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des durées et à des coûts de transport très variables, lesquels ont un rôle discriminant dans la<br />
demande de soins. Quand à Dow (1996), il utilise les mêmes données que Dor pour estimer<br />
les déterminants d’une demande inconditionnelle de soins, c’est à dire portant sur les malades<br />
et les non malades, par opposition à la demande conditionnelle (malades seuls) étudiée par<br />
Dor. Il aboutit à la conclusion que les élasticités prix de demande conditionnelle sont<br />
supérieures à celle de la demande non conditionnelle.<br />
De tout ce qui précède, il ressort que des avancées importantes ont été réalisées dans l’analyse<br />
des déterminants du comportement de consommation des services de santé des malades, en<br />
particulier en ce qui concerne les élasticités- prix et revenu de la demande de soins. De l’idée<br />
que la demande est inélastique au prix et au revenu, on est passé à l’idée qu’elle l’est,<br />
notamment pour les populations ayant une capacité financière limitée (pauvres). Cependant,<br />
bien des insuffisances subsistent encore dans ces études.<br />
En effet, bien que ces études aient tenu compte de la distribution de l’introduction de la<br />
tarification sur les différents groupes de niveaux de vie, elles butent encore sur la question de<br />
l’identification effective des personnes ayant une capacité financière limitée. Leur manière de<br />
définir le manque de moyens ou l’aisance, les différents critères et méthodes de mesure de la<br />
pauvreté retenus sont peu précis et limités.<br />
La majorité des études ont retenu le revenu monétaire perçu par les individus ou les ménages<br />
comme critère de classification et/ ou de mesure de bien être. Or le revenu monétaire, dans le<br />
contexte des PED, ne donne qu’une mesure partielle du bien être du ménage ou de l’individu,<br />
car il peut arriver que dans certains cas, le niveau de vie réel du ménage soit plus élevé si l’on<br />
prenait en compte sa production domestique, et non son seul revenu monétaire. De plus des<br />
phénomènes temporaires (chômage, maladie) [Fleurbaey, 1996 ; Müller, 1997] peuvent<br />
survenir et entraîner une réduction du revenu annuel d’un individu, accident qui ne reflète pas<br />
son statut économique habituel. C’est d’ailleurs pour cette raison que certains économistes<br />
soutiennent qu’il est préférable, pour obtenir une estimation correcte du revenu, d’étudier les<br />
dépenses plutôt que les revenus, car les différences dans la consommation reflètent les<br />
disparités de revenu disponible permanent des ménages plutôt que les chocs transitoires sur le<br />
revenu (Ravallion, 1996 ; Deaton, 1999 ; Atkinson et al, 2001). D’autres auteurs évoquent un<br />
problème d’endogenéité comme une autre difficulté inhérente à l’utilisation du revenu<br />
monétaire comme mesure du bien être ou du niveau de vie des ménages ( Chernichovsky et<br />
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