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La musique en Chine

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— k —<br />

leur échelle musicale ne correspond<strong>en</strong>t pas à celles que la<br />

<strong>musique</strong> europé<strong>en</strong>ne emploie.<br />

Leur gamme est bi<strong>en</strong> composée de douze demi-tons ;<br />

mais ces demi-tons n'ont subi aucun tempéram<strong>en</strong>t et sont<br />

mathématiquem<strong>en</strong>t calculés ; la gamme est, <strong>en</strong> effet, composée<br />

d'un <strong>en</strong>chaînem<strong>en</strong>t successif de quintes justes, au<br />

lieu d'être, comme la nôtre, l'accord tempéré de douze<br />

quintes affaiblies chacune de i/io de ton pour transformer<br />

toutes les secondes <strong>en</strong>harmoniques (la $ — si b) <strong>en</strong><br />

unissons. Ils n'ont donc que 12 sons dans une octave, au<br />

lieu des 40 qu'y distingu<strong>en</strong>t notre s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t harmonique<br />

et notre écriture musicale.<br />

<strong>La</strong> diversité des sons ainsi obt<strong>en</strong>us étonne nos oreilles<br />

occid<strong>en</strong>tales habituées à la gamme chromatique tempérée :<br />

on se demande même si notre système, qui n'est qu'une<br />

conv<strong>en</strong>tion, correspond à un besoin du s<strong>en</strong>s auditif euro-<br />

pé<strong>en</strong>, ou si, au contraire, l'éducation de notre oreille seule<br />

nous fait juger le tempéram<strong>en</strong>t comme indisp<strong>en</strong>sable à<br />

l'harmonieuse succession des degrés. Il serait intéressant<br />

qu'un compositeur d'Occid<strong>en</strong>t accordât ses instrum<strong>en</strong>ts à<br />

la chinoise par quintes successives et recherchât si ce système<br />

ne donnerait pas des combinaisons plus variées et<br />

plus nombreuses <strong>en</strong>core que les nôtres.<br />

Peut-être pourrions-nous compr<strong>en</strong>dre alors l'émotion<br />

que la <strong>musique</strong> provoquait chez les anci<strong>en</strong>s Chinois ; les<br />

livres classiques cit<strong>en</strong>t toujours l'anecdote de K'ong-tseu<br />

(Gonfucius) qui, ayant <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du jouer l'hymne Chao composé<br />

plus de vingt siècles avant lui par l'empereur Yao, fut<br />

si profondém<strong>en</strong>t remué que « p<strong>en</strong>dant trois mois, il ne<br />

« connut plus de goût aux viandes »<br />

Les anci<strong>en</strong>s attribuai<strong>en</strong>t, d'ailleurs, une puissance magique<br />

à certaines mélodies ; ils accordai<strong>en</strong>t à la <strong>musique</strong>, <strong>en</strong><br />

général, une influ<strong>en</strong>ce très grande sur la conduite et sur<br />

les mœurs. Les « Textes historiques » racont<strong>en</strong>t, à ce<br />

propos, la conduite imprud<strong>en</strong>te d'un prince, roi de Wei,<br />

nommé Ling. Vers 534 avant notre ère, il allait r<strong>en</strong>dre<br />

visite au prince de Tsin, quand, arrêté sur les bords d'une<br />

rivière, il <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dit, à minuit, résonner dans le sil<strong>en</strong>ce les<br />

accords harmonieux du ICin (sorte de luth) accompagné<br />

de tambourin. Il fit appeler sa suite, mais personne n'<strong>en</strong>-<br />

t<strong>en</strong>dit la mélodie, sauf le chef des musici<strong>en</strong>s, qui la nota.<br />

Or, à la cour du prince de Tsin, il y avait un musici<strong>en</strong><br />

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