contes arabes - Notes du mont Royal

COMTES ARABES. 21Q.
son maître, et tu. ner portes pas de
fruits., comment en porterois-tu si
tu étais planté ailleurs ? » Tn es encore
jeune, Naçian.; mais la vieillesse
de l'aigle vaut mieux que la jeanesse
du corbeau. Tu. parles, de pardon
; mais je n'ai, demande que tu
fusses remis entre mes mains que
>our te soustraire à la vengeance des
f
ois et aux plus cruels supplices. Si
je pouvois te rendre la liberté, bientôt
Sencharib, accusant ma foiblesse,
te livreroit au glaive de la justice.
Je ne veux pas user de mes droits
envers toi : Dieu jugera entre nous
d'eux, et te récompensera un jour
selon tes actions. »
Nadan, accablé de ces reproches,
et livré à ses remords, ne jouit pas
long-temps de la vie qu'il devoit à la
bonté d'Hicar. Il fut suffoqué par sa
propre rage ; et sa fin misérable confirma
la vérité de cette sentence :
« Celui qui creuse une fosse à son
» frère y tombe lui-même ; et celui
» qui tend un piège à un autre y est
« pris le premier, »