d’eau des trois cercles caractéristiques (Mopti,<br />
Bankass et Youwarou) ne permettent pas de tirer des<br />
conclusions sur la tendance générale de la pluie.<br />
Encadré 4 : Dégradation du couvert<br />
forestier<br />
26<br />
Dans le delta, plusieurs zones forestières ont été et font<br />
l’objet d’une surexploitation. Ainsi, pratiquement les<br />
doumeraies des zones d’attente (Méma Farimaké de<br />
Youwarou, Méma Dioura et Karéri de Tenenkou et Zone<br />
du lac Korientzé de Mopti) sont fortement réduites et<br />
sont à la limite de la dégradation irréversible. La<br />
surexploitation vise les troncs de doum (Hyphaena<br />
thebaïca) mais aussi les feuilles utilisées dans la<br />
confection des nattes et des produits de l’artisanat. La<br />
forêt morte du Farimaké ne possède pratiquement plus<br />
de bois mort car l’essentiel a été enlevé et commercialisé<br />
sur la ville de Mopti.<br />
Source : Plan stratégique de la région de Mopti –<br />
première partie : diagnostic régional, 2007