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Fondé sur le modèle de Acton et Christianson, Akin et al (1986), ont conduit une étude à<br />

partir d’une enquête menée auprès des ménages et réalisée aux Philippines (cf. Annexe pour<br />

plus de détails sur l’échantillon). Ils ont estimé un modèle économique de demande des soins<br />

afin d’expliquer les choix de recours des individus malades. Ils arrivent également au résultat<br />

que les prix jouent peu sur la demande des services de santé. Ils concluent que la demande de<br />

soins de santé curatifs est inélastique aux coûts monétaires et non monétaires qui n’auraient<br />

qu’un faible effet sur les probabilités de recours des individus malades (qu’ils soient adultes<br />

ou enfants). Ils montrent par ailleurs que le revenu n’a qu’une très faible influence sur les<br />

probabilités des différents recours : dans leur étude, une augmentation de 10% du revenu<br />

entraîne une variation des probabilités de recours aux diverses alternatives de soins de moins<br />

de 0.5%, cette variable n’étant significative que pour les recours au secteur privé et à<br />

l’automédication.<br />

Les conclusions de ces deux travaux ont eu des implications importantes pour les politiques<br />

de santé en Afrique, dans la mesure où elles ont encouragé la Banque Mondiale, et sous une<br />

autre forme l’Unicef, à favoriser la participation financière des ménages au paiement direct<br />

des soins : en effet, la demande étant supposée très faiblement élastique au prix,<br />

l’augmentation des tarifs imposés aux usagers des services contribuera à accroître les revenus<br />

des producteurs de soins (et donc éventuellement leur capacité à améliorer la qualité du<br />

service rendu), sans pour autant qu’il y ait un changement dans le comportement de<br />

consommation des malades et donc d’effets négatifs sur la santé publique.<br />

Or, ces résultats sont surprenants dans le sens où ils sont en contradiction avec la théorie<br />

économique du consommateur, et donc, avec le modèle théorique fondant les études. En effet,<br />

théoriquement, si les biens et services de santé sont des biens comme les autres, un<br />

accroissement des prix de ces biens et services doit « normalement » résulter en une baisse de<br />

leur demande, toutes choses étant égales par ailleurs. De même que des revenus plus<br />

importants devraient créer une demande de soins plus importante, toutes choses étant égales<br />

par ailleurs. Ainsi, logiquement, les personnes vivant dans des contraintes budgétaires très<br />

fortes, y compris sur les biens essentiels à leur survie, devraient diminuer la consommation du<br />

bien dont le prix aura augmenté ou acheter moins d’un certain type de biens au fur et à mesure<br />

que leur prix augmente. En confrontant cette rationalité à la réalité, Heller (1982) et Akin<br />

(1986) arrivent à des résultats contraires aux prédictions économiques les plus<br />

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