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10% des prix dans les unités publiques de soins ambulatoires serait responsable d’une
réduction de seulement 1.5% de la demande pour ces services (soit une élasticité prix de la
demande de – 0.15) qui se révèle non significativement différent de zéro. Ils font ressortir par
ailleurs que le revenu a peu d’effet sur la consommation totale de soins « essentiels » (m),
mais qu’ en revanche, l’effet- revenu est nettement plus marqué sur la consommation des
services préventifs que des services curatifs, et que le revenu per capita des ménages apparaît
significativement associé au niveau de la demande dite discrétionnaire.
Le modèle de Heller (1982) trouve justement ses limites dans la difficulté pratique qu’il y a à
distinguer entre la demande essentielle (m) et la demande discrétionnaire (m’), surtout dans
des contextes où le taux de contact entre la population et les ressources sanitaires demeure si
faible (CIE, 1993 ; Banque Mondiale, 1994 ; Tchicaya, 1994) qu’il est difficilement
envisageable de penser que la demande de services curatifs comporte une composante
discrétionnaire non négligeable. De plus, l’auteur utilise un modèle dans lequel la variable
endogène est représentée par une variable continue 5 , le nombre de consultations externes et
internes. Or, cela revient à faire l’hypothèse que le marché des soins offre un ensemble
continu des attributs des soins médicaux, et que les individus peuvent choisir un ensemble
quelconque de ces attributs auprès d’un dispensateur qui peut les leur offrir dans leur totalité.
Cette hypothèse ignore le fait courant dans les PED (système de santé malaisien compris) qu’
il existe une discontinuité dans les prestations sanitaires fournies, certains secteurs offrant des
prestations très spécifiques, dont on peut ne pas trouver l’équivalent dans d’autres secteurs
(secteur traditionnel versus secteur moderne pour les maladies «mystiques » 6 ). L’hypothèse
de choix dans un ensemble continu paraît de fait peu adaptée aux réalités des PED en général,
et plus encore à celle des pays africains.
Le cadre théorique développé par Acton et Christianson admet et formalise la nature discrète
des décisions de soins de santé. Ces auteurs considèrent la demande de soins comme un
processus complexe groupant des étapes décisionnelles distinctes, débutant par la déclaration
d’un épisode morbide et se poursuivant par le choix d’un mode de traitement. Ainsi, ce
nouveau cadre théorique ne s’intéresse plus aux quantités demandées (nombre de
consultations) mais plutôt aux choix (consulter/ ne pas consulter) qui résultent des processus
de décisions des individus malades. L’analyse se déplace alors, non seulement vers l’étude
des choix discrets (versus celui de quantités continues) et de leurs déterminants, mais aussi
vers les processus de décisions à partir desquels ces choix seront réalisés.
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