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conventionnelles. Qu’est ce qui explique cet écart entre la logique économique théorique et<br />

ces résultats économétriques fondés sur des enquêtes de terrain ? Comment peut on expliquer<br />

ces résultats paradoxaux d’élasticité prix très marginales dans le cas des soins ?<br />

En premier lieu, il faut dire que Heller (1982) et Akin et al.(1986) n’ont pas tenu compte des<br />

interactions entre le revenu et les prix , en ce sens que leurs modèles supposent l’effet- prix<br />

comme indépendant du revenu, ce qui semble incompatible avec le modèle théorique sur<br />

lequel ils se sont fondés, et laisse donc penser que le modèle théorique présenté n’est pas celui<br />

qui a été en définitive utilisé ou testé. Dès lors, il devenait difficile pour eux de déterminer la<br />

sensibilité des différentes catégories de la population face à l’introduction ou l’augmentation<br />

des tarifs. D’ailleurs, Gertler et al (1987) démontreront que les mesures d’élasticité prix de la<br />

demande insignifiante obtenues par Heller et Akin sont en fait tributaires des choix<br />

méthodologiques effectués pour l’estimation. Ces critiques attribuent donc les résultats<br />

précédents à un artefact lié à une mauvaise spécification des modèles de demandes de soins.<br />

Supposer l’effet prix indépendant du revenu reste une hypothèse restrictive, qui suppose que<br />

le revenu soit absent de la règle de décision des individus et ne peut par conséquent contribuer<br />

à ce qu’une alternative soit choisie plutôt qu’une autre. Pourtant, on pourrait fort logiquement<br />

supposer les personnes à niveau de revenu élevés être moins sensible aux différents prix par<br />

rapport aux fournisseurs que les individus à faibles ressources. Cette restriction, qui entraîne<br />

un comportement imparfaitement rationnel au sens économique rend les modèles utilisés<br />

théoriquement réfutables, car contradictoires avec les postulats habituels de la maximisation<br />

de l’utilité sous contrainte budgétaire.<br />

Un moyen de pallier cette limite aurait pu être de procéder à une segmentation de la<br />

population d’étude en différentes strates de niveau de vie. Les auteurs auraient pu de ce fait<br />

tester si l’élasticité prix varie selon les classes de revenu ou les différentes couches de la<br />

population. Mais, la méthodologie de ces deux études n’aborde pas véritablement la question<br />

de l’obstacle financier que peut constituer la tarification de services publics de santé en<br />

matière d’accès aux soins de la catégorie de la population ayant la capacité de paiement la<br />

plus limitée. Le problème que peut poser la pauvreté dans ses rapports avec l’accès aux soins,<br />

dans un contexte de paiements des soins par les usagers, est en réalité esquivé. Or, ce qui est<br />

vrai de l’estimation à l’échelle de l’ensemble d’un échantillon (élasticité– prix très faible dans<br />

les deux études précitées), peut ne plus l’être pour certaines sous-populations (les ménages ou<br />

individus à revenus faibles, par exemple).<br />

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